Essai: Genouillères Dainese Armoform

Je me rappelle quand j'étais gosse, Nicolas Vouilloz avait des protections Dainese. Elles protégeaient les genoux et une bonne partie du tibia, elles étaient de couleur grise et à coque dure. J'en avais bien évidemment une paire. Je les avait usé jusqu'à la moelle, puis acheté une paire de 661 plus compacts et plus à la mode par la suite. Dainese était resté un peu silencieux ces dernières années et a surement subi un peu cette mode de la genouillère courte; la protection du tibia n'étant plus vraiment à la mode (allez savoir pourquoi?!).

Les voici de retour avec une nouvelle version de leur genouillère phare de l'époque. On conserve la coque rigide visible mais on intègre pas mal de petites nouveautés sympathiques.

Sorties du carton les protections paraissent très rigides et surtout légères malgré leur longueur. Une fois enfilées le premier contact avec la peau n'est pas des plus confortables. La matière intérieure de la protection (en contact avec le dessus du genou) est plutôt rêche et la rigidité de l'ensemble laisse présager un mauvais moment à passer avant que la protection ne "se fasse" à notre genou.

La coque Armoform aéré et rainuré est ultra rigide. Sa structure en alvéoles la rigidifie à mort et laisse entrevoir une issue compliquée à une sortie dans la boue; on peut aisément imaginer la protection venir se remplir de boue tellement les trous pour l'aération sont grands.

Cette construction a aussi pour but de mieux diffuser les chocs... Ça a surement du être évalué dans leurs bureaux d'études mais pour nous simples riders, impossible de s'en rendre compte comme ça.

Sur les côtés des renforts bien placés et souples garantissent la protection contre les chocs latéraux. Là aussi on sent la qualité du truc et malgré leur faible épaisseur on voit que ça va tenir.

La protection est très bien maintenue sur le genou et on remarque en le pliant qu'une seconde carapace rigide apparait. Over-kill de protection? Peut être, mais en tout cas ce n'est pas gênant et ça rassure un peu vu que la majorité des crashs en VTT ont lieu avec les jambes un minimum repliées. C'est un peu "usine à gaz" comme fonctionnement, mais quand c'est en place on ne sent pas vraiment de différence avec une genouillère classique.

Le serrage s'effectue par un gros strap à scratch qui vient serrer au dessus du mollet en diagonale. Il est bien foutu et bien placé. Deux autres petits serrages se situent en bas et en haut du mesh aux bandes de silicone. Ces attaches manquent clairement de débattement pour pouvoir être réglés en fonction de votre tour de cuisse. Nous avions opté pour les taille M. Elles se sont avérées un peu petites malgré nos cuisses de taille très fines alors que nous avons respecté les taillants indiqués sur le site. Va falloir qu'on arrête les squats!

Côté tissus, la partie arrière est faite d'une pièce de mesh extensible, très respirante et non irritante. Très confortable à première vue.

Le look? Nous on aime. Leur robe noire passe bien plus inaperçue que sa précédente version grise et le moulage futuriste des coques leur apporte une belle touche de technicité.

Comme on l'a dit au dessus. La première impression n'était pas idéale. La rigidité de l'ensemble et la texture rêche de l'intérieur de la protection en face supérieure laissait à désirer. Nous avons utilisé ses protections dans de multiples situations. Enduro, DH, shooting photo, avec un short, avec un pantalon, fortes chaleurs, et grosses caillantes. Elles n'ont pas subies de grosses sessions de boue en short, nous avions opté pour un pantalon ces jours là, mais lors des sorties habituelles nous avons été agréablement surpris du fait qu'elles ne se sont pas remplies de boue malgré notre inquiétude au premier abord.

L'inconfort initial ne s'est pas fait sentir en pratique et au bout de 10min à les porter elles se sont fait oublier. A l'arrière du genou, point névralgique pour toute protection, aucun inconfort à noter, le mesh fin et extensible joue parfaitement son rôle et il est en plus bien résistant aux ronces.

Leur aération et respirabilité est très impressionnante. Nous n'avons pas eu chaud ni sué à profusion lors des sorties par temps très chaud. C'est une très bonne chose car en apparence avec leur système entièrement couvrant on se posait des questions.

Des chutes nous n'en avons pas eu des centaines, mais sur les quelques-unes que nous avons eu, les genoux n'ont pas subi (notamment celle de Maxime sur son OTB de l'espace du test Lapierre à voir ici). Les protections sont restées bien en place et le genou dans son ensemble a été très bien protégé.

Côté "couverture" de la protection, la partie tibiale descend à mi-chemin le long de cet os qui aime tant recevoir les impacts des retours de pédale. Comme d'habitude, la protection est un poil courte pour prévenir des impacts de pierres pouvant être levées par la roue avant. Ce surplus de protection tibiale par rapport à une genouillère classique apporte surtout de la confiance mais protège vraiment si jamais vous veniez à impacter de plein fouet le bas du genou.