Il a fallu 3 semaines pour construire la piste qui a pris des accents de pumptrack, de slopestyle et de freeride afin de "coller" au riding de Brandon Semenuk. L'idée de changer de vélo à mi-parcours est la sienne. Les autres séquences du film étaient déjà dans la boite (course-poursuite avec les chevaux, course-poursuite avec un grizzli, riding sur un glacier et frontflip de l'espace). Le prodige canadien se sentait presque en compétition avec les autres riders et voulait faire la "part" la plus folle.
Cela vous donne une idée de la pression qu'il s'est mise. Reste à savoir si dropper pour un run aux Crankworx à Whistler devant des dizaines de milliers de personnes est plus stressant que de réussir ce plan-séquence où aucune erreur n'est possible tant de son côté que derrière la caméra. Si cela ne suffisait pas, Brandon précise dans l'interview qu'un run de slopestyle dure 45 secondes en moyenne. Or dans notre cas, il s'agissait de 3 minutes 28 secondes avec tous les styles de gros vélo possibles et sans pause.
Côté cinématographique, pour tourner ce plan-séquence, il a fallu créer une piste spécialement pour le pick-up sur lequel était monté la caméra GSS (Gyro Stabilized Systems). Cette caméra avait été utilisée surtout pour des plans d'hélicoptères mais l'équipe de UnReal a créé un rack à l'arrière du véhicule qui n'a pas vraiment été testé auparavant. Un générateur était monté dans la voiture pour faire tourner tout l'électronique. Malgré toutes les précautions ils ont eu quelques soucis à cause de la route trop escarpée qui créait des genres de faux-contacts. Bref ils avançaient mais sans aucune garantie du résultat final.
Dans le pick-up les 4 personnes avaient chacun un rôle précis :
Ajoutez à cette équation, déjà complexe, le fait que Brandon Semenuk s'est blessé au poignet en travaillant le 3-6 foot plan en sortie du step-up et qu'il avait tellement mal qui n'arrivait à peine à ouvrir une bouteille d'eau et qu'à ce stade il ne restait que 48h pour tout boucler. Au final, vous obtenez ce genre d'exploit sportif et cinématographique.
Eux, c'est sûr, la pression ils l'ont bien subie et non bue.
*Un plan-séquence est une technique de tournage de vidéo qui consiste à n'utiliser qu'une seule caméra et bouger avec celle-ci tout autour de l'action, des personnages et des décors qu'on souhaite filmer - le cadrage n'est pas fixe. Aucun découpage n'est fait au montage. Il faut donc une coordination magistrale pour le réaliser.
3 Commentaires
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Mais je ne vois pas trop l'intérêt d'avoir fait tout pour re-cuter. Brandon Semenuk n'est pas du genre à tricher et ceux derrière la caméra non plus.
J'ai bien regardé le bike-switch (là où je pense que si tu voulais tricher ce serait à ce moment où tout ralenti) des tentatives 2 et 3 les angles sont légèrement différents et le bike de slope ne fait pas la même traj (la roue n'est pas posée pareille).
Je pense vraiment qu'ils ont réussi le coup car c'était l'idée même bien que folle et osée cette prouesse n'est pas impossible.
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