Après les vacances vient le temps de la course, celui du stress et de l'effort. Et Dieu sait que l'effort et le stress c'est dur sous les palmiers...
Après les vacances vient le temps de la course, celui du stress et de l'effort. Et Dieu sait que l'effort et le stress c'est dur sous les palmiers...
Lorsque l'on débarque avec nos gros bagages plein de vélos à l'aéroport Rolland-Garros de Saint Denis, que les portes automatiques qui s'ouvrent vous placent face à un sèche-cheveux brûlant, le choc est brutal et le dépaysement instantané en cette fin de novembre grise et humide en Europe. Tout de suite on veut sortir les maillots de bain (et la crème solaire pour les plus expérimentés !) pour célébrer la chaleur retrouvée, et déballer les bikes pour profiter du terrain que l'on a sous les yeux afin d'attaquer les trails de carte postale qui nous entourent. Mais inutile de s'enflammer, on est là pour une dizaine de jours alors tâchons d'en profiter sereinement...
Première étape : l'installation au Village de Corail. Ces bungallows au bord de l'océan sont, au fil des ans, devenus emblématiques. Pas vraiment luxueux - voire vieillissants - ils sont l'espace de cette course-séjour un village de riders puisque le gros des européens venus participer à la Méga y est logé. On va donc vivre entre nous pendant cette grosse semaine et c'est fort plaisant. Nous qui nous croisons en général le temps d'un week-end bien rempli au fil des courses, voilà que nous disposons de tout notre temps pour organiser nos sorties, aller à la plage ou tout simplement discuter autour d'un verre à la piscine. Tous mélangés, il n'est pas interdit d'aller discuter avec ceux que nous ne croisons habituellement que dans les magazines ou vite fait au coin d'une course. Ils sont bien là et n'était ce la peur de déranger, on irait bien parler des heures avec eux. Qui ça ils ? Et bien il y a autour de la piscine une pléthore de titres planétaires avec Nicolas Vouilloz, Anne-Caroline Chausson, Nino Schurter, Fabien Barel, Julien Absalon, sans oublier le gratin de l'enduro avec Rémy Absalon, Jérôme Clementz ou Florian Golay.
On ajoutera une pincée de DHeux tels que Fabien Cousinié ou Ludo May, de crosseux avec François Bailly-Maitre et on en passe. C'est bien simple : il y avait plus de légendes du VTT réunies au Village Corail que de bananiers. Ca n'a aucun rapport, je sais, mais c'est ma façon de rapprocher performance sportive et exotisme...
L'exotisme, tiens, justement, parlons en. Rider à la Réunion est difficilement descriptible car ça n'a rien de particulier et en même temps, ça n'a rien à voir avec ce que l'on peut connaître. La végétation est incroyablement variée, notamment du fait des dénivelées très importantes offertes par les pentes vertigineuses de l'île. Ainsi le Maïdo, lieu du départ de la Méga, à près de 2000m d'altitude, offre une vue directe sur l'océan vers lequel les coureurs vont plonger. Du même Maïdo on surplombe le cirque de Mafate sur l'autre versant, comme depuis un avion. C'est réellement très impressionnant, même pour un alpin chevronné ! Ainsi des sommets à la plage, on va en quelques minutes parcourir des dalles de roche volcanique parsemées de buissons au vert intense, des jungles de cryptomérias et de bambous avant de traverser de vastes champs de cannes à sucre entrecoupés de magnifiques arbres fleuris, cactus et autres palmiers.
Le terrain est, du coup, lui aussi très variés : dalles, singles à racines et marches, chemins larges empierrés, tout y passe et le rider trépasse (de plaisir !). Ajoutez à cela les variations dues à une météo très changeante et vous aurez une petite idée de la façon dont vos capacités d'adaptation sont misent à l'épreuve. Bref, du coup les 1ers jours du séjour sont tout autant consacrés à reconnaître le parcours qu'à découvrir les richesses immenses de l'île Bourbon (c'est l'ancien nom de La Réunion). C'est ce que nous avons fait, en bonne compagnie, comme tu as pu le lire dans notre précédent article ami lecteur.
Mais au fil des jours on sent la tension grimper et le mode course s'installer. En effet, on arrive (trop) vite au vendredi et donc aux reco officielles. Ca y est, le parcours est balisé et les derniers coups de pioche ont été mis. On commence à parler trajectoire ou pneumatique et sur ce parcours long et exigeant, chaque détail va compter. Les plaques de cadre sont installées et le vendredi soir, le calme règne sur le Village Corail...
Les qualifs du samedi sont programmées l'après-midi et reprennent le parcours de l'édition 2009. Un parcours correspondant grosso-modo au dernier tiers de la Méga et disons le, qui n'a pas grand chose d'excitant... Très roulant au début avec de grandes pistes au milieu des champs de cannes à sucre, il se termine sur un large chemin défoncé au possible qui met tout le monde à rude épreuve. Les hommes comme les machines. Malgré cela, tous les favoris sont au rendez vous de leur vague respective, à l'exception notable de Jérôme Clementz qui, victime d'un bris de chaîne, ne pourra pas défendre ses chances le dimanche. Les bonnes sensations viennent du côté de Fabien Barel qui semble remis à 99% de sa grosse blessure au fémur, et de Cédric Gracia qui confirme sa bonne prestation sur la Maxi de Vallnord et que sur le plan du foncier, il n'a pas grand chose à envier aux ténors de l'endurance. Voilà qui est de très bon augure pour le spectacle du lendemain !
Le dimanche il faut se lever de bonne heure pour se rendre au sommet du Maïdo et prendre le départ de la Méga pour laquelle chacun s'est qualifié. Honneur à l'élite homme qui bénéficie d'excellentes conditions de course, le terrain ayant bien séché et le beau temps étant de rigueur. Ca va rouler plein gaz c'est clair ! Et en effet, au bout de 100m le ton est donné avec les gros starters que sont Fabien Cousinié et Fabien Barel qui dominent les premiers kilomètres sur les crêtes. Nino Schurter est là également, très vite rejoins par Rémy Absalon qui a manifestement décidé de prendre la course à son compte. Et de fait, le vosgien prend rapidement les commandes et creuse très vite un écart d'une dizaine de secondes, puis d'une vingtaine à l'arrivée sur la route des cryptomérias qui marque le premier tiers du run. Derrière, profitant des nombreuses sections techniques, c'est Nicolas Vouilloz qui endosse le statut de challenger immédiat de Rémy, suivi de Nino Schurter, Fabien Barel, Julien Absalon, Cédric Gracia et Fabien Cousinié. Hélas, ce dernier devra bientôt abandonner sur casse de son amortisseur qui provoquera à son tour la casse du cadre. Dommage pour celui qui avait fait un beau podium l'an dernier et qui semblaient dans d'excellentes dispositions.
Les places évolueront peu jusqu'à l'arrivée, les duels se déroulent à la régulière et sacre Rémy Absalon maître incontesté du Maïdo. Derrière, Nico Vouilloz se bat pour conserver sa 2ème place qui, si elle ne le satisfait bien sûr pas, n'en constitue pas moins une belle performance compte tenu du plateau. Nino Schurter s'empare de la 3ème place, bien loin de Rémy mais devant Julien ! Le duel annoncé et revanche de Flims n'aura donc pas vraiment eu lieu tant le rider Commençal a semblé au dessus du lot. L'envie de bien faire était très forte chez le vosgien. Suivent dans l'ordre Julien Absalon donc, Cédric Gracia et Fabien Barel. Jérôme Clementz s'empare de la 7ème place grâce à une remontée incroyable, le rider Cannondale ayant du doubler une bonne quarantaine de concurrents. Dommage qu'il n'ait pas eu la possibilité d'aller titiller Rémy car il était sans doute le mieux armer pour cela. A la 8ème place on retrouve le métronome suisse Florian Golay (aka le saumon valaisan pour son aisance dans les rouleaux de l'océan indien...), puis Alexandre Sicard, premier réunionnais et enfin Gwen Fouché pour conclure ce très beau top10.
Du côté des filles, la course s'est résumée à la représentation d'Anne-Caroline Chausson dont on a pu une fois encore mesurer la popularité et bien sûr le talent, pas vraiment mis à l'épreuve par une concurrence hélas très disparate.
Seule fausse note relevée, l'enthousiasme parfois excessif de certains locaux (heureusement peu nombreux !) à vouloir rester maîtres chez eux, qui a mis les nerfs des organisateurs et de certains concurrents témoins de comportements anti-sportifs à rude épreuve. Cet excès d'agressivité est de nature à quelque peu ternir cette grande fête du vélo qu'est la Méga de la Réunion mais le bilan de cette 16ème édition restera néanmoins très largement positif. Le statut de grand rendez-vous sportif acquis par l'épreuve est maintenant avéré, dans cet écrin fabuleux qu'est La Réunion, conférant à cette mégavalanche australe son caractère de passage obligé dans la vie d'un rider.
7 Commentaires
Faut dire que c'est plutot le gratin gratiné dans ce cas là ! Vouilloz et Gracia à ces places ca m'impressionne aussi !
Connectez-vous pour laisser un commentaire
Connectez-vous pour laisser un commentaire
Connectez-vous pour laisser un commentaire
des top pilotes étaient tellement souriant et disponible ! ils étaient pour la course mais également pour faire plaisir au public.
c'est vrai quelques locaux ont essayer de mettre la mauvaise ambiance, honte a eux mais je tiens a signalier que Mr G.Edward a tenu des propos honteux hors caméra !
Connectez-vous pour laisser un commentaire
Connectez-vous pour laisser un commentaire
Connectez-vous pour laisser un commentaire
Connectez-vous pour laisser un commentaire
Connectez-vous pour laisser un commentaire