Champéry - Le Report

Le grand jour a sonné, ce dimanche 5 septembre restera gravé à jamais à Champéry, pour ces finales des championnats du monde pour clore une saison dantesque.

Bon comme chaque année on dirait, la pluie s’est invitée pour ces finales, qu’est-ce que serait Champéry sur le sec de toute façon ?

Dès le matin les finales s’annoncent déjà tendues et révélatrices, car on le sait sous la pluie tout peut arriver, et une chute ici peut couter cher, voire très cher comme un titre de champion du monde. Car dans bien des situations, au vu de la pente vraiment importante, les vtt déboulent et se retrouvent coincés dans les filets.

Ce dimanche, chaque course est importante, surtout pour le clan français, qui espère des médailles dans chaque catégorie. Tout au long de la journée, on assistera aux courses des juniors femmes, juniors hommes puis élites dames et élites hommes, à la différence d’une coupe du monde où les juniors courent avec les élites.

Les juniors dames s’élancent sous une pluie battante, et ça ne va pas être évident, la piste est super exigeante et pour certaines ce n’est pas encore ça... Les chutes s’accumulent, les abandons aussi, c’est un véritable carnage, et une course de folie pour elles. La majorité des filles n’ont pas trop l’habitude de ces conditions, et beaucoup ne sont pas sur le circuit de la coupe du monde, elles ont juste été qualifiées par leur fédération pour ces mondiaux.

Trois françaises sont en lisse, Léa Fourton la championne de France, se prend pas mal de chutes et finie septième. C'est une petite déception, car à Val Di Sole elle se qualifiait pour les finales de la coupe du monde. Sandra Reynier quant à elle fini au pied du podium, avec une belle performance, elle était vraiment rapide et engagée, peut être un peu trop car elle n’aura pas pu rester sur le vélo tout le long de la piste, perdant un temps précieux pour espérer un podium pourtant si proche.

Agnes Delest finie seconde et devient vice championne du monde junior, avec un run solide, mais pas suffisant pour battre Manon Carpenter, celle qui domine depuis deux années le circuit junior, elle l'emporte avec plus de quatorze secondes sur Agnès. L’arrivée l’an prochain de Manon en élite risque de faire bien mal dans la descente féminine.

La course des juniors hommes a été retardée d’une heure dû à l’évacuation d’une junior dame, car ici, pas le choix, l’hélicoptère est obligatoire pour évacuer un pilote de la piste et cela peut prendre beaucoup de temps. A un moment des rumeurs circulaient même selon lesquelles la course pourrait être reportée à ce lundi.

Mais 45 minutes plus tard, les juniors s’élancent, Ludovic Oget du team Labyrinth rate un peu sa course en chutant aussi, et finie tout de même 13^ème. Faustin Figaret, qui promettait de faire un bon résultat lui qui gagnait la qualification de vendredi, a malheureusement eu un problème de câble de dérailleur dès le haut de piste, il termine tout de même onzième. Arthur Parret se classe quant à lui neuvième.

La déception pour cette course, c’est sans doute Loic Bruni, tout le monde l’attendait après avoir fait ses preuves lors des coupes du monde cette saison où il claque quelques grosses performances. Il avait peut être un peu trop de pression pour cette course d’un jour, il a le niveau, la technique, mais ce dimanche n’aura pas été son jour. Il avait la gagne dans un coin de la tête, mais commet trop de fautes durant son run, ce qui le classe tout de même à une cinquième place bien méritée, et un avenir très prometteur.

Grande surprise par contre, pour Guillaume Cauvin. Vous ne le connaissez peut être pas encore mais ça ne saurait tarder, puisque le jeune sudiste, dans sa première année junior prend la troisième place et ramène une superbe médaille de bronze chez lui, on va entendre parler de lui !

Le vice champion du monde junior est David Trummer, juste derrière le jeune prodige australien Troy Brosnan, qui gagne pour la seconde fois le titre junior, avec plus de douze secondes d’avance. Son arrivée l’an prochain chez les élites risque de faire mal.

Chez les élites dames, les françaises étaient présentes mais ont un peu loupé leur course, contrairement aux habitudes qu’elles ont prises de truster les podiums de coupe du monde.

La grande surprise est que le titre revient en France grâce à Emmeline Ragot qui nous sort un run de folie. Après une saison difficile, elle gagne ici (comme l’an dernier lors de la coupe du monde) avec plus de quinze secondes sur Rachel Atherton, qui prend donc la seconde place. Sur la 3eme marche du podium, on retrouve Claire Buchar (la petite amie de Chris Kovarick), pourtant absente des coupes du monde, sur une manche elle montre qu’elle est bien présente.

On attendait beaucoup de Myriam Nicole, récente gagnante de la coupe du monde de Val Di Sole, mais elle termine quatrième après un run un peu difficile, juste devant Sabrina Jonnier. Tracy Moseley, grande favorite ne termine que 9^ème après quelques chutes et un run pas dans ses attentes.

Floriane Pugin, qui espérait tant de cette course, et qui aurait pu à domicile signer un podium sur ces mondiaux, s’est crashée violement aux entrainements, et suite aux douleurs à l’épaule et un gros trauma crânien la décision la plus sage a été choisie, celle de ne pas prendre le départ.

Dernière course de ces mondiaux, pour la finale hommes, tant attendue, et un match décisif après cette saison marquée par le sacre d’Aaron Gwin. Mais (mal)heureusement la victoire n’est pas acquise à chaque course : favori pour Champéry, avec un intermédiaire plus que bon pour aller chercher le titre, il s’en colle une grosse sur la passerelle et aura du mal à récupérer son Trek pris dans les filets. C'est grosse déception après une saison sans faute, le titre lui échappe à cause de ces conditions de folie et il finit douzième.

L’attente des Français était grande, et ils étaient chauds bouillant pour faire bien, à quelques kilomètres des frontières françaises, et ça s’est relativement bien passé. Florent Payet termine quatorzième, Rémi Thirion écope d’une superbe onzième place, sachant que le jeune vosgien est tombé trois fois, ce qui lui coute sans doute un podium, mais la règle est d’arriver le plus vite en bas, sur le vélo et en attaquant trop, la chute est plus probable, il faut donc trouver le juste milieu.

Fabien Barel, pour la dernière course de sa carrière, avec ses quatre côtes cassées, lui qui n’était même pas sûr de pouvoir rouler il y a une semaine de cela, nous a encore vendu du rêve en s’offrant une magnifique dixième place.

Greg Minnar, favoris lui aussi termine huitième, juste derrière Sam Hill, très attendu aussi pour son retour, un peu en demi teinte car le prétendant au titre n’aura pas pu réitérer son exploit de 2007.

Mick Pascal prend la cinquième place, une très grosse performance, à quelques secondes du podium, après tant d’années sur le circuit on peut encore compter sur lui, le champion de France signe la plus belle perf de sa saison.

Sur la troisième marche du podium, on retrouve le jeune Sam Blenkinsop, après une saison un peu difficile, il finit en beauté et attention, pour la seconde place, on retrouve Damien Spagnolo, c’est juste énorme, quel run de folie, il ne pouvait rien lui arriver de mieux, il a sortit le run de sa vie, un grand exploit et tellement de bonnes choses pour la suite. Le grand vainqueur ici à Champéry, un tout jeune prodige qui cette saison aura squatté les podiums, il s’agit de Danny Hart, qui en plus met tout le monde d’accord avec près de douze secondes d’avance... Un extra-terrestre qui de plus fait le show en posant des gros whips sur les doubles d’arrivée, un grand nom de la descente est né.

Le run de Danny Hart