Nous avons envoyé notre forumeur assidu, Razgriz65 participer à l'Enduro du Lion à Belfort. L'idée était pour lui de prendre du plaisir et de repousser un peu ses limites sur un format d'enduro en course, et pour nous d'avoir ses impressions sur l'un des enduros mythiques de l'Est de la France.
Retrouvez donc son récit de la course et mettez-vous, le temps d'un article, dans la peau d'un Enduriste pas-Pro !
"Faut se l’avouer, je suis un peu le rider du dimanche, l’enduriste lambda au possible: je roule quand j’ai envie vers chez moi tout l’année, et quelques fois par an, quand l’envie me prend je m’inscris à une compétition enduro un peu au hasard selon où ça se trouve et comment ça s’imbrique dans mon planning personnel.
Cette année ça sera l’Enduro du Lion, à Belfort, le dimanche 30 avril, c’est à 450km de chez moi mais c’est l’occaz de passer le week end chez le frangin qui est à 45mn de l’épreuve.
Décision prise, va pour l’inscription : pas de surprise, les obligations habituelles (casque intégral, dorsale, certificat médical, etc.) 39€ pour les non licenciés, c’est dans la moyenne du moment même s'il faut avouer que les prix ont grimpé plus vite que l’inflation ces dernières années…
Les 330 places disponibles sont parties à la vitesse de la lumière, sans parler des 150 premières qui permettaient d’avoir en cadeau supplémentaire le t-shirt de l’event. Damned !
Me voici le matin du 30 avril, la caisse du frangin est chargée, on revérifie qu’on a rien oublié, le bike est réglé aux petits oignons (sauf mon pneu avant en tubeless ready monté l’avant-veille qui se dégonfle en 1h car le préventif arrive pas à colmater…va falloir jouer de la pompe)
Go direction Belfort, 45mn de route après avoir gratté le pare-brise le matin sous un ciel parfaitement bleu, le thermomètre oscille autour de 2°c. Comme chaque avant course, on se demande vraiment pourquoi on se met dans des situations pareilles, à aller se cailler sur un VTT, prendre la foudre en montée, se crouter en descente pour rentrer crado et crevé...
Arrivé au parking à 200m de la finish line, on laisse tout le matos dans la voiture et on va retirer les dossards à patte, c’est là que l’enduro commence vraiment, et qu’on commence à voir ce que donne l’organisation et l’ambiance.
Au pied du car podium on a à peine 3 personnes devant nous, on nous demande le certificat médical, une signature et on est invités à monter sur l’estrade pour retirer la plaque, le transpondeur, et le pack de goodies qui est- il faut l’avouer - plus que correct :
-les prospectus de la ville de Belfort(partenaire de l’event) avec un ou deux joujou ou porte clef en sus
-un petit flacon de lubrifiant pour transmission « squirt lube » (à base de cire, bio et super efficace, je roule déjà avec ça depuis un an, rien a en redire)
- des mini barres énergétiques au chia (vous irez googliser pour trouver ce que c’est, ignares) -un capot de potence et sa vis au logo de l’enduro du lion, fabriqué par acros, en rouge noir ou bleu (vraiment sympa) -un ticket pour pouvoir avoir accès au repas et au tirage au sort d’un lot après la course. -et le fameux t-shirt au logo de l’enduro du lion promis aux 150 inscrits (tout indiqués pour être portés durant les barbeuks et les apéros pour rappeler aux potes qu’ils n’étaient pas présents ce jour-là.)
Une fois le tout récupéré, on accède au petit-dej’ croissants/café compris dans le prix. Personnellement on a zappé cette étape et on est retournés à la voiture sortir les vélos et s’équiper.
Une fois sapé, mon pneu est de nouveau à plat ET il y a un pschiit et du préventif qui s’échappe de la valve…cool.
Par flemme de démonter et de passer en chambre, je démonte la roue, lui mets 2.2bars et la fait rebondir dans tous les sens pour projeter le liquide préventif partout, en espérant que ça finisse par colmater le fond de jante qui doit être en état de mort imminente.
Le positif vient de la météo car maintenant que le soleil est là il fait une température tout à fait appréciable pour pédaler.
Départ de la première liaison, donné au dossard en partant du 330 vers le 1, toutes les 20 secondes.
Je pars dossard 246, temporise un poil pur laisser mon frangin et son pote axel (245 et 244) me rejoindre pour traverser Belfort à la cool, direction le massif du salbert ou se déroulent les sp 1 à 4, de l’autre côté de la ville comparé à la citadelle.
Une fois la ville passée, on attaque la montée par la route jusqu’en haut du massif (+/- 300m de d+) pour attendre le départ de la sp1. A la fraiche, ça se fait bien, pas de quoi sortir le vae…
Petit temps d’attente pour discuter/faire le pipi de la peur, et mon numéro de dossard se rapproche.
Je pars donc sur toutes les spéciales 20 secondes devant mon frangin qui roule un poil plus fort que moi, donc autant dire que j’ai la pression d’ouvrir et de rouler à l’aveugle là où il va se contenter de simplement accélérer au début pour m’avoir en visu, et gérer les fins de spéciales à garder cette avance, l’enfoiré.
Bien entendu aucun de nous trois n’a déjà roulé au salbert, donc tout sera fait à vue.
Et pour les fanas de détails le terrain est super sec, avec quelques très rares passages de micro ruisseaux qui ne gênent en rien.
La sp1 est super roulante, tout en flow avec des petites bosses, woops, relevés, un pur bike park !
Seule difficulté qui semble avoir été aménagée spécialement pour la course, un petit à-pic avec quelques rochers, suivi d’un gauche relevé qui se referme… ça loupe pas, je sors large, ma roue avant sort du relevé, et je me croute quasi à l’arrêt, laissant filer 5 bonnes secondes…le reste de la sp1 redevient roulante et je rallie l’arrivée avec le sourire…sauf que le frangin se pointe 5 secondes derrière moi….15sec de perdues ! Mais je m’en tape, je me suis régalé.
2mn de repos et c’est parti pour la L2, et là c’est pas la même : passage bien raides ou le portage est quasi obligatoire (sauf pour notre collègue dossard 244 qui avec sa démultiplication 32/42 arrive a quasiment tout grimper sur le vélo, ce mutant, car marcher en montée lui fait mal aux mollets...). Et des chemins forestiers ou on souffle un peu.Arrivés en haut, on a assez de temps pour passer au ravito, bien fourni (comme sur la plupart des enduros) rien à redire !
C’est parti pour la sp2 : d’après ce qu’on entend c’est bien plus technique, on verra bien quand on y sera…
Départ dans l’herbe rase de l’ancien fort, petits escaliers, relance, marche à plat d’un mètre pour étalonner l’amortos et gaz dans la foret. En effet c’est plus technique, ça tourne de partout, et il y a deux bons passages bien scabreux en descente bien pentus et bardés de pierres, je recolle à la personne devant moi qui descend à pied, pas le choix (certains diraient que ça m’arrange bien) je saute du vélo et dégringole à pied ces deux portions, le reste de la spéciale, toujours technique (dévers, racines, etc) se fait bien, ça change carrément de la sp1 et c’est très bien d’avoir un peu de tout.
Arrivé en bas j’ai encore dû lâcher 5 secondes au frangin, qui rigole…il ne peut pas se crouter un peu, histoire de me laisser une chance ?
La L3 passe elle aussi par les chemins et les routes forestières, mais est plus cool que la L2, on ne va pas s’en plaindre.
Petit détour par le ravito en haut, ou des saucisses cuites au barbeuk viennent d’arriver…je ne me prive pas, je ne suis pas là pour maigrir.
La sp3 est une variante de la 1, donc toujours aussi agréable…
Sur un saut je me sors tout droit au lieu de tourner à droite, et fais un bon tout droit de 5 mètres sans tomber, digne de la fouine du joe bar team…et repars aussi tôt pour passer le petit « raide-gauche » où je me suis sorti a la sp1…cette fois-ci ça passe parfaitement, faut dire que ça aide de connaitre !
A noter tout de même une belle relance bien casse patte à mi-parcours. A l’arrivée, je ne vous la refais pas, j’ai encore perdu quelques secondes….
La L4 est identique à la L2, on est repartis pour en chier un coup, amis cette fois ci c’est la dernière grosse montée, donc on prend sur soi et on maudit la gravité…
Ravito-barbeuk-saucisse…on ne change rien !
Nous voici a la sp4, la dernière sur le massif du Salbert, où d’après les infos du mail d’inscription il y a un saut conséquent vers le début qu’il est bon d’aller voir…ce qu’on ne fait pas par manque de temps et par flemme, on découvrira la taille du saut une fois arrivés dessus… puis comme dit le frangin, « de toute façon une spéciale où tu ne claques pas un backflip, ça ne compte pas… »
Début identique à la sp2 puis passage sur un pseudo road gap qui me saute dessus, que je prends à moitié en biais par la gauche, ce n’est pas beau mais ça passe…
Le reste de la sp4 est un peu plus roulante que la sp2, avec tout de même quelques épingles bien serrées et pentues. Sur un passage calme je relâche un peu et en profite pour laisser sortir ma roue avant de la trace =>bûche=> 5 secondes de perdues…
A noter que sur certains passages, pensant retrouver les passages tech’ de la sp2 j’ai freiné alors qu’il n’y avait rien… un jeune se serait fait avoir… Là encore, une petite relance était présente pour fumer ce qui reste de cuisse encore valide. Fin de sp4, encore une pendule de prise par rapport au frangin, la routine !
L5, la dernière : traversée de Belfort dans l’autre sens puis grimpette pour se retrouver en haut de la citadelle au milieu des badauds et touristes qui ont l’air tout à fait contents de voir cette animation !
On se rapproche de la sp5, en urbain du haut de la citadelle au bas du glacis.
Pour une spéciale urbaine, ça a de la gueule, le cadre est magnifique, reste à voir si ça a un intérêt pour l’enduro ou si c’est une spé créée pour faire le buzz et faire plaisir aux badauds.
Départ dans un tout petit raidard suivi d’une passerelle en bois puis une zone à relance qui tournicote sur le haut des fortifications. Juste après, on rentre dans le dur: rentrée dans un souterrain qui laisse, au plus, 10cm de chaque côté du cintre, avec la différence de luminosité par rapport à dehors, même avec mon masque transparent, je passe illico en mode Gilbert Montagné…pour plonger dans un escalier se finissant sur un passage super étroit ET en angle droit !
S’en suit un autre escalier qui débouche sur un long sous terrain rapide en courbe éclairé comme il faut : gaz !
Après un petit coup de cul et un escalier tortueux, c’est reparti pour un enchainement rapide en extérieur, une relance, le dernier souterrain et le long raidard final pour descendre du glacis et finir sur la structure en échafaudage menant à la raquette d’arrivée.
C’est validé, la spéciale était plus plate que les autres, mais avait tout son intérêt. Déjà car le terrain change par rapport aux autres, que le décor était top, que c’est ouvert qu’une fois dans l’année, spécifiquement pour l’enduro, et que clairement, ce n’était pas une balade de santé.
Bon puis au final j’ai bien dû laisser quelques secondes au frangin…pour finir sur ma lancée.
On laisse les bikes au parc (gardé) et on va se prendre une mousse (3€ la pinte, what else) puis on va manger le repas offert aux participants sous le chapiteau en entendant le speaker donner les chronos et les noms des derniers participants, qui vont occuper le hot seat « roi de la citadelle » selon leur score. Vu les chronos annoncés il y en a qui sont pas venus pour contempler l’architecture du site…
S’en suit les podiums habituels (masters, juniors, femmes, scratch) ainsi que le prix pour le record de vitesse radar qui était pris à un endroit de la sp1.
Les vainqueurs montent sur le podium et se font remettre leur prix par les miss et dauphines officielles de la ville/région (faudra penser aux misters pour la remise des prix des dammes l’année prochaine…).
Une fois rentrés et lavés, devant le replay de la DH de Lourdes (et sa météo moisie comparé à notre gros ciel bleu) on va aux résultats… Axel est dans les 190, lui qui roule depuis 3 mois, chapeau. Comme annoncé, le frangin est devant moi d’une minute et quelques secondes pour finir 115ème, je me place à la 155ème place, tout à fait honorable moi qui ne roule pas si fort et roulais à vue (je voulais faire dans les 200, c’est fait).
Ce qu’il faut retenir de cet enduro, c’est vraiment que l’organisation a été top du début à la fin, aucun temps mort, cafouillage ou attente. Les spéciales comme les liaisons étaient bien faites, le temps de liaison bien étudié. Le chronométrage n’a pas posé de soucis.
Bref, dans un enduro les organisateurs doivent jouer avec le terrain qui est proche de chez eux et ont pas trop la main sur la météo, mais l’orga ça ne s’invente pas : ça se planifie. Et là il faut avouer qu’ils ne se sont pas loupés, nulle part. Et c’est vraiment appréciable. Je n’imagine même pas les soucis d’organisation, balisage et autres qui doivent être brassés pour pouvoir faire une spéciale dans la citadelle bardée de touristes, un dimanche !
Un grand merci aux bénévoles de tous poils qui ont dû passer du temps avant, pendant et après la course pour que tout roule (plus spécialement au petit jeune du club dans la sp3 qui annonçait un gauche qui se referme et qui m’a surement évité une bûche).
De plus il ne faut pas oublier les sponsors, parce que sans eux pas de fonds ou de goodies et ça rendrait les courses impossibles à organiser pour la plupart des clubs : - ville de Belfort - top lunettes.com - Cabete - Adidas eyewear - Bergamont - Giant Belfort - menuiserie Claude - SQUIRT - Acros - visible média - Leclerc sport Belfort - Fitness Boutique Belfort - http://endurodulion.com/
Et au final merci à la ville de Belfort de tendre la main à l’enduro en ouvrant sa ville et sa citadelle a la course, et surtout en labelisant et en pérennisant des pistes permanentes d’enduro dans le massif du Salbert, permettant une pratique encadrée sur des pistes au top qui ne risquent pas de se faire détruire…il y a là aussi de quoi prendre exemple ( plus d’infos ici : http://endurodulion.com/actb-enduro-school/ )
Et au final pour faire le capitaliste, le retour sur investissement il dit quoi ?
Pour 39€ j’ai mangé du soir au matin (petit dej, 3 ravitos, repas) j’ai un t shirt, un capot de potence, quelques goodies sup’ et surtout je me suis éclaté toute la journée…au final je pense m’y retrouver complètement, ça les vaut plus que largement.
Voilà, fin de ma journée et de mon compte rendu. On s’est vraiment gavés, à coup sûr que si l’emploi du temps le permet je serai de retour l’année prochaine pour tenter d’améliorer mon score…et j’ai une revanche à prendre avec le dossard 245…
23 Commentaires
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Quel dénivelé positif ?
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J ai vraiment apprécié le côté " enduriste du dimanche " .Ça représente pas mal de monde je pense.
J'ai suivi en spectateur la course il y a 2 ans ( à cette époque c était une manche du CET ), et déjà une belle organisation .
Par contre , n'ayant pas été assez rapide pour m'inscrire pour cette année , avec un article comme celui-ci , il faudra être vigilant a la date d inscription l année prochaine !
faut camper devant son ordi le soir de l ouverture de l inscription.
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Moi j'ai fait quelques courses de l'EREC (Faulx Givrauval) et l'enduro des roches (Saint Dié des Vosges) il y a 3 ans. Ce coin de France a un gros potentiel enduro.
je sais pas encore lequel sera le prochain, faut que j'en trouve un en automne qui est pas encore complet pas trop loin de luxeuil
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C'est jouable de toute manière mais tu vas prendre plus cher au niveau physique! Tu encaisses plus de vibrations en semi rigide qu'en tout mou forcément.
Après en mode "loisirs" ça passe nickel. Faut juste avoir conscience que tu feras pas un chrono.
Un conseil si tu te lances: soignes ta fourche et tes pneus (prends du 2.3 minimum avec du volume), dimensionne bien tes disques (180 mm mini), et bosse ta technique pour compenser l'absence de suspension (sans oublier de faire un peu de cardio car un enduro fait environ 30 bornes 800 à 1000 m de deniv+ et faut être opérationnel 3 à 4h).
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