On savait que les mecs de VTOPO étaient un peu barrés, mais là, ils sont passés à un niveau d'engagement supérieur. On vous laisse découvrir ça en vidéo, puis on interview Cédric Tassan, plus bas.
Bon, Cédric, nous venons de regarder ta vidéo, et la première chose qu'on se dit c'est: "Mais ils sont complètement fêlés les sudistes?!!". Quel était le but de ce projet? Faire le buzz à la Danny Macaskill ou nous montrer votre vision du VTT?
Danny restera Danny, même si on roule Santa Cruz, la même marque, on ne joue clairement pas dans le même registre ! Faudrait qu’on s’entraîne un peu plus… ;-)
Sinon, plus sérieusement, nous sommes partis en Italie car nous aimons concilier le VTT et la montagne. Ce projet, cela fait quelques mois qu’on l’avait en tête. Des amis allemands nous avaient conseillé de faire l’ascension de Rocciamelone. Car non seulement c’est un sommet remarquable, mais en plus il offre une descente de 3000 m de dénivelé négatif d’une traite (sans une seule remontée intermédiaire)! C’est sans doute une des plus longues descentes des Alpes.
Pour ma part, ma philosophie est de dire « ce qui peut se rouler doit se parcourir en vélo ». Donc se retrouver là-haut avec nos Bronson était tout naturel. Du coup, pour répondre à ta question, loin de nous l’idée de faire un coup médiatique, mais plutôt de montrer notre vision du VTT et sans doute des choses que peu de riders prennent le temps de faire.
Quand on vous voit rider, c'est indéniable que vous avez un sacré niveau, mais comment abordez-vous la gestion du risque? Un accident très grave peut arriver si facilement sur des chemins aussi exposés.
Pour rendre à César ce qui appartient à César, il faut être clair. Dans le trio du crew VTOPO, les 2 riders sont Narbaix et Nico. Moi je suis principalement derrière la caméra. Mais il m’arrive, quand l’un manque à l’appel (ici, c’était Nico qui ne pouvait être présent), de passer à l’écran. Ce qui est le cas dans cette vidéo. On peut dire que Narbaix a un sacré niveau sur un VTT. Il est à l’aise sur tous types de terrain et sait vraiment apprécier la bonne trajectoire. Pour ma part, j’ai essayé de suivre ! Je me défini comme un rider d’un niveau correct, mais loin de la maitrise d’un Narbaix !
Pour ce qui est de la gestion du risque, il faut faire abstraction du vide et l’exposition. Pour ma part, je regarde avant tout si le ou les passages en question sont de mon niveau. J’essaie de ne pas me faire influencer par le vide. Par exemple, je ne suis pas toujours à l’aise avec les dévers, donc si ce genre de passages devaient se présenter avec une telle exposition, il est probable que j’y renoncerai. Dans le cas de Rocciamelone, le sentier était bien marqué, donc pas de souci à ce niveau-là. Maintenant c’est certain que quand tu clipses tes deux pédales, tu dois impérativement avoir de la marge pour affronter les passages que tu vas rencontrer. Passer en force une section en faisant confiance à l’aléa serait suicidaire…
Il faut savoir que le sommet de Rocciamelone est difficilement roulable sans poser le pied quelques fois… Nous avons trouvé des conditions difficiles (neige et rochers glissants), il ne nous a pas été possible de tout rouler. On va dire que le défi reste ouvert, mais celui qui prétend à passer les 150 premiers mètres de dénivelé sans poser le pied devra avoir une sacrée technique, un gros mental, attendre les parfaites conditions et éviter la foule… Bon courage !
Comment qualifierait-tu votre pratique? C'est de l'Enduro? Du VTT-Alpin? Ou juste du VTT mais avec un niveau d'engagement de porcinet en rut?
Sincèrement, je n’aime pas trop le terme « enduro » d’une manière générale… C’est souvent confus dans l’esprit des gens. Ici on parle de vélo de montagne tout simplement. Après il est certain que ce n’est pas un sommet anodin. Pour avoir déjà roulé plusieurs sommets de plus 3000 m de haut, je peux te dire que celui-là est d’une grande technicité… Car une fois passée la premières partie (environ 300 m de dénivelé), il reste 2700 m qui ne laissent aucun répit. C’est technique tout le long...
Quels sont vos prochains projets?
On ne va pas dire qu’on vit au jour le jour, mais on se réserve encore quelques bons rides en montagne avant les premières neiges. Pour 2016, je lorgne sur quelques nouveaux bons trucs, j’adore fouiner, regarder les cartes, parcourir les images aériennes. Je passe un temps fou à la recherche de nouvelles traces et de défis à venir. D’un autre côté, c’est complètement dans le prolongement de ce qu’on fait chez VTOPO ! En conclusion, il faut être patient, les projets se mettent en place dans l’hiver et prennent forme à la sortie du printemps.
Pour les fans de Strava voici les stats de la sortie :
D+: 1500m (4h)
D-: 3000m (2h45 - shooting inclus)
Distance: une trentaine de km, pas plus.
Un commentaire
Hike and Ride comme peu le font!!
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