Vars Pure Ride 2010

3ème et avant-dernière étape du circuit 2010 des Enduro Series à Vars, entre euphorie d'une organisation parfaite et ambiance quelque peu délétère au sein du peloton...

La Vars Pure Ride fait partie des rendez-vous attendu par tous tant on peut être sûr que l'accueil que réserve la station Haut-alpine aux riders sera parfait, l'organisation au top et le plaisir de rouler un spot majeur bien présent. Et ce week-end, avec un temps ensoleillé quoique frais n'aura pas terni la réputation de Vars, bien au contraire, et aura même permis au positif de reprendre le dessus. En effet, depuis le Val d'Allos et ses polémiques mêlant réalité objective et vieilles rancœurs, l'ambiance est à la méfiance généralisée et les tensions se sont accumulées, notamment entre certains riders et l'organisation. Il n'y aura ainsi pas d'étape à Metabief l'an prochain dans le cadre des Enduro Series. Dommage...

Malgré cela, la bonne humeur qui caractérise les course d'enduro reste de mise, surtout dans le cadre enchanteur de Vars et sous un soleil généreux. Les problèmes évoqués plus haut ne sont pas évacués, bien au contraire nous y reviendrons dans le cadre d'une interview avec le principal intéressé Jérôme Brabant en fin d'article, mais place à la course et au ride !

Belote et rebelote !

Dès le samedi, on constate du changement dans le scénario habituel : c'est Rémy Absalon qui s'impose au total des 7 spéciales de la journée (quelle journée !). Il réalisera même le scratch de la spéciale nocturne qui avait cette année été dotée d'un prize money spécifique de 500 €. Du coup grosse motivation et ils étaient nombreux les riders qui avaient bien préparé cela, se dotant de l'éclairage adéquat, certains (les plus sérieux) s'étant même inspirés de notre célèbre Night Freeride ! Le fait marquant de la journée est la faiblesse des écarts entre les riders, inférieurs à la seconde en tête de classement dans nombre de spéciales ! C'est complètement fou de voir à quel point le niveau a non seulement grimpé mais c'est également resserré. Dans ces conditions, soit dit en passant, il est normal que le niveau d'exigence en matière d'équité entre concurrents grimpe également...

Derrière Rémy, on retrouve Jérôme Clementz avec lequel le mano à mano n'aura pas connu de répit durant toute la journée qui se termine avec 35 secondes d'écart. Viennent ensuite Théo Galy et Simon André, ce dernier finissant le samedi devant pour 4 petites secondes ! En embuscade, on trouve Nicolas Lau, Olivier Giordanengo, Yannick Pontal, Nicolas Quéré, Greg Doucende et Mark Weir, tous dans la même minute !

Incroyable suspens et bien malin celui qui pronostiquera le podium à ce moment-là. Une chose semblait acquise : la victoire pour Rémy qui parait intouchable...

Oui mais voilà... Après une courte nuit, le programme de la journée du dimanche s'annonce plus light avec seulement une spéciale et 3 runs. C'est pas plus mal car au premier départ, les yeux sont cernés et l'échauffement laborieux... Le parcours s'annonçant splendide et le soleil étant une nouvelle fois de la partie, l'envie de rouler prend rapidement le dessus. C'est Rémy qui s'élance le premier, en point de mire pour Jérôme, une fois n'est pas coutume... Comme d'habitude, les top pilotes prennent des starts de morts de faim, contribuant à faire monter tout le monde en température. Mais très vite les radios grésillent et annoncent que Rémy Absalon a décroché de la tête de course et semble en difficulté ! Que se passe t'il ?! On ne le saura que plus tard, Rémy a cassé sa chaîne sur le haut du parcours, il accuse près d'1mn40 de retard sur Jérôme à l'arrivée du premier run ! C'en est fini de ses chances de victoire à Vars mais aussi, quasiment, sur le général des Enduro Series puisqu'il finira la journée 9ème à 33 points de Jérôme Clementz... La déception du pilote Commençal est grande même si, avec le fair play qui le caractérise, il célèbrera de bon cœur la victoire de son ami Jérôme et le plaisir de rouler sur les trails de Vars.

Derrière, la lutte est tout aussi acharnée entre Simon André et Théo Galy. C'est dans la 2ème manche de la journée que Théo fera le break, prenant 10 secondes fatales au pilote Sunn. Ils finiront le week-end avec un écart de l'ordre de la seconde et le rider probikeshop monte ainsi sur son premier podium scratch avec panache ! Un grand bravo à lui qui n'a pas fini de venir bousculer la hiérarchie, soyons en sûr. Enfin, la 5ème marche du podium est arrachée de haute lutte par Olivier Giordanengo.

Chez les filles, Anne-Caroline Chausson chez elle aura brillé, décrochant samedi son billet pour le top 30 du dimanche ! Toujours aussi impressionnante, elle nous a confié préparé son retour à la DH avec pour objectif à court terme la Garbanzo de Whistler ! Cool, elle nous a promis une carte postale alors GO Anne-Caro !! Derrière notre vedette, on retrouve Morgane Such, la sociétaire du Massilia Bike System et toute récente vainqueur de la Mountain of Hell, qui progresse à grand pas en fluidité et vitesse. A leurs côtés sur la troisième marche, venue de l'Alpe d'Huez, c'est Valérie Priem qui monte sur son premier podium.

Chez les juniors, autre duel au soleil entre Antonin Gourgin et Thomas Decugis, respectivement 1er et 2d avec 5 secondes d'écarts (!), Florian Nicolai s'adjugeant le troisième chrono à 2 secondes de Thomas. Quand on vous dit que c'est fou... Quant aux fougueux anciens du ride, c'est Jean-Marc Picard qui l'emporte avec un énoooooooooorme écart de 38 secondes sur Patrick Bonifay, Francis Paquet prenant la troisième place.

La vidéo officielle 26in faite avec amour

La fin des Enduro Series ?

Après 6 saisons, le circuit de référence de l'enduro français (mondial ?) traverse une zone de turbulence qui, dixit les intéressés, mets son existence en péril. Mais de quoi parlons nous exactement ?

C'est la publication d'une caméra embarquée d'Olivier Giordanengo à Val d'Allos montrant une coupe légale du point de vue réglementaire mais discutable sur le plan sportif qui a mis le feu aux poudres. Le rider étant sponsorisé par Tribe Sport Group, il n'en a pas fallut plus pour déclencher un déferlement de critiques virulentes et dont internet a le secret...  D'autre part, l'épreuve du Val d'Allos a prêté le flanc à la critique par les temps d'attente aux remontées mécaniques et la modestie des ravitaillements. Il faut dire qu'avec plus de 500 participants, on n'est pas loin de l'épreuve de masse...

Bref, parce que nous n'imaginons pas une seconde la fin d'un circuit qui a fait ses preuves et qui répond aux attentes de tant de riders ou acteurs du monde du VTT, nous avons posé à Jérôme Brabant 3 questions :

- que répond il aux critiques sur le laxisme dont ferait preuve l'organisation en matière de respect des tracés ?

- que répond il aux critiques qui accusent Tribe Sport Group de ne penser qu'au rendement financier des épreuves qu'il organise en prenant, par exemple, un trop grand nombre d'inscriptions ?

- Des rumeurs parlent de la fin des Enduro Series, est ce exact ?

Voici ses réponses.

Voilà, des ajustements sont sans doute nécessaires pour accompagner la montée en puissance des Enduro Series, ainsi que le niveau des riders à tous les étages du classement. Plus de rigueur et donc de sanctions, la refonte du principe des reconnaissances, la limitation des inscriptions en fonction des capacités des remontées mécaniques : autant de pistes à discuter dans les prochaines semaines. En attendant, rendez vous dès ce vendredi à Valloire pour cette clôture de la saison d'Enduro, avant les rallyes de l'automne.