Mondial du VTT, dans le rôle d'un passionné.

Il existe énormément de façon de couvrir un évènement comme le Mondial du VTT, ce coup ci 26in s'est mis à la place de Monsieur "Tout le monde".

Pour cet article, nous avons cassé pas mal de règles de notre ligne éditoriale, mais vu le plaisir que l'équipe a pris pendant ces 4 jours, il ne pouvait en être autrement.

Tout d'abord, le concept:

Le Mondial du VTT a pour vocation la présentation et les essais de vélos, en ce qui nous concerne toujours en quête de nouveauté, nous nous prêtons rarement à cet exercice sur des évènements public, premièrement parce que les produits essayés sont déjà disponibles sur le marché et deuxièmement parce qu'il est stupide d'immobiliser un vélo pour la presse, alors que des clients attendent patiemment leur tour.

Malgré ces bonnes résolutions nous nous sommes mis en tête d'essayer tout ce qui arborait une fourche double té et des gros freins "WE LOVE GROS VELO".

Nous n'avons pas pour vocation de faire un essai comparatif, ni même un déballage technique, 26in n'était pas aux 2 Alpes pour cela, mais plus pour retrouver les valeurs originelles du vélo qui descend, c'est surement pour cette raison que le panel n'a aucune cohérence, le choix se faisant juste par envie du style "Ca a l'air cool ce truc! faut que je monte dessus !".

C'est dans cet esprit que nous avons "limé" de façon méthodique les pistes des 2Alpes.

Par ordre d'essai voici donc nos ressentis :

Lapierre DH Team :

Ce qui est bien avec les noms de vélo, c'est que le programme est déjà dedans, DH TEAM, en gros voilà un vélo que l'on croise en WC, donc peu de doute sur l'efficacité, mais ce qui choque le plus c'est la sensation de rigidité globale, la FOX 40 et le cintre carbone ne doivent pas y être étrangers.

La conséquence est simple : dès que l'on attaque fort, c'est le bonheur, précision, stabilité, mise en confiance extrême, mais comme nous ne sommes pas tous des champions au physique irréprochable, il y a bien un moment où on est obligé de lever le pied... Et là on se rend vite compte que ce n'est pas un vélo fait pour la balade.

Kona Operator DH:
Le remplaçant du légendaire Stab est une réelle nouveauté cette année, impossible de passer à coté.
Nous sommes nombreux à avoir déjà rouler sur un Kona, comme beaucoup de marques on peut parler d'une patte, ce vélo n'échappe pas à la règle, on sait immédiatement que l'on est sur un Kona à cette différence prêt que l'assiette du vélo n'est plus "chopper" comme pouvait l'être les anciennes productions, pour synthétiser, c'est moderne et plus ferme.
Ensuite en pur comportement, les sensations de ride sont typiques de la marque canadienne, c'est à dire, ultra-rapide à prendre en main et grosse mise en confiance, l'impression d'avoir un outil simple, solide et efficace.
Par contre lorsque l'on lâche les chevaux dans le défoncé, l'avant montre certaines limites, les freinages défoncés de Venosc mettent la fourche à rude épreuve, il parait évident que le modèle haut de gamme avec une Boxxer WC, n'aurait pas eu ces faiblesses.

Intense M9:
Marque et modèle légendaire, je me souviens encore de la première fois que je suis monté sur un Intense, c'était un M1 avec une Shiver inversée (merci Routin).
A l'époque, j'étais resté sur le cul, on aurait dit un 125 CR préparé, ben presque 10 ans plus tard, ce M9 est le digne héritier.
C'est clairement un produit à part, le genre de truc qui amène à dire " Un jour elle sera mienne, Oh Oui , un jour elle sera mienne ! ".
C'est une P***** de machine de DH, efficace, stable, maniable pour peu qu'on ne le prenne pas trop grand, mais c'est un produit rare et élitiste, qui pousse irrémédiablement les pilotes à rouler plus vite... souvent trop. (cf: vidéo)
Le drame de ce vélo reste son prix, car pour que la bête soit parfaite, le niveau d'équipement nécessaire fait monter l'ardoise très haut.

Santa Cruz Driver 8 :
C'est clairement ce que l'on peut appeler un Classique, rien de révolutionnaire, mais ne boudons pas notre plaisir, poser ses fesses sur un Santa Cruz c'est cool !
En dehors de ces considérations purement superficielles, que vaut ce vélo de freeride pour une utilisation très typée "DH".
Passer après le M9, ce n'est pas simple, sur la route goudronnée qui mène à la remontée, la sensation de souplesse générale est assez flagrante, mais ce n'est qu'une sensation, une fois dans la pente et les obstacles, tout fonctionne à merveille, pour une utilisation FR/DH, c'est très bien.
Il faut bien comprendre que ce n'est pas un vélo fait pour faire péter des chronos, alors la relance n'est pas folle, le train avant n'est pas le plus précis du monde, mais ce n'est pas son programme.
Dans son univers, qui est de rider la montagne, en improvisant au gré des reliefs, c'est au top.

GT Fury Carbone:
Bienvenue dans le monde de la "RACE".
Le carbone et le fluo pour faire péter le chrono.
L'explication technique du staff est claire, "Le carbone c'est avant tout pour la rigidité, pas spécialement pour le poids, même si ça aide".
C'est marrant, ils n'ont pas menti, c'est diablement efficace en relance et dans le rapide, en courbe, on est toujours bien placé et les petits jumps de la piste du diable sont amortis sans problème.
En gros on fait du DH efficace, pas de fioriture, ni de broderie, c'est peut-être ce qu'il pourrait lui manquer, juste un peu plus de fun, mais franchement c'est un moindre mal pour un vélo aussi atypique.

Rose Beef Cake:
Premier vélo du deuxième jour, après une nuit courte et liquide.
Vélo de FR/DH moyen de gamme de la marque du VPCiste allemand.
Soyons honnête un peu méconnue, cette marque commence à bien s'implanter en France.
Alors que vaut ce vélo à moins de 2000 € ? Et bien c'est pour le coup la surprise du chef, c'est un super jouet, un peu comme une polo VW, c'est bien assemblé, une sensation de solidité et de vélo compact.
L'ensemble est très homogène, il est certain que sur la performance pure, ce vélo ne peut pas rivaliser avec un produit ultra-haut-de-gamme-de-la-mort mais sincèrement il est capable de tenir un bon rythme sans jamais être pris en défaut, avec un côté "joueur" surprenant, lorsque l'on considère ses origines.

Haibike Zone 10 et Proto 2012:
Passons assez rapidement sur le Zone 10, 10 c'est pour 10inches de débattement à l'arrière, ce qui fait un peu plus de 250 mm, cela pose un peu le décor.
C'est un vélo DH dans sa forme la plus classique, un design bien race et un fonctionnement pareil, à savoir un char d'assaut ultra stable, qui encaisse le terrain, en gros pas de surprise.
Par contre dans le rayon surprise, nous avons rencontré "Johnny" product manager Haibike pour la partie FR DH, qui avait eu la bonne idée de venir avec un petit proto 2012.
Nous avons pu l'essayer et cerise sur le gâteau en 2 configurations, amortisseur AIR et Amortisseur ressort (les 2 FOX qui vont bien), ces 2 variations préfigurent surement les 2 modèles qui seront dispos en 2012 : un FR/enduro et un FR/DH, par contre cela m'étonnerais fort que les 2 soient montés avec une Boxxer WC !

Tout d'abord, la version AIR (FOX DHX AIR).
Après autant de temps passé sur des gros débattements bien mous, on oublie vite qu'un vélo peut aussi servir pour pédaler, c'est cool.
Comme pour tous les autres le tarif c'est un bon gros run de 1000m de dénivelé avec tout ce qu'il faut dedans, appuis, jumps, cailloux, raide et terre changeante.
Je ne savais pas qu'un amortisseur AIR pouvait faire ça, bon clairement quand ça tape dans tous les sens, l'arrière ne suit plus, mais pour le reste c'est mortel, la rigidité fait que les sorties d'appuis se font en boulet de canon.
Le comportement global du vélo, fait ressortir une grande précision et une très bonne stabilité.

Arrêt au stand et changement d'amortisseur (Fox DHX).
Et boom, voilà donc le nouveau visage du DH chez Haibike, super résultat, nombreux sont ceux qui ont réagit sur FaceBook concernant une possible copie ou utilisation d'un cadre générique, et ben si toutes les copies du monde marchaient comme ce vélo la discussion n'aurait pas lieu.
C'est un bike ultra confort, avec une assiette bien plate, une position de pilotage parfaite, avec le ressort, les gros impacts ne se sentent même pas et sans avoir le sentiment d'écraser les suspensions. Bref un produit très prometteur... à suivre.
En forme de conclusion, nous avons dit : "Good job Johnny !"

Rage T1000:
Je sais pertinemment que certain on déjà fait une flaque, juste en regardant la photo...
Il faut dire que cette marque Française a le chic pour faire briller ses vélos, mais est ce que ça marche en vrai?
Pour le coup, j'ai eu du bol, un pilote CoFac (comprenez un mec qui roule) était là pour m'accompagner, peut être au cas où je décide de pas revenir? Ou alors parce qu'il commençait à en avoir marre de faire le pied de vigne sous la tente ?
En tout cas il m'a bien aidé, en nettoyant la route devant moi, n'étant pas habitué aux us et coutumes des évènements un poil trop chargé.
Et le nettoyage de la piste, avec le T1000 il y en a besoin, vu à la vitesse à laquelle on arrive dans les courbes! Poussez vous ! Pardon ! Merci ! est le langage courant des pilotes Rage.
Sinon pour de vrai, c'est un excellent bike, très cool à rouler et apparemment très fiable (mon modèle test avait un an de roulage intensif dans les dents sans une vibration néfaste).
Grosse confiance également dans les freinages et les bouts droits défoncés.
Bref du bon produit DH.

Commencal Supreme DH V3 Atherton:
Vous connaissez la famille Atherton?
Vous voulez rouler comme eux ?
Ben c'est facile, il suffit de péter sa tirelire.
Commencal était en force aux 2 Alpes pour la présentation du nouveau META, c'est pour cela qu'on a essayé le DH... On vous a pas dit ? c'est le Mondial du Gros Vélo maintenant.
Sans rire, comment passer à coté de cette machine, juste la couleur et la déco donne envie, peut être aussi le reste.
L'essai du vélo s'est fait en 2 temps, la première fois sans freins et sans 5 rayons à la roue arrière, pris par l'euphorie, nous n'avons pas laissé le temps au mécano de faire le boulot.
Voila comment être frustré, c'est comme une Porsche GT3 avec des roues de Twingo.

Passage au stand pour une remise en conformité, et c'est parti (au passage merci pour l'accueil et la disponibilité les gars).
Ce dernier essai étant mon dernier run du Mondial, je redoutais la fatigue et la faute lourde, que nenni, la piste de Venosc fût avalée en un temps record sans arrêt d'asthmatique au milieu, tout est plus simple à partir du moment où l'on roule vite avec ce vélo.
Tellement bon qu'on en redemande, pour ceux qui connaissent les pistes des 2 Alpes, le défonçage en règle de la piste des Sapins s'imposait pour bien finir le travail.
C'est un run peu pentu, mais avec des enchainements de courbes à rallonge, plus des mouvements de terrains sur le bas avec des entrées en courbes en aveugle. Bref un cauchemar pour les vélos peu maniables, donc le V3 de Commencal est aussi maniable.



Conclusion:
C'est un réel bonheur de pouvoir essayé tous ces bikes, ne serait ce que pour votre culture, faites le un jour.
Comme disent les filles, ce n'est pas parce que t'es au régime que tu ne peux pas regarder le plateau des desserts.



Juste comme ça un florilège de caméras embarquées des essais:

Croisé au hasard un testeur de M9:




Video test Haibike proto 2012