Le temps maussade et froid de l'hiver nous permet de revenir sur une belle épopée de 2 jours que Loïc et ses amis ont accompli par un beau weekend d'automne.
Ce nouvel épisode de notre série d'articles Escapade nous emmène donc à la frontière du plateau du Trièves, sur les pentes de la Grande Tête de l'Obiou, le majestueux massif du Devoluy. Merci à Loïc, Yvan et Paul pour leur récit et les photos !
A l’heure ou j’écris ce petit report, des quantités astronomique d’or blanc se déposent sur nos sommets bien aimés, et je me dis que cette sortie semble déjà si loin, le changement climatique ayant opéré de manière si radicale, qu’il est difficile de se dire que nous avons accomplit cette mission il y a moins de 2 semaines, à l’occasion du pont du 1er Novembre, elle nous a permis de boucler la saison VTT de la manière la plus belle et la plus authentique qu’on aurait pu imaginer .
Tout a été très vite, car j’ai réalisé tardivement que s’offrait à nous un weekend de 4 jours pour l’avènement de la fête des martyrs, et à cette occasion je proposais à mes chers camarades d’aller nous martyriser sur une boucle de 2 jours en plein coeur du Devoluy, massif quelque peu délaissé et sauvage. Ce qui est plutôt attirant pour tout bonhomme aimant l’aventure, que ce soit à pieds, en vélo ou en segway. Le projet était de réaliser le tour de l’Obiou, du point culminant de la région à cheval entre le Trièves et le Dévoluy. Le temps s’annonçait des plus cléments, les températures jamais à moins de 5°, je trouvais un refuge 4 étoiles non gardé permettant de scinder la boucle en 2 journées équidistantes annonçant 1800m de dénivelé positif pour 35 kilometres chacune, un topo plutot costaud, mais que certains on réalisé en une journée... ( oui donc x2 ca fait 3600 de déniv et 70km..cqfd) Sur 7 motivés nous ne serons finalement que 3 partants, la plupart ayant pretexté une non suffisance physique, comme si le physique faisait tout ! Et le mental ? Enfin bref ! Rendez vous est pris avec les amis Anneciens, Yvan qui n’a pas touché son vélo depuis belle lurette, sauf pour aller au boulot et Paul qui n’a pas fait de sport depuis aout... Bref des mecs affutés !
On commence la journée par une partie logistique importante : qui prend quoi ? Oui ce tour sur 2 jours se fait en autonomie complète, ne comptez pas vous faire livrer une pizza ou ne serait ce qu’une baguette de pain, car quand on dit sauvage, c’est SAUVAGE ! (on a même galéré à trouver de l’eau.. C’est pour dire ! ) Donc après une répartition simple et concise par la force du st esprit, ( et de qui a le plus de place dans son sac) nous donnons le départ officiel; 1er objectif : le col de l’Aiguille qui se fait par une montée assez régulière, longue mais régulière, pour aboutir à un portage avant de rejoindre le fameux col. Les couleurs automnales sont magnifiques, la température idéale, nous avons même la chance de nous faire offrir un balai de parapentes en plein rase motte sur les pentes du col, excellent ! Après ces 3heures de montées, il est grand temps d’alléger les sacs en bouffe, bon petit casse dalle, micro sieste et nous voila partis pour une bonne session descente.
Premièrement on attaque des grandes lignes droites herbeuses à grande vitesse, l’herbe se fait bien glissante bien qu’elle soit on ne peut plus sèche ! C’est magnifique, on évolue dans un cirque en cailloux qui sera le décor récurrent de ces 2 jours et on ne s’en est pas lassés une minute... Seconde partie de la descente en sous bois caillouteux super joueur aussi, c’est même poussièreux ici, ca déroule et c’est tellement bon qu’on en oublie nos sacs de 6kg ! Fini l’amusement on repasse un second col par une montée tout en portage, c’est pas très long mais c’est long quand même, on bascule vers Treminis par un joli sentier typique du Diois, en petites épines sur le sol, des grandes lignes droites de dingue des virages qui se glissent volontiers, c’est que du bonheur ! On trouve de l’eau, alléluia ! On est sauvés, et on attaque la dernière montée de la journée, qui nous amènera à l’hôtel , la montée n’est pas simple non plus, et à force de ramasser des mures et faire des selfies on arrive ( merci le changement d’heure) à la nuit plus que tombée au refuge... Petit coup de stress c’etait mon premier squattage de refuge non gardé, que va-t-on trouver ? Y’aura-t-il toujours le poele ? Du bois ? Va-t-on trouver des teufeurs squatteurs en pleine rave party ? Heureusement non, nous étions seuls, avec un beau logement aux petits oignons, la source juste à coté, on craque le feu dans la cheminée, décapsule nos bières et cacahuètes bien mérités après les avoir portées toute la sainte journée, et c’est le pied ! Soirée pâtes au pesto, terrine du terroir et petite soupe avant une nuit de sommeil bien méritée, on est bien claqués mais tellement content d’être ici, on profite du ciel étoilé en se brossant les dents et profitons de la simplicité du moment. Après une bonne nuit calme et réparatrice, Levé mardi à 9h, sous un beau ciel bleu, il fait frais mais pas froid, on coupe le bois, déjeunent, on donnent un peu d’amour aux les vélos qui ont été très dociles, seule la roue avant d’Yvan a besoin d’un «déhuitage», il est passé à travers un virage et sa roue à bien pris .. Mais ca va !
Le départ est rude, sûrement une des montées les plus dures du tour, après 5mn de pédalage on est partis pour un de portage de 600m , droit dans la pente caillouteuse, pour attendre le point culminant du tour , le col de Charnier, dans un milieu hostile et caillouteux, mais magnifique. on est bien heureux d’avoir eu la chance de couper cette montée en 2 en prenant 8h de sommeil entre temps... Que la montagne est belle mais que la montée nous brise les jambes ! On rallie le sommet avec un gros soulagement, on étonne pas mal de randonneurs forcément ils se demandent ce qu’on fait la et pourquoi les velos sont sur nous et pas l’inverse, bref !
On déglinguent quelques barres de céréales et on se jete dans une descente à tombeau ouvert, ca débaroule à grand vent! Des lignes droites bien joueuses dans l’herbe rase du terroir, quelques passages en cailloux pour donner un peu de fil à retordre mais rien de dramatique, on arrive ensuite aux cabanes pastorales ou l’on a rencontré pas mal de difficultés de navigation, effectivement peu de panneaux, peu d’indication, peu d’arbres aussi, juste quelques marques jaunes sur des cailloux, mais en passant a 20km/h c’est pas toujours simple à repérer ! Donc on navigue un peu difficilement jusqu’au point de pic nic qui nous promet une source, celle ci fut accueilli à camelback ouverts, on etaient tous sur la réserve depuis un petit moment, break pic nic, les troupes sont bien affaiblies, on délèste les sacs du mieux qu’on peut, pour lester nos estomacs ( répartition des masses optimisée) et on attaque la dernière partie qui me donnera du fil à retordre encore niveau navigation: les chemins sont peu marqués, il faut avoir les yeux rivés sur le GPS qui est dans ma poche, du coup c’est moins simple...
Bref, après quelques demi tours, contresens et insultes envers les panneaux qui ne sont pas la, on finit par une traversée difficile, au pied d’un énorme pierrier, ( on suivait et panneaux FFC pourtant) portage rustique comme on dit, avec du gaz, et puis on retrouve enfin le bon chemin qui va nous mener au col de Faïsse pour l’ultime descente, la lumière s’affaiblit, les températures aussi, on doit finir avant la nuit il est 15h30 , si on a pas de mauvais imprévu on devrait y arriver.. Encore une bonne descente qui nous requinque, du gros single dans la bonne pente blindée de feuilles, en mode Ken Block, et ca nous remet le smile pour un bout de temps,
J’annonce au groupe qu’on est au pied de la dernière montée et dopé à la Spiruline, Yvan part en tête en mode Richard Virenque, je ne peux pas le tenir, il a gardé ça tout le weekend, pour ce moment de gloire de franchir le dernier col en tête. Paul lui est au mental, et ce depuis un bon bout de temps maintenant, sacré ténacité, pour un type qui n’a pas pu faire de sport depuis fin aout, il s’est accroché autant qu’une tique à ces montés usantes et raides. Il arrive décomposé mais soulagé d’apprendre que plus aucun dénivelé positif ne franchira ses roues pour la journée, maintenant.
C’est le grand final dans les pins des Payas, encore un beau chemin rapide et joueur, que nous offre dame nature, décidément, elle a bien gaté le coin ! 10mn plus bas, c’est bouclé ! Bim ! Coupez on la garde ! Retour au point de départ, on aperçoit l’église , arrivés à la voiture, gros festin pour célébrer la victoire de l’équipe, de ces 2 jours passés divinenement bien, la mécanique nous à laissé tranquille, et c’est toujours un gros soulagement ! 2 jours coupés du monde, si ce n’est les 8 badaux qu’on a croisé et le petit hameau traversé à Trémini, cette région offre un énorme dépaysement, une ambiance assez unique et des singles excellents, qui se méritent à la sueur de quelques portages bien solides. Sur ce Bon hiver à vous !
4 Commentaires
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Hehe, 2 jours c'est petit joueur en comparaison des terminators du VTT sur VTTour Le topo originel est par ici vttour.fr
Et puis on peut aussi monter dessus même si la dernière partie se fait à pieds en A/R. Petit film par là https://vimeo.com/77895992
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