Verbier c'est une station dans le Valais en Suisse dont le bike park attire les amateurs de gros vélo et gros dénivelé. Nous sommes allés voir par nous-mêmes de quoi il retourne et goûter voir si les fromages virages sont meilleurs là-bas.
Perchée à 1500m d'altitude dans le Val de Bagnes son accessibilité est remarquable. En Suisse, s'il n'y a pas un train pour vous emmener, il y aura un car postal ou un télécabine. La station valaisanne ne déroge pas à la règle. Vous pouvez arriver en train au Châble (petite bourgade dans la vallée) et prendre le télécabine qui vous emmène directement au coeur de la station.
Le ton est donné lorsque l'on prend la télécabine du Châble, on survole les magnifiques chalets. On se promène dans la station dans un décor on ne peut plus suisse et alpin. Partout de hauts sommets et crêtes saillantes attirent le regard, les géraniums suspendus aux balcons des chalets viennent parfaire le décor. L'oeil se perd dans les immenses pentes tout autour de nous, on se prend à se demander ce qui serait exploitable à vélo. Le terrain parait infini.
Trifon (Fabrice Tirefort), l'homme à tout faire du bike park de Verbier depuis 2007, nous accueille et devient notre guide pour les deux jours de découverte. Un jour sera consacré au bike park et ses pistes de DH, l'autre jour sera consacré à la découverte des trails d'enduro.
Pour le plan des pistes on vous conseille la fiche du bike park sur votre site préféré !
Nous avons deux pistes en projet, une sur la Tzoumaz où déjà un quart est tracé et roulable. Une autre piste bleue va voir le jour en 2019. Au final le plus dur est d'avoir tous les feux verts pour commencer la construction. Ensuite les travaux vont vite.
Composé de 7 pistes (9 en 2019) de DH allant du bleu au noir, le bike park de Verbier n'est pas le plus grand des domaines mais chaque tracé est exploité au maximum. Les pentes sont généreuses, si vous montez au sommet du bike park, ce n'est que 900 mètres plus bas que vous retrouverez votre point de départ. Autant vous dire, purgez vos freins avant de venir ! Un télécabine (Médran - 630 m de dénivelé) et un télésiège (Chaux Express - 275 m de dénivelé) assurent les rotations.
On commence par la piste bleue "Tsopu" pour s'échauffer, on se surprend à penser qu'elle est raisonnablement pentue pour une bleue, mais tout passe en flow, les virages et jumps sont bien taillés. On croise des très jeunes riders à peine plus grands que leur vélos, ce qui confirme le fait qu'elle est accessible.
On attaque sur la partie haute du domaine : deux pistes rouges s'offrent à nous. On commence par la "Bortabitche" qui nous emmène dans le décor assez surréaliste d'un éboulis de pierres où ont été construites des passerelles pour slalomer entre les blocs de granit. On remonte tout de suite avec le Chaux Express pour nous lancer sur la "Rôdze", une rouge très aérienne. Les jumps s'enchainent sans s'arrêter et le début à flanc de montagne est assez impressionnant. Les kicks font plaisir, taillés pile poil comme il faut, ils réveillent le (ou la) dirteur(euse) qui sommeille en nous. (De retour en France tous les kicks nous paraissent désespérément plats). De taille moyenne mais avec un excellent "pop" les tables s'enchainent sans discontinuer. Il nous faut reprendre notre souffle ! On en profite pour saluer le Grand Combin, le Mont Blanc, les dents du Midi et la face du Bec de Rosses qui accueille les skieurs du FWT en hiver.
Direction ensuite la fameuse piste "Wouaïy", une piste rouge entièrement dans la forêt qui pourrait vous donner le tournis avec tous ses virages et épingles. Le flow est exceptionnel, malgré la pente nous ne sommes pas obligés de maltraiter les freins. Des obstacles naturels (racines, marches, épingles, chicanes, pierres) viennent rythmer la vitesse. L'avant-dernière section de cette piste est d'ailleurs ouverte aux chronos avec une application dédiée. Moins raide que les autres sections, elle slalome entre les arbres avec une demi-douzaine de petits modules diablement fun à rouler.
On interrompt la Wouaïy pour rejoindre la noire "Woooooh". On peut vous dire qu'elle porte bien son nom. Clairement nous n'étions pas loin de nos limites d'engagement. On roule une petite passerelle d'entrée, un pierrier sinueux pour une deuxième petite passerelle et ensuite on enchaine les cassures agrémentées de cailloux et racines. Heureusement Trifon nous accompagne et nous guide pour les bonnes traj's. Le coeur battant et le sourire jusqu'aux oreilles, on remonte pour continuer la découverte.
On prend la piste rouge "Tù çuci", relativement courte, qui permet néanmoins de faire le plein de vols de bonne facture (on y a déjà vu des backflips). Des kicks avec un pop magique, on décolle aisément et la réception tombe parfaitement sous nos roues. Le lourd passé de BMXeur de Trifon prend tout son sens. On rejoint la piste jaune "Tire's Fire" (DH permanente). Cela commence par une pente généreuse à ciel découvert avec des beaux cailloux ; s'ensuit une longue section en forêt parsemée de racines et pierres, les choix de trajectoires doivent être audacieux si on veut converser sa vitesse !
Trifon nous emmène ensuite vers la Tzoumaz via le télécabine du Savoleyres et on bascule sur l'autre versant pour aller découvrir la 8ème piste bleue "Chotataï" en cours de construction . Le premier quart haut est fini. On enchaine les virages en toute souplesse et ensuite on rejoint des sentiers partagés avec les randonneurs pour rejoindre la Tzoumaz situé 1000m plus bas que notre point de départ. Quand la piste sera finie, bien entendu elle sera exclusivement réservée aux VTT. On écoutait Trifon nous expliquer, les yeux pétillants, "on va pouvoir passer là, mettre quelques sections technique, re-basculer dans la forêt pour chercher du single-track...". Nul doute que la piste va faire des adeptes !
On ne propose pas forcément de changement radical d'une saison à l'autre mais on fait en sorte d'améliorer ce qui existe et casser la routine. Un nouveau module par-là, un jump différent ou des options de trajectoires par ici... De toutes façons ça ne sert à rien de trop s'étaler dans la montagne. On préfère la qualité et la diversité plutôt que la quantité.
Le corps bien éprouvé, nous achevons la journée avec quasiment l'équivalent d'un Mont Blanc dans les pattes. Le bike-park nous a réappr un peu l'humilité au guidon, loin des usines à gros virages relevés et larges boulevards, à Verbier si vous voulez progresser vous avez de quoi faire ! L'état des pistes est remarquable. Très peu de brake-bumps (trous de freinage), bien sûr on se fait secouer par moment mais c'est parfaitement naturel car ce sont les racines et les cailloux et cela s'appréhende beaucoup mieux que la tôle ondulée. Trifon nous explique qu'il passe beaucoup de temps à étudier les mouvements de terrain avant de tracer afin d'utiliser celui-ci de façon intelligente et éviter des endroits où il faut freiner fort (qu'on soit débutant ou expert) qui mettent à mal la piste. On croise d'ailleurs dans la journée les bike patrols (ils sont 4 à temps plein) qui débroussaillent, refont les virages, enlèvent les pierres roulantes... Les Suisses ont la réputation d'être très propres, les pistes de Verbier font honneur à celle-ci !
On essaye de chercher un point négatif dans tout ça... Peut-être le côté un peu élitiste ? C'est ce qui nous a été soufflé par un commerçant de la station qui disait que les tracés sont durs pour les débutants et que cela les décourageaient.
Le prix du forfait peut surprendre (+/- 30€) quand on a l'habitude des forfaits à 23€ en France. Loin de l'idée de faire une étude comparative, mais en Autriche les grosses structures tournent à 38€ la journée et Verbier est dans la moyenne en Suisse.
Ce qui nous a le plus marqué au final c'est le contraste entre la richesse de la ville et le fait que le VTT de descente reste assez "underground", on aime bien camper sur le parking à faire un feu de camp, avoir un espace pour se retrouver et se refaire la journée... Quand la troisième Porsche de la journée te passe sous le nez et que tu vois des chalets à vendre pour 2,5 millions d'euros les 100m² on peut se sentir un brin décalé, pas forcément très à l'aise avec notre short de vélo troué, le tibia qui saigne encore et le visage maculé de poussière.
A Verbier tu as un micro-climat, c'est très ensoleillé. Bon, là on commence à manger pas mal de poussière. Mais on ne va pas se plaindre non plus !
Le bike park est l'un des derniers à fermer, on reste encore ouvert en septembre et octobre. On arrive des fois à avoir 500 riders sur une journée en automne. Sans pour autant être à l'étroit.
Verbier, ce n'est pas si loin !
En voiture
1h15 de Châtel (bon plan pour un road trip !)
1h30 d'Evian / Lausanne / Chamonix
2h30 d'Annecy / d'Albertville
Parking du Châble gratuit / Nombreux parkings à Verbier (mais plutôt payants).
Pas de permis ?
Alors on prend le train jusqu'au "Châble" et on enchaîne avec le télécabine du Châble.
Bons plans
Le forfait VIP (Verbier Infite Playground) est délivré gratuitement aux hôtes séjournant minimum une nuit dans la région et s'acquittant de leur taxe de séjour. Ce forfait offre une réduction de -50% sur les forfaits du bike park, l'accès gratuit aux cars postaux, l'entrée gratuite à la piscine de Verbier et plein d'autres avantages sur de nombreuses activités.
Pas de vélo ou casse de matos ?
Possibilités multiples de location de vélos enduro et DH (et aussi VTTAE) dans les différents shops.
A savoir
En Suisse vous payez en CHF, a priori les CB passent mais attention aux frais, mieux vaut se renseigner ! Les prises électriques sont un peu différentes, pour nos grosses prises avec une prise de terre il faudra un adaptateur (qui se trouve facilement à la réception !), pour les chargeurs de téléphone ça passe.
A venir
"Enduro - check the points" - 25 août
"Stache Day - fermeture du bike park" - 27 octobre
Fiche spot sur 26in (avec toutes les traces GPX et les avis des riders)
12 Commentaires
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- le service chargement vélos pourrait être (largement) amélioré, que ce soit au niveau système de chargement ou de la serviabilité du personnel. Prendre exemple sur des stations style Les Saisies ou Orcières...
- l'accessibilité aux débutants reste bien limitée... si la Tsopu s'est bien lissée, ça reste caillouteux et pentu par endroits. La nouvelle piste bleue sur la Tzoumaz ainsi que l'autre bleue prévue devraient peut-être corriger le tir...
- Une vraie fin de piste tout niveaux ou à variantes multiples (et ludiques) serait aussi la bienvenue. Exemples: les Carroz ou Lac Blanc ou Saisies...
Et là on atteindrait le graal????
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L'autre point qui a été dissimulé très poliment dans l'aritcle est le côté hupé de la station et la forme d'allergie de l'animal campeur quasi impossible à Verbier. L'hébergément est plus abordable au Chable ou à la Tsoumaz. En valée il également possible de camper "sauvagement" ou légalement mais rien à voir avec l'ambiance de certaines stations mythiques des Alpes.
Autrement il y a rien à dire Verbier fait partie des stations où j'apprécie rider pour 1-2 jours et ce depuis le début
Je ne voulais pas non plus mettre tous les descendeurs au rang des punks-à-chiens au risque de m'attirer des foudres. #diplomatie
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