Après 9 ans d'absence, la piste de Maribor a accueilli à nouveau les meilleurs pilotes du monde pour l'ouverture de la coupe du monde UCI de DH 2019.
Le tracé a tenu toutes ses promesses, le public venu en masse a sûrement donné des ailes à plus d'un dans le fameux pierrier (rock garden), cette section technique est tellement attendue qu'il y avait même une tribune installée pour profiter du spectacle !
Allez, décortiquons les runs de cette finale aux chronos très serrés.
Si besoin les feuilles des résultats complets.
Oubliée la vilaine blessure après 100 mètres de piste lors du premier passage à Losinj, le voilà un an plus tard qui gagne l'ouverture de la coupe du monde 2019, Loïc Bruni semble plus affuté que jamais et affiche ses ambitions : remporter le général (lui qui compte déjà 3 maillot arc-en-ciel et 3 victoires en coupe du monde). Son run à Maribor est propre et efficace, il ne donne jamais l'impression d'être à la limite, contrairement à Danny Hart qui nous a fait un passage dans le pierrier assez costaud. On commence à avoir l'habitude de voir l'anglais toujours à la limite ! Troy Brosnan prend le 3ème temps du jour avec un run très fluide. Derrière ces trois habitués du podium deux nouvelles têtes apparaissent : Charlie Harrison et Matt Walker ! Voilà qui augure de belles batailles pour la suite de la saison. Ces 5 premiers pilotes tiennent dans un écart de 1.6 secondes... On vous avait déjà dit que les chronos étaient sérrés ?
Amaury Pierron qui est parti avec la plaque #1 (car vainqueur du général 2018) signe une 7ème place. On était habitué à le voir gagner alors cela fait drôle de le voir si "loin" mais il est toujours là avec son attaque au guidon caractéristique et la saison est encore longue !
Loris Vergier nous a cloué sur place, sa chute à mach 10 était presque plus rapide que son run ! Il s'en sort avec un maillot plein de terre une visière en moins (aérodynamisme ?). Il avait clairement de quoi titiller son compatriote : les premiers inters étaient au vert. Pour le petit clin d'oeil, il chute là où Sam Hill était sorti de piste en 2010.
On a adoré les runs de Laurie Greenland et Brook MacDonald, souvent à la limite mais toujours sur le bike (même si le néo-zélandais fait une faute dans un appui scabreux qui lui coûte du temps).
Côté frenchies, on note la 17ème place de Rémi Thirion, cela peut paraitre loin dans le classement, mais après sa violente chute au Portugal en mars on pouvait légitimement se demander s'il allait être présent pour le début de la coupe du monde. Ensuite on retrouve Alexandre Fayolle (23ème), Basptiste Pierron (35ème), Hugo Frixtalon (41ème), Benoit Coulanges (43ème), Gaetan Vigé (46ème), Antoine Pierron (48ème) et Gaetan Ruffin (49ème). La fratrie Pierron était au complet pour la finale, ils ont sûrement une belle recette familiale pour aller vite ceux-là !
Thibaut Daprela reprend là où il s'était arrêté : sur la plus haute marche. Le leader de la saison 2018 n'a rien perdu de son pilotage et s'impose avec une bonne avance sur Ethan Sandro. Kye A'hern complète le podium. Emile Rilat est 7ème et premier français !
Tahnée Seagrave semble avoir franchi un cap mentalement sur son vélo. On l'a vue tout au long de l'hiver s'amuser sur son vélo, lâcher quelques tricks, elle même avouait être trop centrée sur la production de résultats plutôt que de penser à prendre du plaisir. Avec sa tenue immanquable (pink is the new fast) elle s'adjuge l'ouverture de la coupe du monde 2019 avec une marge de 0.8 secondes sur Rachel Atherton. La championne du monde en titre a vu beaucoup de changements s'opérer durant l'intersaison (nouvelle structure, lancement de la marque Atherton, nouveaux vélos à tester et passage sur des roues de 29 pouces) donc finalement sa deuxième place n'est pas une défaite. La bataille anglaise va être rude ! Tracey Hannah est en forme, elle signe la troisième place. Marine Cabirou, notre frenchie qui grimpe (et seule française de la finale en l'absence de Myriam Nicole), sort un superbe run et termine 4ème du jour. L'héroïne locale, Monica Hrastnik prend la 5ème place, pour le bonheur du public.
Chez les juniors, Vali Höll continue de mener les troupes tambour battant avec 10 secondes d'avance sur Anna Newkirk. Mille Johnset est 3ème. On note deux nouvelles françaises chez les juniors : Lauryne Chappaz (4ème) et Leane Chardonnerias (6ème) qui ont encore de belles pages à écrire.
Loïc Bruni roulait sur un cadre alu et des roues différenciées (29" devant et 27,5" derrière), Danny Hart sur un cadre carbone avait aussi fait ce montage particulier qui n'est autorisé que depuis cette saison (avant l'UCI imposait la même taille de roue devant et derrière). Tahnée Seagrave était en 27,5" et Rachel Atherton en 29". Elle nous a semblé avoir plus de mal à créer de la vitesse en pompant, peut-être qu'une impression, mais quand on se rémémore le run de Fort William en 2018 sans chaine, elle sait utiliser le terrain quand il faut. Quand on sait qu'en enduro world series Martin Maes a gagné les deux premières étapes sur un combo 29/27,5", il y aurait fort à parier qu'on en entendra encore parler un moment de ce montage !
Côté vêtements, les shorts ont pratiquement disparu (ils créent trop de turbulences et ne sont donc pas assez aérodynamiques), la conséquence est que les pantalons sont maintenant aussi serrés que les chronos !
La marque au taureau rouge qui est un des principaux sponsors de la coupe du monde a voulu demander l'exclusivité de leur boisson sur le hot seat et sur le podium. C'est à dire que les athlètes (quelque soit leur sponsors) n'auraient pas eu le droit de tenir autre chose qu'une canette RB tant qu'ils sont assis sur le hot seat ou qu'ils sont sur le podium. La demande n'a pas été honorée (et tant mieux). Beaucoup de pilotes sont sponsorisés par d'autres boissons énergétiques et leur dénigrer le droit de montrer le logo est risquer leurs contrats et aides financières qui sont primordiales pour performer. On espère sincèrement que l'UCI ne cèdera pas.
Rendez-vous pour le round 2 à Fort William le 2 juin, est-ce que Tahnée Seagrave et Loïc Bruni profiteront de leur succès ? On sait que pour l'une comme l'autre que le mental joue énormément et avec leur entrée en matière tonitruante ils seront forcément bien dans leur tête en arrivant en Ecosse.
5 Commentaires
- le run de Charlie Harrison en mode kangourou était magique, faisant presque pensé à celui de Danny Hart à Champéry, mais honneur à ce dernier qui l'avait fait en mode "boue".
- A nouveau le nouveau lifting de 26in montre ses limites, puisque la victoire de Loïc passe quasi inaperçue, devant d'abord passer les 659 lignes de test matos avant d'apercevoir ce beau report... dommage...
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