Par le biais de notre rubrique Backstage nous partons à la rencontre des photographes et vidéastes du milieu du VTT. Ils produisent les images que nous aimons tant voir sur nos sites favoris, nous cherchons donc à les connaitre un petit peu mieux en leur posant des questions sur les projets.
Cette semaine nous rencontrons Alban Pernet qui pour le coup nous explique son dernier shooting VTT, un peu particulier!
Alban, peux-tu te présenter personnellement et professionnellement?
Alban Pernet, 37ans, photographe pro depuis 10 ans. J’habite à Albiez-le-Jeune, un petit village de Maurienne posé au pied des Aiguilles d’Arves. Après des études de mécaniques, des saisons de travail en montage de remontées mécaniques et 7 années en tant que pisteur-secouriste, je suis depuis 2010 à plein temps dans la photographie. Dire que j’en vis est un grand mot, pour l’instant c’est plus un combat (heureux) qui m’occupe 50 heures par semaine pour ne me rémunérer qu’un demi-SMIC par mois, mais je ne suis pas prêt d’arrêter tant vivre de sa passion est enrichissant personnellement.
Qu'est ce qui t'as amené à faire des photos?
Pratiquant et passionné par les sports alternatifs, et après quelques années de cours d’arts appliqués (dessin, peinture), je me suis tourné à l’âge de 15 ans vers la photo afin de reproduire celles que je voyais dans les mags de snowboard et de vélo.
Autodidacte de la photo, c’est cette passion des sports de glisse qui m’a fait progresser, au fil des sessions entre amis et des rencontres.
Quels sont tes principaux sujets en ce moment?
Avec mon passé éclectique, beaucoup de sujets m’intéressent et mes contrats sont très variés. Ils vont des shootings pour la communication des offices de tourisme et des entreprises, aux reportages sur des évènements en passant par la mode et bien sûr par l’action. De plus en plus j’élargis mon rayon d’action au quart sud-est voire plus...
Venons-en aux photos de ce portfolio. Comment t'es venue l'idée de shooter de nuit?
Les photos de nuit m’intéressent depuis toujours, mais désormais j’ai assez de technique pour pouvoir mêler l’action, le paysage et le lightgraph. Depuis quelques années j’ai expérimenté ces techniques surtout les nuits de pleine lune, sur des snowparks avec des skieurs, sur routes avec des longboarders et d'autres fois en VTT. Mais pour cette session, c’est plus le phare à led du Bike de mon frère qui m’a intéressé. La puissance de ces éclairages LED permettant à la fois d’éclairer le chemin ou la forêt, d’avoir une belle trainée de lightgraph et de pouvoir rouler fort comme en plein jour.
Quels sont les contraintes pour ce genre de shooting?
La plus grosse contrainte est de travailler dans l’obscurité, surtout pour les photos en forêt, car il faut avoir bien repéré le spot pour que la trainée du phare soit lisible et que le flash stoppe le mouvement du rider avec la bonne pose et la bonne intensité. Puisque pour ces sessions les terrains sont nos home-spots, il n'a suffit que de 2 ou 3 essais pour que le résultat soit à la hauteur de ce que j’imaginais dans ma tête.
Autre contrainte, le déplacement du matos photo qui représente 1 ou 2 sacs et un poids de plus de 25 kg, ce qui rend ces randos nocturnes toujours sympas ;)
Quel matériel as-tu utilisé?
Côté photo, j’utilise un Nikon D5 monté avec un objectif Nikkor 20mm, couplé à un flash de studio autonome, un Elinchrom Ranger avec le système de télécommande radio. Le boitier est monté sur un trépied et équipé d’un déclencheur souple afin de ne pas bouger pendant la pose qui dure environ 30 secondes et le flash se déclenche en fin de pose (deuxième rideau).
Côté éclairage rider, il s’agit d'une lampe Powerled de Sigma Sport fixée sur le cintre, mais existant aussi en version frontale. Un super achat pour tous les riders qui regrettent le passage à l’heure d’hiver ou qui veulent continuer leur rando après le coucher du soleil...
As tu des conseils pour des apprentis photographes qui souhaiteraient faire des photos la nuit?
Force, courage et persévérance…
Il ne faut pas forcement du gros matos photo pour ça. Il suffit juste d’un appareil acceptant les poses longues et d’un trépied. Le déclencheur souple pouvant être remplacé par le retardateur, afin de ne pas faire bouger l’appareil au déclenchement.
As-tu d'autres projets dans le VTT prochainement?
Côté VTT, je collabore depuis un an avec Asterion-Wheels (fabricant français de roues haut de gamme montées à la main) et cela devrait continuer, je shoote aussi sur des évènements tel que l’OutdoorMix à Embrun avec des épreuves de slopestyle VTT et Bmx, la MB Race (la couse marathon la plus dure du monde)… mais je suis aussi ouvert à d’autres opportunités dans le domaine du vélo car c’est un sport que je pratique depuis longtemps et qui m’a toujours passionné. De manière générale, je reste dans le monde des sports de glisse en collaboration avec des riders et des marques de ski, snowboard et longboard descente.
Des personnes à remercier?
Mon épouse qui me soutient autant moralement que financièrement et sans qui j’aurais beaucoup de mal à nourrir nos 2 enfants.
Tous mes amis et mon frère qui sont prêts à me suivre dans mes délires photographiques que se soit en bike, longboard, ski, snowboard ou autre, et qui sont prêts à passer des heures dans la nuit, le froid ou à attendre que les conditions soient réunies pour réussir de belles images.
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