« T'as fait le derby de la Meije cette année ? Si oui tu me ferais pas un petit report !? ;-) » Ça c’est le mail d’Hervé Doulat, rédac’chef de 26in.fr, que j’ai reçu à mon retour du Derby. Et oui cette année encore j’étais au départ du XXIIème Derby de La Meije avec mon biclou.
« T'as fait le derby de la Meije cette année ? Si oui tu me ferais pas un petit report !? ;-) » Ça c’est le mail d’Hervé Doulat, rédac’chef de 26in.fr, que j’ai reçu à mon retour du Derby. Et oui cette année encore j’étais au départ du XXIIème Derby de La Meije avec mon biclou.
Si tu freines, tu payes la tienne !
« T'as fait le derby de la Meije cette année ? Si oui tu me ferais pas un petit report !? ;-) »
Ça c’est le mail d’Hervé Doulat, rédac’chef de 26in.fr, que j’ai reçu à mon retour du Derby. Et oui cette année encore j’étais au départ du XXIIème Derby de La Meije (voir le reportage de nos amis skieurs) avec mon biclou. Mais ce ne fut pas aussi facile que l’an passé. Bien que ce soit une fois de plus une édition exceptionnelle. Beer, ride and…Peuf !
Peuf, c’est le cas de le dire. Comme on a pu tous le constater cet hiver, Dame Nature n’a pas été avare en chute de neige. Et le derby n’a pas dérogé à la règle. La nuit précédant la compète, ce n’est pas moins 30 cm de neige qui tombe sur le petit village de l’Oisans rendant les recos du jeudi impraticables pour le 26 pouces mais je ne vais pas me plaindre car pour le ski, ce fut du gavage ! La Grave étant le paradis du Freeride, c’est toujours un plaisir de se retrouver sur place avec ce genre de conditions.
Le lendemain je me présente tout de même au départ avec mon vélo même si je sais pertinemment que ça va être difficile pour moi. Mais l’esprit du Derby c’est ça, peu importe le classement final et la manière de descendre les 2000 mètres de dénivelé négatif, on est là avant tout pour rigoler et se retrouver entre potes. La pente est bien raide sur le haut et malgré la neige molle j’arrive à rider et à me faire plaisir. Mais du moment où la pente est moins prononcé, la seule alternative pour rallier l’arrivée est de pousser le vélo en s’enfonçant jusqu’aux genoux, physique !
Voilà pour mon report. Comme vous l’aurez compris, le riding bicyclette a été plutôt limité cette année mais je ne compte pas vous laisser en plan et j’attire votre attention sur un week-end Freeride organisé à La Grave quelques semaines plus tôt en compagnie de Guillaume Collignon, photographe à l’ECAL de Lausanne. Enjoy !!!
Le meilleur moyen de passer un bon weekend à La Grave est d’adopter le style de vie local. C'est-à-dire à la roots ! Le parking du téléphérique servira donc de camp de base pour le weekend et les pubs du village, d’arrière boutique ! En plus la météo est de notre coté pour ces 2 jours. Le soleil est au rendez vous tout comme les températures négatives qui sont tous deux des ingrédients indispensables pour fabriquer une neige bien dure. Ça tombe bien, c’est idéal pour les 2 roues. Hé oui, ici on ne peut pas compter sur les dameuses et il faut savoir jouer avec les caprices de la nature pour rouler. Dernière barrière pour mener à bien notre projet, c’est l’accès aux remontées avec le VTT. C’est peu commun de se pointer avec ce genre d’engin en hiver. Les négociations sont de courte durée et le bike embarque dans les bennes direction Les Ruillans à 3200m.
Dans un premier temps, on prend la direction du Glacier de la Girose, c’est le meilleur endroit pour prendre ses marques en début de journée car c’est la seule partie du domaine qui est sécurisé et damé. Pour accéder au sommet à 3550m, on emprunte le téléski suspendu. Suivant les hauteurs de neige, l’exercice peut s’avérer plus ou moins facile mais les efforts fournis sont grassement récompensés car une fois en haut, on en prend plein les mirettes. Le panorama qui s’offre à nous est tout simplement magnifique et on découvre La Meije et le Mont Blanc avec en toile de fond tout les massifs alpins. Malgré ce petit interlude paysage, pas question de flâner. La neige se transforme vite et si je ne veux pas pousser sur le bas, il faut y aller. Surtout que pour nous, rideurs à pédales, le glacier nous permet de descendre aussi vite que les rideurs à planches. Ici, pas d’obstacle prononcé donc si on s’amuse à lâcher les freins on peut très vite atteindre des vitesses pas très raisonnables et dépasser les 90 km/h aisément! Mais la chute n’est jamais bien loin et il faut toujours garder en tête que l’on évolue sur une surface qui n’est pas destiné à nos montures. La solution c’est d’alléger au maximum la roue avant pour éviter de s’offrir un magnifique OTB* dès que la neige devient plus molle. Mais ça ne marche pas à tout les coups!
Après quelques descentes d’échauffement sur La Girose, on s’attaque donc aux vallons de La Meije. Un itinéraire que je connais bien car c’est ici où prend place le Derby. Une fois le col des Ruillans dépassé on est directement dans le vif du sujet avec un énorme mur de bosses en guise d’entrée. Plusieurs lignes s’offrent à nous, mais je privilégie la plus directe et la plus pentue. Même si le pilotage est loin d’être académique, il est bien plus simple de descendre dré dans l’pentus que de s’essayer à entreprendre de grandes traversés dans le dévers. Dans ces parties, je n’hésite pas à me servir d’une de mes jambes comme troisième points d’appuis. Cela me permet de mieux diriger ma trajectoire et d’anticiper le plantage par l’avant. La chute est bien sur prohibée car on a vite fait de se retrouver à glisser sur le dos jusqu’en bas sans le vélo. La première partie du vallon s’enchaine assez rapidement car c’est une succession de mur qui contourne les couloirs de Trifide. On évolue dans un environnement de haute montagne, accroché à la pente et notre parcours se dessine aux milieux des combes entourées de barres rocheuses, ce qui est plutôt singulier.
Plus bas, l’inclinaison se radoucit et l’on rejoint le pied d’une moraine assez encaissé. Il faut absolument garder un minimum de vitesse, en pédalant, sous peine de pousser le vélo et de transformer la descente en expédition digne du Dernier Trappeur, en plus le cadre s'y prête ! D’où la nécessité de ne pas partir trop tard comme je le disais plus haut car le temps est un facteur important dans la réalisation de ce genre de descente et on a généralement la possibilité d’effectuer qu’un seul run par jour. Plus le soleil se situe haut dans le ciel plus on perd de la portance sous nos pneus. La moraine n’est pas le seul endroit critique. L’approche de la cabane de Chalvachère l’est aussi. Pour rejoindre le village, c’est le meilleur itinéraire et cela nous permet d’éviter toute une liaison en dévers dans la forêt pour rejoindre P1, l’intermédiaire du téléphérique. Sauf que l’accès au cabanon est lui aussi en dévers mais situé sur le versant opposé à l’ombre de La Meije. Ce qui permet d’avoir un peu plus de répit au niveau de l’ensoleillement.
Une fois le grand dévers derrière nous ce n’est que du bonheur comme on dit. On entre dans la forêt de mélèzes et il existe qu’un passage étroit à flanc de canyon pour rejoindre le bas. Il est généralement bien tassé et creusé par les skieurs. C’est très ludique à rouler et on se surprend même à décoller les roues et à prendre des appuis dans les virages. C’est presque un boarder cross naturel qui débouche sur les Lauzes, le dernier champ en contrebas du village. Quand j’arrive ici, au bord de La Romanche à 1400m d’altitude et que je me retourne pour voir les sommets qui culminent à plus de 3500m, il y a un sentiment de satisfaction sur mon visage. Une petite fierté de venir de là haut en vélo. Allez, Le dernier au bar paye l’apéro !
Le lendemain, rebelote ! Mais cette fois-ci, on prend la direction des vallons de Chancel. Au départ du col des Ruillans, c’est la face qui est exposé la première aux rayons du soleil matinaux donc on ne sait pas trop à quoi s’attendre question neige. L’entrée est bien moins engagée que du coté de La Meije et je peux rouler sans trop de problème, le doute est levé. Le vallon est plus large que l’autre et je trace ma ligne où je le souhaite entre les rochers. C’est ce qui est bien avec la neige c’est que la contrainte du sentier n’existe plus et que cela permet d’avoir un terrain de jeux bien plus grand. Il suffit d’avoir un peu d’imagination et le pilotage fait le reste. Un peu plus bas, au niveau du lac de Puyvachier, les pentes redeviennent abruptes et je reprends mon pilotage de la veille. Au passage du refuge de Chancel, la vue sur le lac y est magnifique et un hélico du PGHM est en vol stationnaire, au dessus de nos têtes. C’est un skieur qui s’est foutu en l’air dans un des couloirs environnant. Cela nous rappelle que l’on évolue en haute montagne dans un domaine non sécurisé et l’erreur ne pardonne pas. Du fait de l’ensoleillement, j’avance de plus en plus difficilement surtout sur le bas de cet itinéraire qui est une grande traversé pour rejoindre P1. Mais une fois à l’abri des mélèzes, les sensations reviennent de plus belles et il redevient possible de s’amuser avec les mouvements de terrain, je retrouve mon boarder cross et finalise la descente.
Malgré ses pentes moins abruptes, Chancel se prête moins à être rider en 26 pouces du fait de ses grands dévers et de sa géographie plus sauvage. Mais je ne vais pas vous cacher que ça me procure toujours une grosse satisfaction de pouvoir rouler dans ce genre de coins uniques et pas forcement adapté avec mon bike.
Dis Hervé, l’an prochain t’es partant pour un reportage sur la Vallée Blanche en VTT ? Mais c’est toi qui paye les bières !
*Over the Bar
A lire ou relire sur ce coin de paradis du gros vélo qu'est l'Oisans et La Grave : notre article sur le Derby de la Meije 2009, la regrettée Fat Wheels 2007 et FW 2008, mais aussi celui sur le Pic du Mas de la Grave.
7 Commentaires
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et chapeau au rider
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Pour la vidéo sur TF1, c'est assez marrant d'apparaitre dans un reportage présenté Pernot!!!
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