JUride day 07 ? bike, bière et beat

Et ce week-end, 1er et 2 septembre, avait lieu le JUride Day, du nom de l'association locale qui promeut les "sports alternatifs" et notamment le vélo à grosses roues. Un évènement festif, sans compétition, mixant une journée de ride avec de la musique, un festival vidéo sur grand écran, saucisses à gogo et boissons à l'avenant... Bref, le truc a ne pas louper, d'autant plus que l'évènement n'a lieu que tous les deux ans.

Nous avions fait la connaissance de JUride via l'équipe qui comme nous participait au concours vidéo de la Fat Wheels, avec laquelle nous avions scellé une solide amitié dans des m3 de bière. Rendez vous avait alors été pris pour présenter "Chaîne contre chaîne" dans le cadre du JUride day et renforcé notre amitié de quelques m3 de bière supplémentaires... Nous nous retrouvons donc, Dom et moi, ce samedi matin à l'aube pour faire les 4 heures de route qui sépare Grenoble de Mervelier. Nous chargeons le Foes de Dom dans la voiture, je me contente pour ma part de prendre un appareil photo. La caméra est en vacances ce WE... et moi aussi !

Un évènement festif, sans compétition, mixant une journée de ride avec de la musique, un festival vidéo sur grand écran, saucisses à gogo et boissons à l'avenant...Sitôt passée la frontière, l'ambiance change : peut être est-ce dû à la décontraction générale des automobilistes et à l'absence totale de camion sur l'autoroute ? En tout cas, nous arrivons frais et dispo sur les lieux, tout à notre plaisir de retrouver nos Suisses préférés et de découvrir le magnifique bikepark. Malgré l'envie d'aller rider, nous prenons le temps d'avaler une superbe entrecôte accompagnée de ces salades douces dont les gastronomies alémaniques ont le secret. Notre bonne humeur atteint des sommets et très vite, Dom se retrouve bardé de protec' au sommet du bike park, emmené à sa découverte par deux des riders charismatiques du spot : Norbert et Simon. Pépé (c'est le surnom de Dom eut égard à son âge canonique - 35 ans - au milieu de toute cette jeunesse pleine de sève) va beaucoup souffrir aux côtés de locaux affûtés et connaissant chaque kick et chaque passerelle dans ses moindres détails. Mais il en surprendra plus d'un, allant jusqu'à gagner un mètre de bière (et allez...) dans le mythique Delirium, un single freeride au-dessus du park particulièrement technique, dont il franchit à vue et sans poser de pied l'un des passages les plus ardus. L'avantage de l'expérience pour le coup...

Au fur et à mesure que la soirée approche, le public grossit et s'élargit : d'un public de riders la journée, nous passons à un public de famille et de personnes de tous âges, venu voir tout ces jeunes excités, manger une saucisse et se balader. Une affluence qui nous a rappelé que nous sommes dans le pays des fêtes de village où la culture des grandes tablées posées sur les places publiques est bien réelle, entraînant cette mixité des genres que l’on n’imagine pas en France... Il faut d'ailleurs souligner que le terrain est mis à disposition par la mairie, qui a demandé en contrepartie à l'association JUride d'organiser cette manifestation au titre de l'animation du village. Une osmose qui fonctionne réellement bien et que l'on peut ensuite vérifier dans les commerces du village par exemple, où les bikers ne sont absolument pas regardés de travers, bien au contraire.

Bref, la pression monte lorsque le public commence à se compter en centaines de personnes, que la sono diffuse une musique de plus en plus electro et puissante et que le soir arrive... Delta et parapentes enchaînent les démonstrations d'acrobatie, apportant une belle variété sur fond de ciel bleu et de soleil couchant. La journée de ride quant à elle se conclut par un bon vieux concours de back-flip dans lequel les participants jettent leurs dernières forces, avant de se tourner, essorés, vers le bar. Les saucisses cuisent alors à un rythme frénétique et le temps du repas est apaisé par l'excellent son d'un groupe de reggae. L'organisation, au taquet face à une fréquentation supérieure à ce qui était prévu, en profite pour installer le matériel de projection. 14 films sont en compétition pour remporter les 1000 CHF du concours de film de sports "funs", ouvert à tout type de pratique. Le niveau des réalisations est hétérogène mais dans l'ensemble il est bon, notamment dans le domaine du vol libre puisque les deux films de parapente/deltaplane squattent le podium avec la 1ère et la 3ème place. Les images en vol, toujours spectaculaires, ont séduit le jury, surtout lorsque le talent est enrobé d'une petite couche d'humour, comme c'est le cas du film vainqueur (que vous pourrez bientôt voir en ligne, on vous tient au courant). Nous décrochons la 2ème place avec Chaîne contre chaîne qui, comme d'habitude, fait bien réagir le public, jusqu'ici relativement calme...

... le terrain est mis à disposition par la mairie, qui a demandé en contrepartie à l'association JUride d'organiser cette manifestation au titre de l'animation du village. Une osmose qui fonctionne réellement bien...Nous remportons ainsi un "cadre de bière", c'est-à-dire un cadre de vélo serti d'une planche ajourée dans laquelle une certaine quantité de verres de bière peut être disposée... Nous le partageons aussitôt avec l'ensemble du podium, pensant ainsi faire une démonstration de sportivité et de classe. Hélas, les vainqueurs vont une fois encore nous surclasser en lançant une OPA sur le bar, investissant aussi sec les 1000 CHF dans une tournée générale qui finira d'asseoir leur supériorité. A noter également le beau film présenté par la Abuz team, qui disposait également d'un stand pour présenter sa ligne de vêtement, avec des riders polyvalents (bike, snow, etc.) Arnaud Blanc-Tailleur et Hugues Postic, ce dernier ayant également été un des grands animateurs de la journée par ses jumps en big air sur la grosse table, ainsi que de la soirée où il fut nettement moins aérien mais tout aussi énergique...

Puis la soirée devient de plus en plus débridée, les participants basculant les uns après les autres du côté obscur de la force, portés par le big beat craché par des enceintes body-buildées... Roger Federer devait être en train d’avaler son bol de Muesli et son verre de jus d’orange lorsque nous avons enfin regagné notre tente, épuisés, enjambant les corps allongés sur les passerelles, les tables ou les prés avoisinant. Je ne sais pas si l’esprit du freeride survivra à la mondialisation et aux OGM mais il dispose, à Mervelier, d’un beau refuge où il n’est pas prêt de disparaître.