Essai Rocky Mountain Altitude 750

L'Altitude est donné pour un All Mountain, il est toujours marrant de constater que la limite entre un Enduro et un All mountain n'est pas forcément placée au même endroit selon la philosophie d'une marque. Clairement avec ses 150mm de débattement, ses disques en 180mm et sa géométrie variable pouvant faire descendre l'angle de chasse à 66,6°, nous serions tentés de considérer ce bike comme un Enduro.

L'équipement est très intéressant car complet et de choix, ensemble suspension Fox avec CTD, ce qui devient un standard, une transmission 2x10 RaceFace SRAM X7, simple et robuste et une tige de selle Reverb Rock Shox avec passage de gaine interne (stealth). En un mot comme en 100 : efficace.

Un des points les plus intéressants sur le papier est le système Ride 9 permettant de modifier l'encrage de l’amortisseur sur 9 positions, donc par conséquence de faire varier la géométrie mais aussi le ratio de l'amortissement. Cela laisse de la marge pour les perfectionnistes et du coup trouver un vélo vraiment à son goût suivant le terrain rencontré.

En action

La théorie c'est une chose, mais qu'en est-il de ce bike, qui par définition (ou segmentation marketing, on ne sait plus trop), se veut comme le meilleur compagnon les balades en sous bois et randonnées montagnardes, lorsque 3 grenoblois frustrés par 4 journées à piétiner l'enfourchent ?

Une prise en main déconcertante de facilité, l'ensemble est homogène, les accélérations au pédalage sont franches et les premiers franchissements, aussi bien en montée qu'en descente, s'avalent sans appréhension.


Les présentations faites, nous nous sommes amusé à le secouer sur les runs courts et caillouteux du château, et là aussi surprise, c'est aussi bien à la montée qu'à la descente.

L'Altitude monte bien, le tube de selle est droit et l'amortissement est bien ferme, nous avons pédalé un bon moment sans se fatiguer, il est un bon compagnon pour les longues sorties. Le vélo se bouge bien, les bases sont assez courtes et donnent une bonne vivacité à l'ensemble. La géométrie et le dynamisme du cadre font que le vélo reste facile à relancer et à bouger entre les éléments malgré des roues en 27,5 pouces.

Sur les chocs importants il y a un ressenti de souplesse, à tel point qu'après un arrêt pour s'apercevoir que le pneu n'est pas dégonflé on se rend compte que c'est l'amortisseur qui gomme vraiment les chocs, une sensation de débattement plus important que les 150mm officiels.

Le format des roues est un bon choix car le franchissement des obstacles est plus aisé et même dans la pente la roue avant ne bute pas trop contre les éléments, la potence courte aide pour les changements cap mais le cintre est un poil étroit, quelques mm de plus aideraient un peu dans le pentu. La commande au guidon, pour modifier la position du CTD de l'amortisseur, devient un élément incontournable pour avoir un vélo toujours confortable.

Il est à l'aise dans toutes les situations, de la ballade en colline à un rallye enduro, il vous suffira d'adapter les pneus par rapport à la pratique et au terrain.

Conclusion

Si ce "petit" Rocky nous a bluffé par sa capacité à s'adapter à toutes les situations, il ne nous a pas non plus mis une claque incroyable sur la journée. 

Sa plus grande qualité est finalement d'être extrêmement neutre, un excellent compromis entre toutes les utilisations possibles sur un VTT. Il sera d'ailleurs mis à l'épreuve de la compétition entre les mains de 2 riders très polyvalents, Maurian Marnay et Antonin Gourgin (voir notre news mercato-enduro).

En tant que journaliste, il est possible que nous nous éloignions de la réalité en ce qui concerne les choix de bike, mais il nous tarde d'essayer le grand frère de la famille Altitude tout de carbone vêtu, car si le gain de poids sera un plus, la tonicité sera surement au rendez vous afin de nous donner ce petit grain de folie qui nous a fait défaut sur cet essai.