Lourdes : L'analyse

Quelques mots d'abord sur nos jeunes qui n'ont pas démérité ce weekend avec 3 riders placés sur les podiums. L'UCI a décidé depuis cette année de séparer complètement la course des juniors de celle des elites. Nous avons donc attaqué à la fraîche à 10h avec nos 3 représentantes féminines. Même si on peut émettre des doutes sur l'intérêt de tenir une compétition avec seulement 3 participantes, celles-ci n'ont pas rechigné à la tâche et la bataille à fait rage.

La victoire de Mélanie Chappaz malgré une chute donne une idée du potentiel de la rideuse. Et si la faible participation peut motiver d'autres jeunes rideuses à venir tenter leur chance sur des coupes du monde alors ce ne sera que victoire ! Bravo donc à Mélanie et Flora qui représentent le futur de notre génération de descendeuses.

C'est les mecs, l'histoire n'est pas tout à fait la même car la concurrence est rude ! L'UCI ayant réduit le nombre de finaliste de 30 à 20 a aussi rendu la tâche plus dure pour ceux qui seraient à la limite au niveau du chrono.

Bien que l'on connaisse les belles capacités de Sylvain Cougoureux, cela fait toujours plaisir de le voir sur un podium à la maison. Il a très bien roulé tout le weekend et a réussi à grappiller 2 places pour finir sur le podium. Finn Iles quant à lui débute sa domination et même si on souhaite beaucoup de réussite au canadien, on ne peut qu'espérer que certains comme Kaos Seagrave, Matt Walker et Sylvain viennent lui barrer la route cette saison.

Côté belles surprises, on retrouve un Nathan Paillard en très grande forme en 7ème place. Avec un style assez impressionnant et une vraie rage de gagner, on espère le retrouver encore plus près du podium à la prochaine course !

Du côté de ces dames, nous avons assisté à une course sous un soleil radieux mais avec du vent ce qui aura causé quelques vilaines chutes sur le saut d'arrivée pour certaines des premières participantes. L'anglaise (de Morzine), Tahnée Seagrave n'a pas pu garder son avance des qualifications et a du laisser filer la victoire à Rachel Atherton. On a arrêté de compter, mais ça en rajoute une de plus a son record (total + victoire enchainées). Qui sera donc la première femme à mettre un terme à cette suite victorieuse? Nous on parie sur Tahnée :-)

Tracey Hannah a bien su rester au contact à seulement 2,5 secondes de la gagne. Autant dire que c'est pas grand chose contrairement aux fois où Rachel a pu mettre 11sec à ses rivales. L'année dernière sur un run en 3.50min elle avait mis 4.4sec à Tahnée. Il semblerait que le niveau se resserre un peu. En tout cas c'est bon de voir que Rachel peut se prendre des coups de pression et se faire battre aux qualifications !

Côté françaises, on est contents de voir Myriam de retour sur un podium de Coupe du Monde après une saison 2016 difficile. On sait qu'elle aurait aimé être mieux placée que 4ème mais c'est un bon début. On la sait aussi capable d'aller chercher Rachel et donc on lui souhaite de faire ça de la plus belle des manières devant le public de l'anglaise à Fort William.

Marine Cabirou reste au contact du top 5 avec une 7ème place à 4 secondes du podium. On sait qu'elle est capable d'y monter mais Miller et Siegenthaler sont très solides en ce début de saison et ne vont pas se laisser passer devant comme ça !

On a vu beaucoup de commentaires sur les réseaux sociaux et entendu beaucoup de spectateurs et riders "rager" à la fin de la course: 

"c'est du vol, c'est un scandale, Fayolle n'aurait pas du gagner ! bla bla bla...". 

On est d'accord sur le fait que le vent et la pluie ont sacrément gâché le spectacle (croyez-nous on s'est fait rincer la gueule pendant plus d'une heure sur place - on aurait préféré du beau temps!). On aurait aimé voir le top 20 pouvoir batailler de manière plus équitable et pouvoir vous faire un compte rendu sur l'efficacité du 29" vs. la taille des bourses de Mitch dans ses passages hallucinants dans les pierriers. Malheureusement Dame Nature en a voulu autrement et ce n'est que partie remise pour Fort William.

Notre sport est un sport d'extérieur et les conditions météo imprévisibles font partie de la course, tout comme la dégradation du parcours, les casses mécaniques et les différences de matériel. Si vous n'êtes pas prêts à accepter ça alors mettez-vous à la natation, la gymnastique ou l'athlétisme qui sont tous pratiqués dans des milieux dits "stables" et où il n'y a aucun impact "météo" sur la performance. On est très heureux de pouvoir passer nos weekends à bouriner comme des cochons sur les pistes du bike park du coin qu'il fasse beau ou mauvais. Les variations de piste, de condition météo, l'usure de nos pneus et de l'état de nos bras font partie du sport et c'est pour cela qu'on l'aime.

Si on n'avait qu'une seule critique à faire quant à un autre tournant qu'aurait pu prendre le weekend: Parfois dans l'évènementiel en extérieur, il faut savoir adapter son programme. Ça faisait bien 4 jours que l'UCI, les organisateurs et Red Bull TV étaient quasi certains qu'on allait se prendre une belle tempête sur le coin de la tronche en fin de journée dimanche. Pourquoi ne pas avoir tenté d'avancer ces finales? 1h aurait surement suffit.

En tout cas avec des "si" on refait le monde. On est bien contents que ce soit un Frenchie qui ait su tirer sont épingle du jeu avec un run magnifique d'engagement et de fluidité. On avait parié sur un podium de Fayolle de toute façon ;-)

On ne va pas pouvoir tout vous raconter ici. Nous reviendrons surement sur les performances de tous les pilotes français dans un prochain article. Voici en tout cas quelques clichés pour pouvoir vous rincer l'oeil !