Test Fox Titan Sport 2017

Préambule.

Acheté pour des pratiques engagées, je suis à mon second exemplaire de gilet de protection FOX Titan Sport, le premier ayant été découpé par les équipes du SMUR (Service Mobile d'Urgence et Réanimation) et les pompiers. Parce que les « méchantes » chutes, ça me connaît (mais je ne dois pas être le seul sur 26in.fr, faites moi part des votre en commentaire), je vous dévoile mon expérience avec cet équipement ! Bonne ou Mauvaise ? Vous le saurez en lisant cet article !

La conception.

• Généralités & Anecdote.
  

Le gilet de protection FOX Titan Sport avec la certification CE et l'homologation  EN-1621-2, vous proposera une protection assez complète de la partie antérieure du thorax, de votre dos et des membres supérieurs.

Disponible en blanc ou en noir lors de mes achats, je choisis le plus sombre des deux pour une évidente raison : l'entretien. Comme tout le monde le sait, « le blanc c'est salissant ! », et quand on se roule dans la boue tel un sanglier, « mieux vaut prévenir que guérir ». Pour information, j'ai aperçu cette veste des titans dans un coloris aux mailles noires et aux plastiques oranges dans son millésime 2018.

La veste de protection vous donnera une allure « guerrière » ! Vous serez prêts à combattre les gros spots de Freeride et les meilleurs modules en DH.

Petite anecdote, dans la saison 7 de « The Walking Dead », pour combattre les zombies, un groupe de survivants portent des vestes de protections pour la motocross et le VTT, et pour l'un d'entre eux (l'acteur Carlos Navarro interprétant le rôle d'Alvaro), j'ai reconnu le FOX Titan Sport ! La preuve en image ici.

• La protection antérieure.

Le plastron, aux nombreuses aérations, est composé de deux plaques rigides en plastique séparées l'une de l'autre par la fermeture éclair de la veste. La zone protégée débute au environ de la fourchette sternale (c'est le rebord du haut du sternum) et descend jusqu'au niveau de la partie antérieure de la douzième côte, c'est à dire la dernière. Les limites latérales du plastron sont bien pensées car elles sont faites de telle sorte qu'elles ne gênent pas les bras lorsqu’ils sont le long du corps. La stylisation des plastiques, par plusieurs formes ovales en relief et rectangulaires en dépression, donne un aspect travaillé au produit.

• La protection postérieure.

La protection dorsale en plastique rigide est articulée pour suivre à la lettre vos mouvements et épouser au mieux votre cyphose thoracique et votre lordose lombaire, c'est à dire les courbures naturelles de votre colonne vertébrale. On notera également que la jonction 2/3 supérieur 1/3 inférieur de la dorsale (là où se situe le logo FOX), vous autorisera de légers mouvements latéraux. Utile pour un désaxement du bas du tronc lors d'un « Whip » par exemple.

On appréciera particulièrement l'élargissement dans la partie supérieure de cette « carapace » qui vient couvrir les omoplates, et sa limite inférieure vraiment basse qui protège ainsi les dernières lombaires.

Dans la partie basse, la dorsale est prolongée latéralement par la large ceinture de maintien qui, par un rembourrage en mousse, participe à la protection postérieure et latérale des ailes iliaques du bassin.

• La protection du membre supérieur.

Quatre pièces sont présentes pour la couverture du membre supérieur. En effet, le sommet de l'épaule, la partie latérale du tiers supérieur de l'humérus, le coude et l'avant-bras disposent de coques en plastique résistant pourvues de plusieurs orifices d'aération.

En utilisation.

• L'ajustement : parfait !

Pour une hauteur d'1m75 et un poids variant de 74 à 79 kg (la faute aux M&M's), le FOX Titan Sport en taille M s'ajuste parfaitement à ma morphologie grâce aux nombreuses sangles de réglage. Impossible qu'il ne vous aille pas si vous l'avez acheté à la bonne dimension évidemment !

• Le confort : discutable !

Si il est plutôt préconisé de porter sa veste de protection à même la peau, je revêtis toujours un t-shirt synthétique en premier, car je préfère avoir ce vêtement trempé de sueur plutôt que le gilet. Ensuite, sauf exception, je recouvre le tout d'un maillot à manche longue très respirant afin que les mailles des avant-bras de la veste FOX ne soient pas soumises aux projections de boue ou de graviers.

Malgré des mailles très aérées, et un dessous-de-bras découpé, le Titan Sport vous tiendra chaud. Il vous faudra profiter de la vitesse des descentes pour refroidir.

De plus la veste est assez lourde, et ne se fera pas toujours oublier. Pour des pratiques tels que le Freeride et le DH, on la toléra, mais pour l'Enduro, son encombrement pénalisera votre chronomètre. Pour cette dernière discipline, prenez un FOX Titan Sport si vous êtes un amateur qui vient se faire plaisir et qui souhaite avoir le sentiment d'être bien couvert. En revanche, si vous comptez finir parmi le haut du tableau, le gilet vous gênera dans vos relances ainsi que dans les montées et il vous trucidera littéralement dans les secteurs de liaisons.

• La modularité : ingénieuse !

Un point très positif pour cet équipement, c'est la modularité. En effet, la dorsale est détachable du reste du gilet et peut se revêtir seule grâce aux brettelles fournies à l'achat. A l'inverse on pourra garder le gilet seul (sans la dorsale) afin de l'utiliser en combinaison avec un sac à dos avec dorsale intégrée.

• Les Accessoires : à adapter !

Pour immortaliser les meilleurs descentes, j'utilise une GoPro fixée sur mon thorax grâce au harnais de la marque. Pas de problème d'ajustement, les sangles sont assez grandes pour porter l'accessoire de fixation par-dessus le gilet, et il n'y a pas de problème pour que la petite caméra sportive reste plaquée sans bouger à l'avant du plastron.

D'habitude sans dorsale, j'utilise un CamelBak Mule NV qui dispose d'un système de ventilation qui surélève le sac dans le dos pour faire circuler l'air. Mais là, ça ne passe pas avec le gilet Titan Sport, l'inconfort est insupportable, puisque le système de ventilation n'épouse pas parfaitement ma dorsale. C'est pourquoi j'ai réinvesti dans un petit sac avec poche à eau des plus simples : le B'TWIN 500. Dès lors plus de soucis de compatibilité !

Crash Test.

Bon, il faut savoir que malgré le caractère très rassurant du gilet, sur les grosses chutes, il y aura quand même de la casse. Vous ne serez pas immortel comme « Duncan McLeod », héros de la série des années 80/90 « HighLander » diffusée sur M6 (La référence ne dira certainement rien aux plus jeunes, mais ça va rajeunir les plus vieux hein!). Très efficace contre les dermabrasions, la veste aura une utilité beaucoup plus modérée sur les impacts à haute vélocité. Pour preuves, les trois exemples qui suivent.

• Crash n°1 : Contusion de l'épaule gauche.

Sur la piste verte bien lissée, la « Bike All », de la station de Métabief (25), je m’entraînais, au guidon d’un gros DH tout mou, à la prise d'épingles dans le secteur dédié. À la recherche du virage parfait, je pris une trajectoire beaucoup trop large en frôlant le bord de piste sans pour autant la quitter, et n'ayant pas pris en considération la grande dimension de mon cintre, l'extrémité de la poignée heurta d'un petit centimètre un arbre, ce qui eut pour conséquence de m'envoyer dans le fossé en mode bûcheron en me défonçant l'épaule contre un tronc qui perdu pour le coup son écorce. Bilan : la forme de la protection au sommet de l'épaule gauche tatouée sur la peau avec en détail, les petits trous d'aération.

• Crash n°2 : Fractures claviculaires et costales, contusions pulmonaires et lombaires.

Un appel entre 35 et 40 km/h, puis une réception beaucoup trop juste sur une double bosse, suivi d'un OTB (« Over The Bar », par-dessus le guidon en français) et pour finir une réception sur le côté gauche du corps, eurent beaucoup de conséquences. Pour n'évoquer que les traumatismes dans la zone couverte par le FOX Titan Sport (ouais parce qu'il y a eu plus que ça...), on peut citer : mon amour propre, une clavicule en miettes, des côtes cassées, des contusions pulmonaires bilatérales (présence de sang anormale dans les poumons des deux côtés) et une grosse contusion dans le bas des lombaires. Malgré le bilan lourd, je pense que le gilet à jouer son rôle de protection, car sans lui, le diagnostic aurait pu être bien plus grave. Je m'explique. Au vu de la localisation des fractures costales, sur les arcs postérieurs à 2 cm de l’insertion sur le corps vertébral, on peut très bien imaginer de très probables lésions sur le rachis dorsal en l'absence de cette veste renforcée…

• Crash n°3 : Fracture de la tête humérale.

Avec un pierrier bien humide lors d'une course Enduro, un concurrent qui ralentit d'un coup fortement devant moi, peu d’adhérence pour freiner et une vitesse importante, l'évitement s'est traduit par un décrochage du pneu avant, puis une chute pas des plus spectaculaires. Pourtant au final, fracture de la tête humérale en dépit des renforts du gilet Titan Sport.

Les critiques.

• Le retrait : aux ciseaux !

Une fois sa session de ride finit la veste FOX n'est déjà pas des plus simple à quitter, mais en cas de blessure, cela devient impossible.

On peut donc critiquer fortement de manière générale l’ensemble des départements de recherche et développement des concepteurs de protections VTT sur l'absence de « système de retrait facilité » en cas d'impossibilité de mobilisation de la victime. J'aurais apprécié par exemple des systèmes de fermetures éclair supplémentaires, ce qui aurait évité au gilet de finir découpé en lambeaux…

Pourquoi je me permets de telles remarques ? Et bien c'est simple, j'ai déjà été comme on dit « des deux côtés de la barrière » ! En tant que blessé comme vous venez de le lire, mais également en tant que professionnel dans la prise en charge de patients polytraumatisés ! Et autant vous dire qu'il n'y a rien de plus chiant à découper en urgence que vos vestes de protections pour le ski, l'équitation, la moto, le ping-pong ou le VTT ! Dans l'incertitude du diagnostique, ou même lorsqu'il est établi justement, ne pas mobiliser la victime lors du retrait de son équipement et de ses vêtements est indispensable afin d'éviter l'aggravation de potentielles lésions et de son état actuel.

• La rigidité : copiez la concurrence !

En cas d'accident, les automobiles actuelles se déforment pour absorber le choc et induire le moins de dommages aux occupants, et ceci contrairement aux anciennes voitures aux châssis ultra rigides qui engendraient d'importants dommages aux personnes. Sur le Fox Titan, c'est pareil, les coques rigides et l'épaisseur de mousse faible transmettent les chocs. L'idée d'un système pneumatique que propose certains constructeurs n'est donc pas totalement gadget !

Conclusion.

Un gilet avec une allure de « combattant » , à recommander en DH et en Freeride, utile sur les petites chutes, moins inefficaces pour les gros traumatismes même si il diminue leurs conséquences. Le FOX Titan Sport, armure des temps modernes, est trop lourd pour les Enduristes qui veulent faire péter un chrono et qui s'orienteront peut-être davantage vers des vestes plus légères en D3O et sans manche.

PS: Et si un jour je découpe vos protections, faites pas la gueule, c'est pour votre bien ;-) !