Le dossier draisiennes

26in: Lionel, tu as rejoint Joe Cippiciani qui a monté en 2016 une série de courses de draisiennes. Explique-nous de quoi s'agit-il?

Lionel: C’est le Kids Rider Bike Challenge, le premier circuit crée en France pour structurer des rendez-vous en draisienne. J’ai toujours essayé de pousser les disciplines pas encore structurées en France et cette année j’ai découvert la draisienne en rencontrant Joe. Le format du circuit Kids Rider est de faire profiter au maximum les enfants d’un beau parcours en milieu urbain ou indoor avec une superbe pump track dans laquelle a investi Joe ainsi qu’en milieu naturel avec un beau shape. L’on ouvre vers 10h pour que les kids s’amusent, découvrent à leur rythme la piste, se l’approprient comme un vrai terrain de jeu et l’après-midi l’on passe aux courses avec des poules identifiées par groupe de couleurs avec des manches qualificatives qui démarrent à 4 puis les phases finales. Cette année, nous avions deux catégories, les 2/3 ans et les 4/5 ans en sachant que certain n’avaient même pas encore 2 ans puisque l’on part sur l’année de naissance. Et quand j’ai vu sur Sauveterre que sur les 800 photos faites, il y avait 800 sourires de gamins, j’étais obligé de foncer !!!

26in: Pourquoi Joe as-tu voulu mettre ça en place?

Joe: En fait étant spécialisé dans la vente de draisienne sur le web (kidsriderbike.fr) , je cherchais des vidéos et je suis tombé sur des courses du championnat américain organisé par la marque Strider. Je me suis dit ce serait sympa d’en faire une pour voir. L’occasion s’est présenté fin 2015 sur l’Enduro des Minots à Martigues où l’on m’a mis à dispo une piste en terre à shaper pour l’adapter à des petits de 2 à 5 ans. Ce fut une véritable révélation, pour moi mais aussi pour les enfants, leurs parents et le public. De là, je me suis dit, pourquoi ne pas faire plusieurs courses et donc un challenge en 2016.

Comment cela s’est passé pour cette première année?

Au début, je suis parti sur une seule date suite à une proposition à Salon de Provence pendant une manifestation VTT avec une dizaine de petits dont certains avaient fait la course en 2015. J’ai rencontré Lionel qui commentait ce jour-là, et qui est venu m’animer la course des petits. Et c’est là qu’il a vraiment je pense attrapé le virus, lui aussi.
Il m’a proposé de faire une course en Indoor à Sauveterre (30) avec Ventoux Sport j’ai dit ok, et grâce à la communication faite, nous avons affiché complet avec 40 petits et une liste d’attente.
S'en est suivi une autre proposition lors de l’enduro d’Aurons où se sont retrouvé les 2/3 des petits de Sauveterre puis Martigues qui a affiché complet et grâce à Patrick Boyer d’Xtrem Event, vu aussi à Salon, l’on a fait la 5e et dernière manche pendant l’Urban DH de Grasse et ce fut une finale de dingue.
Cette première année fut formidable avec certes beaucoup de travail mais des moments vraiment magiques, des réactions de candeur mais aussi de fair-play exceptionnelle de la part d’enfants très attachants, de belles rencontres avec les parents et des gens des convaincus par mon format et cette discipline qui font tout pour m’aider à le développer.

Ce n’est pas un peu violent de mettre des tous petits comme ça à la course dès le plus jeune âge? Pourquoi ne pas avoir juste fait un parcours du type Gymkhana?

Un parcours Gymkhana, pourquoi pas pour de l’initiation à la draisienne, mais là je voulais que les enfants prennent confiance en eux, leur offrir la « possibilité » de se donner à fond en se faisant un maximum plaisir. Les enfants ont beaucoup de temps pour rouler et l’on n’oblige aucun petit à se mettre sur la ligne de départ s’il n’a pas envie. On est surpris d’en voir partir avant le top départ, ou de ne pas s’arrêter à la fin du tour et de continuer à fond. Nous devons les retenir, pour certains, tellement ils sont motivés, et puis leurs attitudes, expressions et sourires émerveillent tout le monde.

Qui sont le plus "à fond dans la course", les gamins ou les parents qui les regardent?

Pour les petits cela dépend beaucoup de leurs tempéraments, les plus intrépides font le holeshot, d’autres partent tranquille parce qu’ils aiment la sensation de doubler, l’on a aussi nos spécialistes des bosses qui décollent et font des mini x up déjà. Plus ils sont grand, plus ils ont l’esprit de compétition, mais la plus part considèrent cela comme un amusement, et c’est avant tout ce que je veux.
Quant aux parents ou grands parent même, pour la plupart ils accompagnent au sens propre comme figuré leurs petits, se prennent au jeu et courent avec eux mais uniquement pour les accompagner et les aider sur le circuit, être là en cas de chute et les filmer.

Quelle image ont ces enfants du vélo? Sont-ils plutôt attirés par la route et le tour de France ou plutôt par le VTT et le côté un peu plus freestyle?

C’est avant tout un jeu pour eux, quand ils arrivent le matin et qu’ils découvrent la piste, ils ont les yeux qui s’illuminent et on dirait qu’ils sont à Disneyland. Et les parents sont eux aussi content et libéré car souvent cela fait 2/3 jours pour ne pas dire plus que leur enfant leur demande qu’en est ce que c’est la draisienne. Et maintenant, au fil des rencontres ils sont aussi impatients de revoir les copains du Kids Rider Bike Challenge. La majorité baigne dans le monde du vélo ou de la moto et sont fiers de faire comme papa. Les équipements sont plus jean avec casque bol et pour certain tenue typé moto cross avec casque intégral, l’on en a pas encore vu arriver avec un maillot jaune, un cuissard et un casque à boudins, donc oui c’est sur ce seront plus des mini riders VTT dans leur tête que des routiers.

Avez-vous des conseils pour les parents qui veulent mettre leurs enfants sur des draisiennes (sans forcément les pousser à faire les courses par la suite)?

Il faut savoir que la draisienne est le meilleur moyen d’apprendre à faire du vélo, car il faut apprendre l’équilibre avant tout.
Pour bien choisir une draisienne, il faut avant tout choisir la bonne taille car il y a du 10,12 et 14 pouces voir plus. L’âge n’est pas forcément le meilleur moyen de choisir le modèle de roue. C’est la hauteur de l’entrejambe qui importe, la selle baissée au maximum le petit doit avoir la jambe légèrement pliée avec les pieds à plat. Et si vous soulez la garder le plus longtemps possible, il faut choisir un modèle avec la plus grande amplitude de hauteur de selle. Il est également préférable de choisir un modèle avec une plateforme pour reposer les pieds car cela leur permet de pomper dans les bosses comme les grands, de sauter pour les plus têtes brulés et de conserver de la vitesse quand ils ont pris de l’élan.

Le Kids Rider Bike Challenge 2016 en chiffres

• 147 participants au cumul des 5 manches avec à peu près autant de 2/3 ans que de 4/5 ans
• 184 sacs avec médailles et gouters pour tous
  
• + de 900km de déplacements avec la remorque pump track
  
• + de 2 000 photos
  
• Des centaines de sourires, quelques pleurs, quelques chutes mais pas de bobo.
  
• + de 22km cumulé parcouru par les enfants
  
• 5 draisiennes Kellys Bicycles gagnées lors de la tombola sur chaque course