Et c’est où ce bike park ? – Au nord, plus au nord !
Note de l’auteur : Åre se prononce « Oré ». Faites attention, si vous le prononcez mal, Martin ne sera pas content et vous le fera répéter 100 fois !
Lexique
Pif : virage relevé vers la gauche
Paf : virage relevé vers la droite
Pif-paf : enchaînement d’un virage à gauche puis un virage à droite, très rigolo à rouler, demande des abdos.
C’est sans prétention que je vais vous conter notre voyage chez les vikings. C’était vraiment chouette alors nous (Simon, Martin et moi) avions envie de partager cela avec les autres passionnés du VTT-dangereux.
Mercredi 20 août, 5h du matin, c’est parti pour le Nord. 2300 km plus tard, après avoir pris une voiture, deux avions, un train, un autre train, un bus et encore un train, nous voilà en fin de journée au bord du lac d’Åre, en Suède, au pied du sommet «Åreskutan » qui domine la station.
Nous logeons dans un appartement que Martin a dégoté sur Airbnb, qui se trouve à 5 km d’Åre avec tout le confort nécessaire pour affronter la météo suédoise ! A moins que vous soyez en sucre et allergiques à la boue, vous y survivrez !
Jeudi, premier jour, calme ; nous préparons nos vélos et partons à pied à la découverte de la station et de ses environs. Les paysages nous rappellent un peu nos Vosges à la différence qu’en Suède l’eau est omniprésente.
Nous voyons des lacs et cascades partout ! Les sentiers de randonnées sont gorgés d’eau. (oops oops…).
La végétation se compose majoritairement de sapins jusqu’à 900m d’altitude et au-delà se trouvent des roches mêlées à la mousse, au lichen et des buissons de myrtilles au ras du sol.
La vue est très dégagée, nous pouvons facilement voir jusqu’à plusieurs centaines des kilomètres à la ronde. Les paysages nous font penser au film « Into the wild ». A titre indicatif, Åre se situe à 63,4° de latitude nord alors qu’Anchorage en Alaska se trouve à 61°. Bien que le cercle polaire arctique soit à 800 km au nord de Åre, nous n’avons pas vu de pingouins ni d’ours blancs.
Au sec à l’appartement, nous étudions le plan des pistes du bike park. 33 pistes différentes. Nous avons du pain sur la planche ! Nous avons tout roulé sauf quelques pistes vertes sans grand intérêt pour nous.
Vendredi, nous sommes prêts pour la première des six journées de ride sur le bike park. Seules deux remontées sont ouvertes : le « Cable-car » (un gros téléphérique avec deux cabines, qui prend 20 riders à la fois), et un vieux télésiège deux places qui demande quelques acrobaties pour y fixer son vélo.
En gros il faut poser le bec de selle sur un support qui dépasse sur le côté, pendant que le télésiège avance. Si vous ne placez pas le vélo bien comme il faut, il tombe …
Nous avons bien stressé au premier round. L’arrivée est tout aussi folklorique car il faut penser (mais ce n’était pas écrit m’sieur…) à lever la roue avant, sinon elle tape au sol et le vélo se décroche tout seul… Mais en fait, c’est assez facile à dompter. Et puis, nous, au moins, on vous aura prévenu !
Notez que nous étions en fin de saison et que la fréquentation était moindre, ce qui explique l’ouverture de deux remontées seulement (le Cable-Car permet à lui seul de desservir l’ensemble du bike park). En haute saison (Juillet), six remontées sont ouvertes pour les riders.
Pour la première piste, nous choisissons de faire une rouge « Flinbanan » (la piste qui te donne la banane/ le sourire si on essaye de traduire). Pif-paf, deux tables, pif-paf… et ainsi de suite. La première chose qui m’est passée par la tête : « ben ils sont où les brake-bumps ? ».
C’est fluide et sans accros. Nous avions la banane en arrivant en bas ! D’ailleurs ce sourire accompagné de ce fabuleux sentiment du « best ride ever » ne m’a pas quitté de la semaine.
Nous prenons ensuite le cable-car qui nous a déposé au sommet de la station à 1200m (soit environ 900m plus haut). Nous avons testé la piste bleue du sommet qui slalome entre les dalles rocheuses. Un vrai régal, pour plusieurs raisons. La vue est dégagée et on peut voir à des dizaines de kilomètres à la ronde, on peut voir les riders partis longtemps avant grâce à une vue plongeante sur la piste et cela ne donne qu’une envie : foncer ! Le tracé est fluide, propre, varié, rigolo et esthétique.
Cette piste bleue « Easy rider » nous a amené entre autres en haut de la fameuse « Shimano », une sorte de A-line (bien que je n’ai jamais roulé la A-line, d’après les vidéos que j’ai vues cela y ressemble).
Le principe est simple, pif-paf table/ step up, pif-paf. Si votre budget est serré et que vous voulez faire des économies de plaquettes de freins, alors la « Shimano » est faite pour vous : quasiment pas besoin de freiner (gare aux overshoots quand même, Martin et Simon en ont fait deux devant moi ; c’était… mignon !)
Les jours suivants nous avons écumé les pistes, avec de chouettes surprises à chaque fois. On a découvert une piste bleue très rigolote qui n’arrête pas de tourner entre les sapins. Le tracé tournait tellement qu’à la fin lorsque nous sommes sortis de la forêt, il nous a fallu réfléchir un peu pour nous orienter !
Nous avons découvert deux pistes rouges dans le style « naturel-on-ne-fait-pas-mieux » : des singletracks jonchés de racines et cailloux à se demander où il faut poser les roues, mais très doux à rouler ; c’était bizarre comme sensation.
En faisant des photos sur cette piste nous avons constaté que les racines, même humides, ne glissaient pas. Les dalles rocheuses du haut de la station se comportent de façon similaire. Mouillées elles accrochent mieux que sèches (la faute à une fine couche de poussière qui se dépose lors du séchage).
Nous sommes allés tester les pistes noires. Elles ont toutes de belles sections bien raides, assez étroites, avec sur l’une d’entre elles un gros drop dans les racines bien juteux. On y trouve aussi des épingles bien serrées le tout sur un sol un peu mou qui procure tout le grip nécessaire !
Au fil des runs, nous papotons avec quelques locaux, qui nous apprennent qu’ils n’apprécient pas les pistes comme la Shimano car il y a « trop de brake-bumps ». C’est le monde à l’envers ! Je n’ai pas osé les inviter au Lac Blanc ou à Châtel…
La communauté des riders d’Åre s’organise autour du club local ABC (ÅreBergCyklister). Ce club compte 700 membres pour une station qui compte 1500 habitants à l’année. Voici une petite liste des différentes tâches auxquelles ils s’attellent :
- Organisation de compétitions aussi bien amicales qu’ « officielles ». Nous leur devons l’organisation des championnats du monde de 1999 (bon cela ne rajeunit pas ceux qui s’en souviennent). D’ailleurs c’est Vouilloz qui avait gagné en mettant 6 secondes à Mickael Pascal ! Gracia 5ème et Barel 8ème… la belle époque française !
- Gestion, organisation, coordination du Åre Bike Festival qui a lieu début juillet. http://arebikefestival.com/
- Dispense de cours de VTT à ceux/ celles qui le souhaitent.
- Shaping des pistes du bike-park et contribution chaque année à son expansion (création de nouvelles pistes, ouverture de nouvelles remontées).
- Entretien du joli champ de bosse au bord du lac. (J’ai très vite regretté de ne pas avoir pris mon vélo de dirt !)
- En un mot ABC participe à la promotion de notre sport en ces terres nordiques !
En rentrant en France nous avons remarqué qu’avec nos forfaits nous pouvions nous connecter sur SkiStar (qui est la société qui gère les remontées mécaniques et qui a des magasins de location/ vente dans la station) afin de consulter nos statistiques.
C’est très inutile et très rigolo à la fois. Pour ma part j’ai fait en six jours 18982m de dénivelé (soit deux fois l’Everest). En fonction de vos passages, de la fréquence de vos venues sur le bikepark il est possible de gagner des « pins » qui donnent des points.
Certains sont très audacieux comme le « Party Animal » qui récompense les personnes qui n’ont roulé que le samedi (et pas le dimanche) et ce, trois fois de suite ! Il y a le « Poser » qui récompense la personne qui ne fait qu’UN seul passage aux remontées mécaniques. Il ne reste plus qu’à mettre une borne SkiStar dans l’hélico pour gagner le pin « Hospital Ride ».
Si vous allez sur le site SkiStar vous pouvez voir les statistiques des autres riders. Un bon moyen de se tirer la bourre ! C’est un concept qui a de l’avenir (surtout dans des petites stations où tout le monde se connait !)
La seule question qui nous reste à nous poser : « C’est quand qu’on y retourne ? »
10 Commentaires
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C'est très désagréable à rouler ^^
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ça envoie du rêve et ça donne envie de rouler, ma convalescence en est plus difficile.
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