Le Regagnas

Focus sur ce petit coin de paradis.

Le Regagnas. Piste emblématique de la pratique du gros vélo dans la région Marseillaise.
Nous avons rendez-vous pour découvrir le spot sur la commune de la Bouilladisse entre Marseille, Aix-en-Provence et Aubagne. 

Nous nous sommes fait accompagné par 2 rider locaux à savoir Hugo Schoonheere et Denis Bonnet (vice champion de France en 1995).

Denis nous raconte la piste : 

« Le Massif du Regagnas a commencé à se transformer en piste de descente en 1995.
Les premiers coups de pelles ont été donnés dans un premier temps pour aménager une piste d’entrainement pour les courses de DH Régionale et Nationale, elle a ensuite évolué avec un bon nombre de potes et toujours dans le respect de la nature.


Des courses régionales ont même été organisées en 97-98-99 et même des entrainements de l’équipe de France junior. Tout cela c’était avant 2000.

Ensuite j’ai calmé de mon côté et la relève a été prise par le RK (Regagnas Kartel), la bande de riders locaux qui sévissent pour la plupart encore sur ce lieu désormais très prisé.

  
La partie basse a été ouverte en 2003 car une course d’enduro a été organisée. On pouvait alors compter une descente de plus de 300m avec de nombreuses ambiances. Passant de la dalle calcaire du haut au sous-bois humide de la fin de piste. »

C’était sans compter sur l’évolution de la pratique et l’apparition de nouvelle discipline tel que l’enduro. En effet aujourd’hui on retrouve un spot beaucoup plus varié, avec une pratique du lieu qui va du XC (engagé bien sûr) jusqu’à la DH. Du somment du massif, c’est en fait 3 pistes qui s’offrent à nous.


La « Old School » qui n’est autre que la piste d’origine, avec donc des enchainements de virages relevés, des dalles de pierres, des gaps et des marches pour finir sur une belle ligne droite où il est interdit de prendre moins que Mach12.


La deuxième piste beaucoup plus typé DH avec quelques belles sections défoncées où la double T est de mise pour garder le cap, parsemée bien sûr de son lot de marche et autres appuis.


Enfin le troisième départ, le plus récent de la partie haute nous donne accès à une piste rapide qui brasse moins mais qui peut réserver quelques surprises si on se laisse prendre par la vitesse. 

Ces trois pistes nous font avaler un bon tiers du dénivelé total et nous ramènent toutes au même point stratégique appelé « la plaine ».

C’est le point de ralliement des riders locaux, l’endroit où l’on lance des sessions « tricks » et surtout l’endroit où l’on peut récupérer rapidement le DFCI pour remonter rapidement sur le haut du parcours si les jambes sont encore là.

L’envie de découvrir le spot est plus forte que nous et nous décidons de continuer à descendre – après tout c’est pour ça qu’on est venu ici non ?

On enchaine donc sur un single qui nous offre des virages relevés, sauts et de la caillasse. Et oui ici on est dans le sud, logique qu’on en retrouve sous nos crampons.

Cette dernière section nous propose un enchainement de sauts qui se termine sur une passerelle type Northshore que nous nous devons d’essayer. La réception est raide et dans le prolongement du module. Aucun souci pour la passer si ce n’est de faire gaffe après la réception aux arbres qui peuvent éventuellement vous barrer le chemin.

Nous arrivons déjà sur la dernière section de la piste et une toute autre ambiance s’offre à nous. La végétation se densifie et le ciel commence à disparaitre. Cette section a été aménagé avec de gros sauts, Step Up, Double, Transfert et un bagage technique minimum est conseillé pour s’y aventurer, même si l’ancienne trace est toujours d’actualité et moins radicale.

C’est donc sur une piste assez complète que nous avons pu rouler l’instant d’une journée. Ludique et bien shappé. On peut penser aller y rider de plusieurs façons et ça pour les riders du coin ça doit être bien Fun !

3 Questions à de Denis Bonnet :

26in : Alors si j’ai bien compris, tu fais partie de la génération Sunn, des débuts de la descente ?

DB : Oui Exact. J’ai pu avoir dans les premieres années de la discipline un contrat avec Sunn qui était la marque mythique. J’ai pu rouler a l’époque avec les meilleurs descendeurs de l’époque comme Anne-Caro Chausson ou Cédric Gracia. J’ai même fait un podium (3eme) en coupe du monde à Cap D'ail.

26in : Avec quoi roules-tu aujourdhui ?

DB : Je me suis mis comme beaucoup à l’enduro il a peu de temps et pour dire vrai je redécouvre le spot sur mon petit vélo. Alors même si ça brasse un peu plus ça permet quand même de se faire plaisir à pédaler. Et quand on a plus trop envie de se faire mal ça permet aussi de limiter les risques, parce que c’est vrai je me lâche quand même plus avec le DH qui me met plus en confiance dans les sections techniques. Sinon je pense plutôt réserver le gros vélo pour les stations où c’est facile de faire beaucoup de descentes dans une journée et de profiter un max du potentiel de la machine.

26in : On sait donc que tu as été l’un des premiers à poser tes crampons de gros vélo (ndlr : même si à l’époque les vélos était très peu différent des Cross-country) sur ce massif donc. Trouves tu ca aussi fun de rouler au Regagnas aujourd’hui ?

DB : Fun ? Oui toujours ça reste une passion avant tout. Nous on roule ici par plaisir uniquement. Le matériel a bien évolué et maintenant c’est vraiment plus facile de s’équiper pour aller s’amuser en descente. La piste a su évoluer pour s’adapter aux nouvelles pratiques, ce qui nous donne toujours l’envie de revenir rouler entre potes.


Par contre je voudrais insister sur un point qui me semble important d’aborder. 

Le regagnas va bientôt fêter ses 20ans d’existence et l’enthousiasme de certains à construire trop de nouveaux modules vont peut-être mettre en péril la pérennité du spot. Je voudrais insister sur le fait que c’est une chance d’avoir un spot pareil dans le coin. Il serait peut-être bien de songer à entretenir le lieu d’avantage.

La colline est a tout le monde. On ne peut pas se permettre d’imposer une façon de la pratiquer.

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