8/10
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Note moyenne 8/10
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Étant à l'origne un vttiste adepte du semi-rigide musculaire, j'étais bien curieux de savoir ce qu'un VAE allait me faire ressentir. Est-ce que cette machine se montrerait fade en terme de sensation, me mâchant le travail et en baffouant tout ce que les puristes peuvent rechercher dans la discipline du vélo de montagne. Ou est-ce que le VAE n'est pas une façon de re-découvrir ce sport et d'accéder à de nouveaux horizons ?
J'ai pu emprunter ce Marin Rift Zone E1 à un magasin de vélo sur une journée entière de façon à pouvoir rédiger ce test.
Tous les composants sont d'origines excepté la tige de selle télescopique qui est une superbe Fox transfer avec un revêtement Kashima. Un vrai plus en terme de look mais aussi de fiabilité mais en vu du prix cela pourrait être une amélioration conséquente.
Ce Marin se situe au deuxième niveau de la game pour un tarif de 5559€. Il y a de quoi avoir le mal de mer mais je ne disserterais pas sur le prix ici. D'autant que les composants de ce Marin Rift Zone E1 n'ont rien de très clinquant. On est même sur de l'entrée de gamme. Il n'empêche que j'ai eu de bonnes surprises pour certains d'entre eux lors de ce test !
Mes sorties se font habituellement en endurigide équipé en 27,5 alors quand je suis monté sur ce VAE tout suspendu d'une vingtaine de kilos avec des jantes de 29 pouces, j'avais peur de grimper sur un paquebot difficile à manœuvrer. Pourtant ce vélo a pas mal de peps. Le moteur est réactif et démarre au moindre coup sur les pédales (je développerai mes impressions sur les différents modes plus tard). En terme de style, le Marin joue la carte de la sobriété et laisse facilement entrevoir des projets de personnalisation pour les plus maniaque d'entre nous. La position sur le vélo est confortable une fois à son bord c'est une impression de confiance qui règne et c'est dans une allure de croisière que je pars tester ce VAE.
Évidemment, grâce au moteur EP6, c'est un plaisir d'escalader les pentes à une allure plus que convenable ! Le Marin franchi toutes les pentes et enjambes les obstacles sans difficulté. Sa seule limite est le bagage technique du pilote et son habilité à préserver sa trajectoire et la bonne cadence de pédalage.
Le Marin est un excellent grimpeur et selon moi il s'agit de son plus grand atout. Cependant, il faudra veiller à bien conserver la cadence car si l'on pose le pied en pleine pente, il est très difficile de repartir. Le vélo est lourd et le moteur a du mal à s'actionner dans cette situation.
J'ai été agréablement surpris par le fonctionnement de sa transmission et notamment du dérailleur arrière qui est un Shimano Deore en 11 vitesses. Il s'agit encore une fois d'un équipement d'entrée de gamme mais radicalement fonctionnel et fiable. Je n'ai eu aucun problème avec celui-ci. Aucun "clic-clic" étrange et des réponses du "tac au tac" même lorsque je passais mes vitesses tardivement en pleine montée. Comme quoi le plus cher n'est pas toujours le plus efficace.
Enfin, le Marin invite clairement au voyage et à passer du temps à ses commandes mais il faudra absolument changer la selle car celle-ci n'était pas des plus confortables. À moins d'entamer des sorties de moins de 20km mais ça serait dommage.
Nous voici enfin du bon côté de la pente ! Quoique en VAE les ascensions sont loin d'être pénibles. Encore une fois le Marin s'est montré surprenant. Malgré ses 23 kilos il est très joueur et relativement magniable. Il invite à profiter de chaque petit relief pour sauter partout ! Bien qu'il soit équipé de suspensions d'entrées de gamme (une fourche Rockshox pike 29 de base en 140mm de débattement et un amortisseur Rockshox deluxe select + en 140mm également) , je ne les ai pas trouvées pénalisantes du tout. Le Rift Zone est sécurisant. En revanche dans les épingles, il se montre plus physique à deplacer. C’est à ce moment là que l'on ressent tout le poid du vélo ainsi que ses grandes roues.
Il faut absolument que j'évoque La bête noire du Marin Rift Zone E1 : Ses freins !! Qui ont largement de quoi calmer les ardeurs. En effet, ils sont imprécis et ne donnent pas du tout confiance. Cette paire de TRP Slate Evo 4 pistons montées avec des disques en 203mm avant et arrière sont très difficiles à doser. D'autant que le levier est prévu pour un freinage 2 doigts ce qui nous contraint à maintenir moins fermement les poignées du guidon. Pour un pratique "randonnée découverte" pourquoi pas mais sur du All Mountain c'est limite ! Surtout si l'on a besoin de freiner en urgence. Rappelons le, le titanic a coulé parce qu'il n'a pas freiné à temps !
Autre point qui mérite attention, ce sont les pneus qui manquent légèrement de grippe. En effet, si l'on devient trop confiant sur les virages à plat, on peut vite se faire rappeler à l'odre par une décroche imprévue et vous pourriez prendre le thé avec un arbre.
Enfin comme je le disais plus haut, la fourche et la suspension ont beau être d'entrée de gamme, elles font un excellent travail ! L'absorption des chocs petits comme grands était vraiment satisfaisante. Pour une utilisation typée randonnée ce montage est suffisant et vous pourriez même vous engager occasionnellement dans un chantier un peu plus complexe. Mais pour garder un tel niveau de fonctionnement il faudra entretenir régulièrement la fourche et l'amortisseur et les faire réviser minimum une fois par an.
Finalement, qu'ai-je découvert sur les VAEs grâce à ce Marin Rift Zone E1 ? La discipline n'a pas changé, vous faites toujours du VTT (allant du XC jusqu'à l'enduro léger) seulement avec quelques petits trucs en plus. Ce genre de machine est faite pour l'exploration et les escapades en fonction évidement de l'autonomie de la batterie et de vos jambes. Le VAE peut se montrer épuisant si on le souhaite ou alors permettre une sortie confortable sans nécessairement se fatiguer. C'est agréable de grimper à plus de 15km/h !
Néanmoins, il ne faut pas oublier qu'un vélo possédant un moteur et une batterie demande de l'entretien en ajoutant également ceux de la fourche et de l'amortisseur. Mais pour tout le plaisir que vous procure ce genre de machine, on peut bien le lui rendre avec une révision annuelle.
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