Fat Wheels 2009...
La Fat Wheels 2009, c'est celle des souvenirs de 2008, avec ce portfolio commenté par les portagonistes du concours vidéo, 1628films.
La Fat Wheels 2009, c'est celle des souvenirs de 2008, avec ce portfolio commenté par les portagonistes du concours vidéo, 1628films.
1628films vous les connaissez par Chaine contre Chaine, leur victoire au concours vidéo de la Fat Wheels 2007 et tout un tas d'autres vidéos. En 2008, ils participaient une nouvelle fois à la Fat Wheels et rencontrent Colin Samuels, photographe américain exilé à La Grave, qui les suivra une journée. Leur film est à voir sur 26in.
Alors bien sûr, il n'y a pas eu (hélas) de Fat Wheels 2009 ! Mais Hervé Doulat et les riders nous proposent ici leur sélection de photos et leurs commentaires croisés, pour rentrer avec eux dans l'ambiance de ces moments particuliers de tournage. Action !
L’équipe 1628films :
Hervé Doulat, réalisateur,
Ben Vion-Dury : sherpa,
Alex Marechal (en blanc) et Dom Gobel (en orange) : les riders.
Hervé : J’aime les riders que je filme. Simplement et complètement. Sans eux la vidéo n’existerait pas et de leurs performances dépendra l’issue artistique. Ils sont comme mes enfants, à la fois choyés et opprimés. Je les sens tendus vers cet objectif : me faire plaisir en donnant le meilleur. Ils sont beaux.
Riders : « Action ! » cela retentit au loin, le run peut commencer, un seul objectif : ne pas décevoir la caméra, donner le meilleur de soi-même oui, mais en restant fluides et unis pour que l’image soit juste belle à regarder, et qu’une fois finie, on entende un joyeux : « ok c’est bon ! ». Plan suivant !
Hervé : La perspective et l’huile de coude. L’inspiration et la transpiration. Détecter le potentiel d’un lieu de tournage, puis tout donner pour ne pas trahir l’inspiration malgré le temps limité. Transpirer sur chaque détail, faire partager sa vision du plan pour obtenir le total engagement de chacun.
Riders : Découvrir le potentiel d’un spot, une ligne, des obstacles, s’imaginer dans l’action, mais de loin, sans y goûter, pour le moment il faut donner son avis sur la prise, s’imaginer passer là, sans être trop optimiste. Dans quelques instants, il faudra tout donner.
Hervé : Dans l’axe. Dans l’axe de la corde : la pente. Dans l’axe de la caméra : le sujet et son décors. Dans l’axe des riders, le sentiment de rouler pour l’éternité.
Riders : Concentration. Concentration sur cette trajectoire : idéale, ludique et fluide. Concentration sur cette caméra mobile : pour rester dans le champ. Concentration sur l’autre : pour être en osmose. Le sentiment de vivre quelque chose d’unique.
Hervé : La montagne est une cathédrale aux lignes diaboliques, belles et dangereuses. Elle est peuplée de démons mais, parfois, un ange apparaît.
Riders : Après le chemin de croix pour atteindre le sommet, on est seul. On l’est au milieu de ce paradis de ride, prêt à réaliser un miracle, descendre aux enfers.
Hervé : Je suis aveugle quand démarre le tournage du plan. Seul l’œil de la caméra compte, il est grand ouvert. Je la caresse, j’aime le contact de son plastique noir, dense et légèrement rugueux, il me met en confiance. A ce moment-là, je sens le poids sur mes épaules de cette responsabilité : les riders vont se donner à fond, prendre des risques, il faut que la prise soit réussie.
Riders : On se sent observé en permanence par cet œil de verre, qui enregistre chacun de nos gestes, fournissant des preuves de notre engagement mais faisant aussi ressortir nos défauts. Il faut que le ride soit propre, net et sans bavures, réussi quoi !
Hervé : Le sentier, l’écrin de l’action, celui que, une fois la scène appréciée, le téléspectateur va retenir en s’y projetant. Les riders s’estompent et on s’y voit, enchaînant à son tour ces belles épingles, glissant en souplesse sur la terre que l’on imagine douce. On sent le vent qui siffle dans le casque et les secousses légères du guidon. On freine en douceur... on ira un jour, c’est sûr.
Riders : On y est, on l’a fait ! Le bonheur à portée de crampons ! Un sentier naturel, étroit et engagé n’ayant peut-être jamais vu de telles machines… Après le ride, on a envie de raconter chaque épingle, de donner son impression sur chaque obstacle pour partager ce moment avec qui le veut bien, avec qui nous comprendra.
Hervé : A quoi pensent-ils quand, pour la 10ème fois, ils remontent cette pente ? Pensent-ils qu’il est à peine midi et que les jambes commencent déjà à devenir dures ? Espèrent-ils qu’il s’agira enfin de la dernière ? Ou sont ils simplement contents de refaire cet amas de blocs qu’ils maîtrisent de mieux en mieux, comme je le vois au fil des prises...
Riders : Fatigué par cet effort intense en montagne, sur cette pente raide et parsemée d’obstacles. Voulant à la fois en finir avec cette montée infernale et recommencer cette descente à l’infini jusqu’à rentrer le run parfait, donner le meilleur de soi, tout en sachant que quelques secondes seulement seront retenues sur des heures passées à préparer et filmer ce run !
Hervé : Je rigole. Pourtant le gag, je le connais par coeur et il est même éculé (Dom lance un cintre de vélo et crie « vas chercher ! » au smiley, comme s’il était un chien). Rire nerveux en fait, je jubile, soulagé, en (re)découvrant à chaque fois que ce n’est pas parce qu’on est brillant sur un vélo qu’on n’est pas également un bon comédien !
Riders : On ne voit strictement rien dans cette tête de smiley, on étouffe presque ! C’est inconfortable. Et pourtant on ne peut s’empêcher de sourire comme lui, sauf que la caméra ne le voit pas, mais c’est plus fort que tout, et ça conditionne le reste du corps qui sourit pour nous !
5 Commentaires
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c'est un de mes films préféré, la grave est vraiment un superbe spot de freeride!
la vidéo existe depuis longtemps, il y a le lien dans l'article:
26in.fr
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