Giant, Géant mondial du cycle, fabriquant Taiwannais qui maitrise à la perfection (?) la construction de ses vélos et leur distribution au point d'être le numéro 1 mondial depuis de nombreuses années.
Que dire alors de cette marque qui est présente sur toutes les disciplines du cyclisme et de manière de plus en plus forte en VTT ces dernières années avec son Giant Factory Off-road Team? En 2017 nous perdons la présence de Barelli en Enduro et Cauvin sur la DH, deux français aux physiques attrayants mais qui ont décidé de prendre des chemins différents cette année: l'un rejoint l'Andorre, l'autre Paris pour de nouvelles aventures! Quoi qu'il en soit le team DH garde de beaux attributs avec Marcelo Guttierez Villegas en chef de file qui sera accompagné en 2017 par l'irlandais Jacob Dickson et l'américain Eliot Jackson.
Côté vélo, le team continuera surement à rouler avec le Glory Advanced 0 qui est une version carbone du Glory 1 que nous avons testé mais qui n'est pas disponible à la vente. Peut être peut-on rêver à un test de Glory Advanced 0 en 2018?
Le Glory est donc passé déjà 2 fois entre nos mains. Une première fois après que Danny Hart ait remporté les Worlds de Champéry a son guidon, puis une deuxième fois sur la nouvelle version du vélo lorsqu'il est passé au format 27,5 en 2015. Depuis ce dernier test, il n'y a pas grand chose qui ait bougé sur le vélo car même le montage est relativement identique à celui de l'époque. On s'est tout de même dit qu'il était important de remettre les mains sur cette belle bête de course qui plait à tant de riders pour tâcher de se refaire un nouvel avis.
Comme d'habitude on refait un rapide passage sur le montage du vélo afin que vous puissiez le découvrir sous tous ses angles puis on fait le compte rendu de ce qu'on en a pensé après l'avoir limé pendant plus d'un mois.
Le coeur du poulet de ce Giant Glory c'est comme pour tous les vélos; il s'agit bien du cadre. Ici, pas de fioritures, on est sur un cadre Alu.
Expert sur cette matière depuis un bon nombre d'années, Giant a souhaité optimiser son savoir-faire en continuant à travailler ces fameux tubes en ALUXXSL (soit disant 30% plus rigides que de l'Alu 6061 classique) leur permettant d'en réduire l'épaisseur afin de gagner en légèreté. Leurs compétences dans le travail de cet Alu nous donne un cadre très sain, à la géométrie identique au modèle 2015 que l'on trouve très confortable et facile de prise en main.
La cinématique Maestro au point de pivot flottant apporte depuis la nuit des temps (enfin presque!) une valeur sure. Ce n'est pas la plus efficace au pédalage pour un DH mais elle apporte un tel confort et contrôle du vélo qu'il serait presque dommage de la changer. Les 4 points de pivot associés aux 2 biellettes permettent de limiter l'impact du freinage et du pédalage sur la mobilité de la suspension. Sur les modèles d'enduro avec un amortisseur à Air réglable c'est très vrai; ici avec un bon vieux ressort acier ça l'est un peu moins mais on s'explique là dessus un peu plus bas.
Voici le tableau de la géométrie du vélo. Comme tout bon bike de DH, on retrouve 200cm de débattement à l'arrière - nous avions presque oublié de le préciser !
Côté prix et poids on se situe à 3799€ (le modèle 2015 équipé "quasiment" pareil était à 4999€) pour 16.3kg environ. A savoir qu'il existe un Glory 2, encore mieux placé en prix mais forcément mois bien équipé pour 2499€ pour 17.3kg (Domain double-T, Sram X5, roues Giant).
Pour un vélo tout "groupe SRAM" on retrouve avec logique la nouvelle transmission dédiée au DH, le GX DH qui n'est autre qu'une version moins couteuse du XO1 DH qu'utilisent les pros. Côté pratique c'est quasiment l'identique et les 7V que propose ce set-up sont largement suffisants en DH. SRAM revendique un étagement parfait pour la pratique de la DH ce à quoi on répond: "on est pas des routards, tant que la chaine ne pète pas dans une relance" ;-)
Côté pédalier on retrouve le nouveau pédalier Descendant qui lui aussi remplit bien son rôle et nous n'avons pas réussi à le mettre en défaut. Son principal atout par rapport à un pédalier carbone plus light, lui ne cassera pas net sur une réception.
Un anti-dérailleur MRP vient sécuriser tout ça car le plateau fourni n'est pas au format Narrow Wide donc un anti-D s'impose.
Une classique BoXXer Team amorti les bosses à l'avant alors qu'un Vivid RC2 s'occupe de l'arrière. Pourquoi une suspension à ressort là où "tout le monde" passe sur de l'air, et bien pour plus de confort. Même si le poids est assez conséquent on trouve que cet amortisseur est le compagnon parfait pour le Glory car le caractère joueur et habille de son comportement sont grandement dus à l'utilisation du Vivid.
Seule ombre au tableau, le vélo parait bien plus scotché sur les relances en pédalant tant le début de course du Vivid est souple et la courbe d'amortissement peu progressive.
Des jantes DT Swiss EX471 viennent orner des moyeux Giant. L'ensemble a très bien tenu le choc malgré les courts et les appuis prononcés de notre testeur. Ces moyeux "no-name" n'ont pas montré de signes de faiblesse après 1mois de soudure, a voir comment ils pourraient tenir le choc sur une année de roulage.
Côté gommes, les Magic Mary de chez Schwalbe sont un choix judicieux pour des conditions variées et humides, malheureusement dans la pente poussiéreuse de Champéry ils ont tout simplement été poncés très rapidement - d'où l'intérêt de monter des pneus faits pour rouler sur le sec!
Pour arrêter la bête, Giant à choisi les Guide R. Il s'agit là du seul élément vraiment limitant sur ce vélo et qu'il faudrait rapidement penser à upgrader pour ceux qui souhaitent rouler avec le Glory en compétition. Les Guide R freinent mais manquent vraiment de puissance. Sur la plupart des pistes et pour une utilisation "bike-park tranquillou" ça suffit mais pour commencer à essayer de claquer le 3ème temps Strava de la piste de Champéry (comme l'a fait notre testeur) il vous faudra plus que le basique de la gamme SRAM.
Pour le reste du vélo on retrouve des accessoires Giant qui serviront de liens directs entre nos mains et la bête avec notamment des poignées Giant dont le confort est douteux mais ça passe avec des gants. Le guidon fait 800mm de large et est en carbone. C'est assez surprenant de le retrouver là car c'est le seul élément du vélo dans cette matière et on pense qu'un guidon classique aurait été plus adapté avec le reste du montage. Néanmoins ce dernier n'est pas trop rigide et reste confortable. Il est d'ailleurs bien fait avec l'ajout de surface rugueuse sur les emplacements des poignées et des leviers afin de ne pas avoir à serrer comme un bourrin pour que rien ne bouge.
La selle et sa tige n'ont rien de particulier à montrer à part leur couleur qui est cohérente avec le reste du vélo.
Gros coup de bol pour ce shooting - rendez-vous à 9h du matin au shop Fatal Bike de Morgins pour un rapide check du bike et pour récupérer notre rider en stage là bas. Un café dans le ventre puis direction les pistes de Champéry à bord d'un classieux et gros (mais absolument pas écologique) Chevrolet Colorado Z71.
Nous sommes le 14 Décembre, il fait frais dans le fond des vallées Suisses mais au sommet des pistes on frôle les 10°C. Le manque de neige a motivé la station a ré-ouvrir l'accès aux pistes de DH du domaine, un véritable régal pour les Valaisans et Vaudois mais aussi pour les frontaliers Français qui ont flairé le bon filon!
Malgré la neige au sommet des pistes (de ski) on peut rapidement plonger jusqu'au départ de la fameuse piste des Championnats du Monde qui pour l'occasion est sèche et poussiéreuse en cette fin décembre.
A l'attaque!
Sur le terrain on est directement à l'aise sur le Glory. Le poste de pilotage tombe bien en main et les proportions du vélo semblent normales. Une fois les premiers tours de roues effectués on se laisse vite tenter par quelques acrobaties, le vélo est amusant à piloter et l'amortisseur à ressort ajoute de la jovialité à son comportement.
Lorsqu'on prend de la vitesse et que le bike commence à taper un peu dans tous les sens on se rend vite compte du potentiel de l'engin: Il ne bronche pas. La suspension absorbe (presque) tout et on peut vite se faire déborder physiquement par le fait de trop engager.
Le flex relatif des roues permet de pardonner quelques erreurs de trajectoires tout en gardant une bonne vivacité dans les appuis, on ressort très souvent comme un boulet de canon des relevés bien négociés.
Dans le sinueux, le vélo est assez "court" pour ne pas avoir l'impression de manier un tank alors que dans les sections rapides on se sent à l'aise grâce à sa stabilité. Un juste milieu donc qui peut surement être critiqué sur un parcours ultra technique ou au contraire ultra rapide mais nous l'avons trouvé à l'aise dans 95% des situations classiques pour un bike de descente.
On sent bien l'effet de la cinématique Maestro sur les freinages car le vélo reste stable et la roue arrière ne rebondit pas dans tous les sens, mais on s'est quand même demandé si ce n'était pas à cause du manque de puissance des Guide R...
Les drifts sont facilement contrôlés et pardonnés, c'est là le côté moins exigeant d'un cadre en alu!
En l'air l'équilibre du bike est bon et il est assez facile d'anticiper son comportement. Il s'agit tout de même d'un bike de Race sur lequel il n'est pas le plus facile d'envoyer des figures - amateurs de A-Line en bike park, il faudra peut être ré-évaluer votre choix ! Par contre si votre délire ce sont les whips et les scrubs il y a déjà de quoi faire avant de le mettre en défaut.
Le Glory tourne en World Cup dans sa version Carbone.
C'est un modèle qui n'a pas vu sa géométrie évoluer en 2ans
Autant vous dire que ce n'est pas pour rien.
C'est un vélo agile, agréable à piloter et facile à emmener. Il est très confortable et pardonne pas mal d'erreurs.
Ses défauts? Il peut paraître un peu pataud sur certains profils de course et bien qu'il soit maniable, ça ne le rend pas pour autant très vif: une certaine condition physique est nécessaire pour l'emmener. Les grosses relances au pédalage ne sont pas son point fort et malgré cette cinématique Maestro qui en théorie permet d'éviter le pompage, il faut vraiment arriver à pédaler fort vers l'avant (et pas vers le bas) pour ne pas que tout s'affaisse. Préférez donc jouer avec la suspension et son rebond pour ressortir des virages plus vite que vous n'y êtes rentrés!
Ce Glory 1 est donc un bel outil pour s'éclater en descente, que ce soit sur des courses régionales et nationales comme pour vous tirer la bourre avec vos potes en bike park. On pense que pour une utilisation stricte au bike park il manquera peut être un peu de fun dans l'aérien mais son comportement dans l'ensemble est très joueur. Et pour une utilisation strictement course il faudra changer les freins et passer sur un modèle plus puissant si vous pensez vouloir faire fondre les temps de vos manches chronométrées.
Merci à Giant pour le prêt du vélo et les bons moments passés à son guidon. Merci à Fatal Bike pour son soutien logistique lors de cette journée de shooting. Merci à notre testeur qui pour une fois n'a pas chuté pendant le shooting et enfin merci à la station de Champéry/Morgins pour l'accueil et cette très belle piste des World Champs qu'on conseille à tout le monde de rouler au moins une fois dans sa vie (si vous en avez le niveau !).
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