Essai Nicolaï Argon FAT

Première chose, en fait c'est beau, il est certain que la peinture verte reflets "on ne sait pas trop comment" sur un cadre Nicolaï fait main n'y est pas étranger. 


Mais ce qui au premier abord peut paraitre des choix extrêmes, comme le single speed à courroie ou la fourche carbone White Brothers, rajoutent énormément de charme à la machine. 



Autre préjugé enfoncé en moins de 2 minutes, le poids. Si visuellement cela parait énorme et lourd, en réalité c'est plutôt light, 14,2kg avec pédales. 

Inutile également de vous dire que lorsque vous débarquez quelque part, vous êtes le sujet des discussions...


Une vraie invitation au ride. 

Géométrie

Sincèrement nous manquons réellement de repères pour affirmer quoi que ce soit sur la géométrie du Argon Fat. Si l'on se réfère aux standards de l'endurigide il est certain que la chasse à 68,5° nous parait fermée et que les bases en 464mm nous paraissent immenses... Mais nous ne sommes pas certains qu'une géométrie de FatBike réponde aux mêmes règles qu'un bike "normal". 

Donc vous trouverez toutes les infos dans le petit visuel, libre à vous de les interpréter comme vous le sentez ! 

En action

Pour bien comprendre la dimension du phénomène, nous avons essayé l'Argon le temps d'un week-end sur la neige, bien évidemment, mais aussi sur la terre sur un de nos runs référents pour les essais d'enduro. 


Parlons tout d'abord de la neige. Si de nombreuses marques se lancent dans le Fat (Trek, Kona, Specialized...) cela n'est pas un hasard, sur neige, ce truc est juste trop marrant et trop efficace. Dès que la neige est un peu compacte on a l'impression de rouler sur un single de terre meuble, les pneus en 4pouces gonflés entre 300 et 400 gr gomment toutes les aspérités en assurant un rendement que l'on n'avait ressenti sur neige. 


Le vélo est maniable à faible allure et gagne en stabilité avec la vitesse... L'inertie générée par les roues apporte un vrai plus sur les pistes défoncées de fin de journée. On n'a pas eu le droit d'essayer le matin sur du fraichement fraisé, mais il est certain que cela doit être démoniaque.
 




Le plus bluffant à vrai dire, c'est l'efficacité au pédalage sur neige, sans bruit ni frein, par contre le choix du single speed à courroie, qui peut paraitre intéressant d'un point de vue entretien se montre extrêmement limité dans l'utilisation, pas de relance possible ni de changement de rythme au pédalage. Résolument fun mais bien trop pointu.


Nous noterons que les freins Hope nous ont agréablement surpris, puissants et précis, ils nous ont permis de rester en vie dès que l'on a commencé à ouvrir sur la descente Dame de Chamrousse (JO 1968 Represent !)





Parlons maintenant de la terre !





Comme à chaque nouveauté la communication d'une marque, qui joue son rôle, nous vend la révolution. Le Fat n'échappe pas à cette habitude.

 

Comme souvent, d'une utilisation marginale l'industrie s'efforce de nous démontrer que cette révolution permet aussi de faire plus que le marché niche ciblé à la base. 

C'est en suivant cette logique que le FatBike serait également intéressant sur terre voir même bluffant d'après certains argumentaires. 

Nous nous sommes donc prêtés au jeu en roulant les mêmes trails que lors des essais de vélo d'enduro. 

Et force est de constater que l'Argon se débrouille très bien, même dans le bien gras. La chasse fermée permet d'être bien maniable dans les passages techniques et l'on trouve même de la précision dans les placements du vélo. 


Même syndrome que sur neige dès que la vitesse augmente l'inertie et la stabilité apparait, c'est assez déroutant au début mais dès que l'on prend le coup c'est très intéressant. 






Autre point marquant c'est le côté fun et ludique, le vélo est léger au pilotage et le dynamisme est très agréable. 


Les gros pneus permettent de gommer en silence les irrégularités du terrain, par contre pour tous les trous supérieurs à 10cm c'est les bras qui prennent et ce n'est pas la peine d'attendre du cadre en aluminium "Made In Germany" pour apporter de la souplesse. 

Conclusion

Nous étions curieux, nous sommes conquis ! Alors certes, inutile de vous vendre le concept comme l'évolution ultime du Bike de montagne mais comme activité complémentaire. 


Il est certain qu'à son guidon vous ne claquerez pas les chronos, mais vous vous paierez un bon moment et finalement c'est surement ce pour quoi ce bike a été conçu. 


Dans le cas de notre vélo de test nous aurions clairement aimé avoir une petite fourche et quelques vitesses pour pouvoir être un peu plus polyvalent. (Nicolaï vient de sortir le même avec une boite) 


A essayer !


Prix du cadre nu : 1399 €