Ce portrait va parler de Léa. Beaucoup d'entre-vous la connaissent déjà car c'est une participante très active dans les forums de 26in.fr et elle en avait impressionné plus d'un avec ses vidéos de Dirt il y a quelques années (retrouvez d'ailleurs son profil photo ici)
Admiratrice, fan et "clone capillaire" de Kelly McGarry, Léa vit pour le VTT, sous toutes ses formes. Voici un interview très complet et bourré de second degré comme on l'aime.
Salut Léa, merci d'avoir pris le temps de répondre à nos questions. Alors, tout d'abord, quel âge as-tu et que fais-tu dans la vie?
J'ai 23ans et je suis étudiante en STAPS Master 2 Marketing du sport, je fais mon stage de fin d’étude chez PRISM Offroader Packs à Lyon.
D'où viens-tu et où rides-tu ?
Strasbourgeoise depuis toujours je m’extasie devant le dénivelé qu’offre cette ville. (Bon sang, que c’est plat !) J’ai surtout roulé en dirt sur les spots accessibles à la pédale, jusqu’à ce que j’obtienne mon permis. L’examinateur m’a demandé pourquoi je voulais ce papier rose, j’ai répondu le plus naturellement au monde « pour aller faire du vélo »… J’vous dis pas le regard étonné qu’il m’a lancé. Bref, j’en ai profité pour découvrir la variété des spots en Alsace, qui me permettent d’alterner entre le dirt, la DH, le freeride et l’enduro -à mes heures perdues car les sauts restent mon truc favori.
Comment as-tu commencé le vélo et où as-tu commencé à rouler ?
Mon père me raconte souvent que je n’étais pas très douée sur mon petit vélo, jusqu’au jour où il a baissé la selle. J’ai, depuis, gardé cette habitude de ne plus monter la selle ! Il y a un parc à côté de chez moi où aux prémices du dirt une bande de jeunes avaient construit des bosses. J’étais émerveillée et je me disais tout bas « je veux faire ça » et puis je l’ai fait. (c’est simple, non ?) On se retrouvait tous les après-midi au parc avec les copains, j’étais la seule fille. Au début ce n’était pas toujours évident, j’avais droit à des remarques bêtes mais les « anciens » m’accueillaient, m’apprenaient les bases, m’emmenaient rouler des nouveaux spots… donc cela m’a permis de faire fi des remarques. J’ai appris à avoir de la répartie pour contrer les remarques idiotes et de toute façon ma passion pour le vélo a toujours pris le dessus. Petit à petit de façon légitime je me suis fait une place.
Où roules-tu maintenant ?
Ces 2-3 dernières années, j’ai eu la chance de me déplacer souvent ce qui m’a permis de faire de belles découvertes en termes de spots. L’été dernier j’étais à Are en suède avec Martin et Simon, une semaine à poncer ce magnifique bike park. En avril, avec Aurélie (Tournier) je suis partie en Californie, elle connaissait déjà le coin donc on a fait un tour des bonnes adresses, on a fini par 4 jours intense à Woodward West, j’étais comme une gamine à Noël. La Suisse et l’Allemagne n’étant pas trop loin je vais assez souvent avec les copains faire de la contrebande de dirt (Hammerpark, Zurich, Backyard skatepark…). J’aime bien pourvoir changer car c’est en roulant tous types de spots, de terrain qu’on progresse le plus. Mais je me sens vraiment à la maison quand je roule au bike-park du Lac Blanc. En ce moment je roule chez le kiné… ma cheville n’est toujours pas remise d’une put**n d’entorse qui date de juin…
Qu'est ce qui te plait dans le VTT, qu'est ce qui te fait peur ?
Il y a tellement de trucs qui me plaisent qu’il faudrait écrire un roman… Quand je roule plus rien n’existe autour de moi, je ne suis plus Léa, je suis juste avec mon vélo et rien d’autre. Souvent je me mets en tête un jump, un gap, un trick… je prends le temps de l’appréhender et le jour où je sens que ce n’est plus avec le cerveau ou le cœur mais avec les tripes que je roule, alors j’y vais. C’est un sentiment que j’adore. Tu sais ce moment « Allez go » ?
Ce qui me fait peur ? Le vent, la vitesse, bizarrement je ne suis pas du genre à foncer à tombeau ouvert dans les arbres, avec les capacités de pilotage que j’ai- je pense que je pourrais aller bien plus vite en descente ou en enduro mais… la vitesse vient quand je suis au milieu d’un tchou-tchou d’enfer avec les copains et qu’on se tire la bourre, pas avec un chrono et encore moins quand je roule seule. Voilà c’est ce qui me plait et c’est ma définition… on est seul sur le vélo, mais on a besoin des autres. Je dois énormément aux copains car c’est eux qui me donnent la « niaque ». On fonctionne énormément au « je le fais, tu le fais » (If you jump, I jump… comme dans titanic!)
Une amie à toi veut se mettre au VTT, que lui conseilles-tu?
- Des bonnes protections, débardeur interdit quand tu débutes… je trouve ça fou le nombre de filles en bike-park en mini short et débardeur sur les vertes… La chute est obligatoire au début, bonjour les pizzas qui piquent après…
- Il faut savoir respecter son corps, se connaître et rester humble. Les plus grosses chutes que j’ai vues c’était des potes qui s’étaient mis au vélo assez tardivement (18 ans ou plus) et ils brulaient des étapes. L’audace ne paye pas toujours en VTT. Il faut de la persévérance, de la patience, du perfectionnisme. Pour une progression efficace il faut en faire régulièrement tout au long de l’année.
- Quelques cours avec un-e moniteur-trice parce que la démarche empirique a ses limites et quand on se met au gros vélo, on est obligé d’oublier tout ce qu’on t’a appris à l’école ! (Exemple : quand on t’a dit qu’il fallait « garder les mains sur le guidon » tsk tsk…) Et puis ce n’est pas un sport anodin… pour éviter les crashs bêtes et méchants il vaut mieux être encadré, du moins au début.
Une remarque en particulier à faire sur ce sport?
Je vais citer un professeur de STAPS que j’apprécie beaucoup qui nous explique toujours « il n’existe pas de sport en soi mais que des sports pour soi ». C’est ça le vélo chacun s’en approprie : on peut s’éclater, s’épanouir, voyager, ou rester au « homespot », la jouer local-rider, rencontrer un tas de riders de tous horizons, faire de la compétition ou pas, acheter le dernier cadre carbone ou scander « 26in is not dead »… ce qui compte au final c’est à la fin de la session quand on se repasse les exploits de la journée. A chaque fois que je prends mon vélo, que ce soit en dirt, DH, FR (et enduro un peu moins) j’ai l’impression de découvrir un nouveau truc, une petite sensation aussi infime soit-elle mais nouvelle… et la somme de toutes ces sensations au fil des années fait qu’on progresse toujours et qu’il nous reste tellement encore à découvrir ! Jörg Heydt (co-owner de Last Bikes) que je connais très bien à quasiment l’âge de mon père, mais pfoui… qu’est -ce qu’il s’amuse sur ses vélos… Faut le voir à l’œuvre pour se rendre compte combien il aime la bicyclette… en le côtoyant je me dis : c’est ça, voilà ! Quand j’aurai 45 ans je continuerai à charrier les jeunots et dire que le 26 pouces n’est pas mort ! Je continuerai à prendre un plaisir fou sur mon vélo… C’est un beau but non ?
Une touche de féminité sur ton bike? Ton équipement?
Non je n’ai jamais cherché à prouver ma féminité par des couleurs rose/mauve/bleu pâle dont seul le marketing du softwear féminin a le secret. Ou par d’autres attributs… Si j’ai une tresse, c’est parce que j’ai envie de me faire une tresse, si j’ai les cheveux détachés c’est parce que c’est impossible de faire chignon sous un casque… La façon dont les gens me perçoivent m’est égale, tout ce que je souhaite c’est rouler, je n’en demande pas plus, ni moins. PS : Les petits malin verront que sur mon DH j’ai une selle rose et des pédales roses, mais elles m’ont été offertes par un ami taquin (il se reconnaitra !).
Le petit merci : Merci aux copains-copines, merci à Last Bikes (Jochen, Jörg, Bernd…), merci Oliver, merci Dakine (c’est mieux de rouler habillée !), merci à mes parents de m’avoir laissé faire du vélo. Allez go, allons rouler.
Et enfin, voici les deux liens vers des articles que Léa a rédigé pour 26in.fr. A notre tour de la remercier pour son investissement sur le site!
http://www.26in.fr/news/29525-une-visite-au-bikepark-de-zurich.html
13 Commentaires
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PS : Pour les cheveux, attachés en couette basse ça passe avec un intégral ! (conseil d'un chevelu)
Haha
Prochaine étape : entretenir ses boucles !
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Bel article en tout cas ! Ton stage à Lyon, c'est ce que tu cherchais quand on c'est vu au Roc ou c'est celui qui va prendre fin et tu guettes toujours pour l'année prochaine?
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Cf Jérôme et Pauline, organisateurs du Elsass Enduro Tour.
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