Le dopage, sujet sensible mais hypocrite

Le spectre du dopage vient de faire son apparition dans le monde des bisounours. Et oui, il existe sur cette planète un pilote enduro contrôlé positif et sanctionné.

Mais que devons nous penser de ce fait divers?

Le spectre du dopage vient de faire son apparition dans le monde des bisounours. Et oui, il existe sur cette planète un pilote enduro contrôlé positif et sanctionné. Et on est tous d'accord le dopage c'est mal, interdit et dangereux, mais là n'est pas le sujet de cet article.

Mais que devons nous penser de ce fait divers?

La vérité est dure à admettre mais la raison de l'apparition du dopage dans l'univers de l'enduro / DH marathon, c'est que c'est la première fois qu'un contrôle a été fait dans ce milieu. Nous pouvons exclure directement la cas Parolin, qui à l'époque cherchait encore un peu sa voie et se rapprochait dangereusement de la route (pour mémoire, il avait pris 2 années de suspension sur le Tour de Corse cycliste, purgées depuis).

La part physique de l'effort que représente un week-end de course d'enduro ou de DH marathon explique largement l'usage de produits dopants qui apportent un vrai plus. Donc ne nous étonnons pas de voir apparaitre les premiers cas avec les premiers contrôles. Et prédisons qu'hélas, ce ne seront sûrement pas les derniers.

Car depuis que le monde est monde et que l'humanité récompense la performance, il existe des personnes qui se foutent des règles et de l'éthique, les instances courant désespérément après, telles des lévriers après un lapin mécanique.

Une recherche des sanctions de l'AFLD sur 2 ans tous sports et décisions confondus, nous donne un score magnifique de 180, chevaux (vive le PMU) et relaxes compris (voir image ci-contre).

Si la lutte anti-dopage est indispensable, il parait évident que les moyens ne sont pas suffisants et elle ne devrait pas se cantonner à une élite, car même si la loi du silence ne laisse que très peu transparaitre les abus, tout le monde s'accorde à dire que ces pratiques sont de plus en plus répandues dans toutes les catégories. Qu'on se le dise, les courses à saucisson ne sont pas épargnées.

Mais devons nous céder à la panique et à l'indignation générale, parées d'une vertu outragée, l'ennemi étant désormais dans nos murs ?

La réponse est non, car il est hypocrite de s'offusquer d'une telle révélation, au même titre qu'il fut absurde de croire que Lance Armstrong était un surhomme. Notre sport, le cyclisme, est avant tout une passion et les courses un moment de partage. Mais les sportifs peu scrupuleux y seront toujours présents.

Rappelons les rôles de chacun. Si les médias sont là pour alimenter les passionnés en actualités et autres informations pratiques, ils n'ont pas pour vocation de traquer la bête blessée, l'AFLD étant là pour cela et elle apparait quand même assez efficace pour le haut niveau. Ce qui par conséquence place la Méga de la Réunion parmi les épreuves de haut rang, c'est une forme de reconnaissance, douloureuse mais rassurante.

La loi française permet de garder l'anonymat dans certains cas et sincèrement nous pensons que c'est tant mieux, car le traitement de pestiféré qui attend le "monstreux tricheur" est bien plus dégradant qu'une suspension de 6 mois plutôt symbolique. Si l'on rajoute les incroyables spéculations dont notre adorable milieu a été capable, certaines oreilles ont du siffler sévèrement, et le premier départ de la saison risque d'être aussi serein qu'une garde à vue. 

Il ne reste plus qu'à souhaiter une systématisation des contrôles anti-dopage sur les courses d'enduro et de DH marathon pour installer la discipline dans le paysage du haut niveau, dans la sérénité.