Trip en Cappadoce - Turquie

Minuit, nous voila sur le quai de la gare de Chambéry encombrés d’énormes bagages. La pression monte. Un an que l’on attend ce moment ! L’an dernier, une vilaine blessure nous avait privé de ce voyage…

Minuit, nous voila sur le quai de la gare de Chambéry encombrés d’énormes bagages. La pression monte. Un an que l’on attend ce moment ! L’an dernier, une vilaine blessure nous avait privé de ce voyage… 37 heures et plusieurs transferts plus tard (dont une mémorable course poursuite en taxi dans Ankara avec 2 bikes dans le coffre trop petit d’une vieille R12), nous voila à Goreme, charmant village du cœur des Cappadoces.

Depuis quelques années, bon nombre d’articles ont traité de ce sujet. Rien d’étonnant ! Il faut avouer que cette petite région située au centre de la Turquie pourrait bien s’apparenter à la Mecque du VTTiste. Les Turcs sont des plus sympathiques et bien qu’il s’agisse d’une zone de plus en plus touristique et occidentalisée, le dépaysement est total. Il n’est pas rare de croiser au détour d’un sentier un paysan et son âne ou de rencontrer les habitants de maisons troglodytes que l’on croirait surgis d’un autre siècle.

Généralement, l’intérêt de ce genre de trip à l’étranger est de découvrir un autre pays, de nouveaux paysages et surtout une autre culture. Là-bas, s’y ajoutent des singles hyper ludiques qui offrent des sessions de rêve ! La nature semble avoir façonné ces formes incroyables pour le plus grand bonheur des Enduristes. Virages relevés, passages à flanc de falaise, jumps et canyons se succèdent continuellement dans un décor à couper le souffle.

La zone est aride, mais les fonds de vallées révèlent de petits coins de verdure que cultivent les paysans pour donner naissance à des vergers entourés de champs de « meringues », de cheminées de fée voire de pitons aux formes suggestives dans la bien nommée « Love valley ».

Cependant pour avoir le privilège de découvrir cette multitude de vallées aussi différentes les unes que les autres, il faut avoir une bonne condition physique et s’armer de patience, surtout si comme nous, vous décidez de parcourir la région sans l’aide d’un guide. Les remontées s’effectuent uniquement en vélo et il n’est pas rare qu’un sentier finisse en cul de sac après plusieurs minutes de descente. En effet, les cartes de la région sont pour le moins rudimentaires, les balisages relativement rares et la densité de sentiers très importante. Fort heureusement, les vallées ne sont jamais très grandes et l’on retombe toujours sur une route ou une piste. Mais au préalable il aura fallu se coltiner plusieurs portages dans des sections raides et glissantes ou traverser des montagnes d’épines voire des zones marécageuses… Dépaysant, je vous dis !

VTT en Cappadoce – Pratique (1 € = 2.1 YTL environ)

Accès

Pour un séjour d’1 à 2 semaines, le plus intéressant est de loin l’avion. 3 possibilités :

-    Le plus économique : Vol pour d’Istanbul, liaison entre l’aéroport et la gare routière (« Otogar » en Turc) puis bus de nuit de la compagnie « Métro » pour rejoindre Göreme. Compter 4h de vol puis environ 12 h de bus pour rejoindre Göreme, auxquels il faut ajouter les temps de transfert ainsi que les temps d’attente aux aéroports. Prix : Entre 150 et 300 € le billet d’avion aller-retour en fonction de la période. Pour le bus, prix inconnu mais il faut savoir qu’en Turquie, les bus sont généralement très abordables et super confortables.

-    Plus cher mais plus rapide : Vol pour Ankara avec escale à Istanbul, liaison entre l’aéroport d’Ankara et l’otogar (compagnie « Havas ») puis bus de la compagnie « Nevşehir » pour rejoindre  Göreme. Compter 4h + 45 min de vol puis 5 heures de bus. Prix : Ente 300 € et 450 € le billet d’avion aller-retour + 20 YTL (env. 42 €) pour la liaison aéroport et l’otogar aller/retour + 50 YTL (env. 105 €) bus pour Göreme aller/retour).

-    Un peu plus cher mais pas forcément plus rapide en raison du temps d’attente à Istanbul : Vol pour Kayseri (escale à Istanbul) puis bus de la compagnie « Nevşehir » ou « Metro ». Compter 4h + 1h de vol (prévoir au moins 5 h d’escale à Istanbul) puis 1h30 de bus pour rejoindre Göreme. A noter : Si vous logez dans une des pensions de Göreme, elles peuvent organiser votre transfert depuis l’aéroport de Kayseri. Prix : 350 € et 500 € le billet d’avion aller-retour.

Amener ou louer un VTT

Il est possible de louer des VTT sur place. Cependant, il s’agit de VTT bas de gamme et pas forcément adaptés au terrain. Prix : environ 20 YTL (env. 42 €) la journée.

Pour les accro mieux vos amener vos bikes. Avec la compagnie Turkish Airlines, le supplément pour un VTT s’élève à 60 € aller-retour.

Quand on voit comment les bagages sont traités dans les aéroports, prévoir de bien protéger le bike dans la housse de transport. L’idéal reste une housse rigide (merci Sylvain !) sachant qu’avec Turkish Airlines, la limitation de poids pour le transport des VTT est de 30 kg donc pas de soucis.

De plus, lors du choix de votre vol, ne regardez pas forcement que le prix. Pensez aussi à minimiser le nombre de transferts et à laisser suffisamment du temps entre les liaisons car avec de gros sacs à dos et des housses de vélo pesant 25 kg, le moindre retard d’avion ou de train devient vite sportif… On a testé !

Concernant le choix du vélo, l’idéal est un VTT enduro. Prévoir absolument des pneus tubless avec préventif si vous ne voulez pas gâcher votre séjour ainsi qu’une brosse et des produits d’entretien pour enlever le mélange sablo-argileux qui peut complètement embourber le vélo après un orage.

Se loger,  manger, boire

Nous avons choisi de rester sur Göreme car ce village est à proximité des plus beaux sentiers.

On y trouve de nombreux hôtels et pensions. Nous avons dormi au « Traveller’s cave pension ». Le personnel est très sympa et arrangeant, le cadre au top (chambres troglodytes et terrasse surplombant la ville) et le prix très attractif. Compter 12,5 YTL (env. 26 €) la nuit en dortoir (petit déjeuner compris) et 50 YTL (env.  105 €) la nuit pour une chambre double avec salle de bains (petits déjeuner compris).

Concernant la nourriture, les pensions font des repas à prix abordables et au centre du village, on trouve de nombreux restaurants et fastfood. La spécialité : les plats à base de Yaourt et les assiettes de kebab bien sûr ! Si vous ne devez en tester qu’un,  le restaurant « Goreme » pour l’ambiance et son Pottery Kebab (mélange de viandes cuites avec des légumes dans une poterie).

Enfin, le moindre village traversé dispose d’une petite épicerie pour acheter à manger à midi par exemple. Par ailleurs, l’eau du robinet n’est pas potable. Prévoir des pastilles de traitement ou boire uniquement de l’eau en bouteille. Sinon, il reste toujours la Effes (bière locale de 50 cl) !

Choix de la période

Si possible, il faut mieux éviter l’été car il y a de nombreux touristes sur les sentiers et les températures sont élevées. L’idéal reste le printemps (d’Avril à Juin) même si la période peut être relativement humide.

En hiver, ce n’est pas la peine d’y penser (à moins d’aimer faire de la raquette !) car ce plateau se situe à plus de 1100 m d'altitude et la neige est souvent au rendez vous.
 
Où rider

On trouve sur Internet quelques topos et de nombreuses agences proposent des séjours organisés avec guide. Il n’y a pas vraiment de carte, seulement des schémas que l’on peut trouver à l’office du tourisme ou dans les pensions.

Autour de Goreme, à ne pas manquer :

-    Red and rose vallée
-    White vallée ( = Bagil Dere Valley ou encore Love valley)
-    Vallée des Pigeonniers ( = Guvercinlik valley)
-    Meskendir vallée
-    Le tour de Aktepe hill en passant par Pasabag. Si vous aimez les portages, la vue depuis le sommet de Aktepe hill est exceptionnelle (départ du sentier au col de Devrent valley et redescente du Sunset. Portion de route obligatoire pour remonter Devrent valley)

Autour de Mustafapaşa, à ne pas manquer :

-    Vallée de Pankarlik
-    Uzengi dere

Pour mieux se repérer au milieu de ces nombreuses vallées, vous pouvez imprimer des vues satellites relativement précises grâce à Google earth. On peut même voir certains sentiers !

Très important

Les Turcs ne protègent absolument pas cette région malgré son classement par l’Unesco. De nombreux monuments historiques sont accessibles sans contrainte et il n’est pas rare de croiser des motos ou des quads sur les sentiers. Il faut savoir que cette roche est extrêmement sensible à l’érosion et que certains sentiers sont déjà très détériorés faute d’entretien (ex : Zemi valley).

Aussi, il est important de se raisonner car de nombreux spots donnent envie de se prendre pour un freerider ricain et d’envoyer des grosses droites dans les pentes sablonneuses.  Je dois avouer que j’ai craquer 1 ou 2 fois dans des zones peu fréquentées mais il est vraiment important d’éviter de faire du hors sentiers sinon un jour ce petit bijou risque d’être interdit aux VTT.

Remerciements à ceux qui de près ou de loin on permis ce voyage :

-    Liteville, Syntace et Mavic pour le matériel qu’ils me fournissent tout au long de l’année,
-    Le magasin Xsport shop à Chambéry pour l’entretien et la préparation des vélos
-    Sylvain Montagny pour le prêt de la caisse à vélo
-    Le personnel du Traveler’s cave pension et hôtel pour leur accueil et pour nous avoir rendu service à plusieurs reprises malgré des problèmes de réservation
-    Mon club : CLIC VTT