Night Freeride épisode 1

Rider de nuit, c’est possible et c’est même assez excitant ! Voici le premier volet de notre diptyque consacré à cette pratique de saison.

Fin octobre, fin des hostilités, 90% des riders voient la fin d’une belle saison et le début du calvaire : ce bijou à plusieurs milliers d’euros mis au repos pour hibernation, et pour cause, la nuit tombe en plein milieu d’après midi, cela ne motive pas trop à sortir le biclou !

Jusqu’à présent 2 choix se présentaient à vous :

1-    Acheter un écran plat 16/9 et regarder des gens parler d’une crise que vous sentez oppressante malgré vos efforts pour relancer la croissance (la boucle est bouclée...).
2-    Vous saouler tous les soirs à la bière pour oublier, moyennant un budget de 20€/jour non remboursés par la sécu.

Et puis voilà, les technologies ont évolué depuis la vieille loupiotte à pile alcaline de votre grand père. La loupiote a été remplacée par des diodes hyper puissantes, et l’alcaline 1,5V par des batteries hautes technologies Lithium-ion ou Lithium-polymère rechargeables et, elles aussi, super puissantes ! La différence entre ces 2 technologies, c’est 50 ans, c’est à peu prêt la même chose qu’entre une machine à écrire et le dernier ordinateur portable à processeur core2duo : à la base c’est l’évolution logique, mais au final ça n’a rien à voir !

Avec la lampe de Papy, on avait un vieux halo tout juste capable de vous amener aux toilettes un soir de pleine lune... Je m’explique : avec la lampe de Papy, on avait un vieux halo tout juste capable de vous amener aux toilettes un soir de pleine lune. Avec nos lampes high-tech, vous éclairez mieux qu’une semi-remorque en plein phare (j’exagère à peine). Du coup, de même qu’avec un ordinateur moderne faire du traitement de texte est anecdotique, aller au toilettes avec sa frontale 300 lumens (le lumens est l'unité de mesure de la puissance d'une source lumineuse) relève de la blague ! Vous me comprenez bien, les pratiques ont évoluées, et aujourd’hui il deviens possible de faire des sports de plein air voire de glisse en pleine nuit grâce a ces phares portatifs.

Quel est l’intérêt me direz vous ? Et bien profiter de votre matos 12 mois/12 et 24h/24, découvrir de nouvelles sensations (et vous en aurez !), et puis vivre votre passion à fond, aller plus loin dans la pratique, et pourquoi pas s’entraîner pour les compétiteurs.

Rouler de nuit, c’est rouler différemment, dans une sorte de bulle délimitée par votre éclairage. C’est être seul au monde, rouler pour soi, se faire des sensations nouvelles, redécouvrir un sport hors des foules et des chemins connus par cœur. Car même connu par cœur, un sentier de nuit c’est autant de surprises que d’obstacles. Les sensations seront multipliées par un facteur 2 au bas mot !
 

Les obstacles apparaissent au dernier moment puisque l’on a grosso modo 5 mètres de visibilité avec une lampe moyenne, et ils sont de plus un peu aplatis visuellement. N’ayez pas peur du froid, le degré de concentration demandé vous fait vite oublier tous détails futiles de ce genre !

Après un temps d’adaptation normal au début de chaque descente, vous trouverez vite vos marques ! Et après quelques sorties vous aurez vite envie de repousser vos limites, d’aller voir jusqu’où vous pouvez allez, quelles vitesses sont atteignables, quels sauts sont faisables, et quels découvertes risquées vous pourrez tenter. Avec du bon matos, et de l’anticipation, vous vous rendrez compte que finalement les limites sont assez proches du jour mais avec des sensations décuplées.



Au niveau des pratiques, seule votre imagination et votre courage posent des limites, rien ne vous empêche d’aller faire de la rando tranquille ou de l’enduro hard, ni même un gap de 4m ou du dirt ! Un X-up par ci, un bunny par là, tout un passage en wheelling, du technique, du rapide, chacun y trouvera son compte.

Pour les sauts, les sensations sont étranges car la récep’ est bien souvent invisible à cause du regard qui porte au loin : pensez à repérer ! Il serait un peu bête de se retrouver avec une fracture de nuit dans la forêt ! Si vous êtes seul, je vous laisse imaginer les problèmes de logistique … Mais en dehors de ce détail, il me semble que beaucoup de choses sont faisables, peut-être pas toutes, mais sur les sauts que vous savez faire, 90% passeront ! les 10% restant seront ceux qui vous font douter de jour. En tout cas, le temps passé en l’air sans repère vous semblera bien plus long !

Pour ce qui est des itinéraires inconnus, il me semble qu’en France on prend quand même rarement des risques inconsidérés, et si on se perd, on est rarement à plus de 10 km d’une habitation. Au pire vous risquez de passer par un sentier moins intéressant. Alors tentez un peu des choses nouvelles (à condition d’être en forme, bien équipé et d’éviter de partir seul) ! C’est l’occasion de se faire des sorties vraiment originales et inoubliables. Sachez que certaines lampes que nous avons testées ont été développées spécialement pour la course d’orientation de nuit, ça laisse de la marge !

Coté technique, ne vous souciez guère de l’autonomie de vos batteries, elle sera dans la plupart des cas supérieure au temps que vous pourrez passer sur une sortie !

Vous vous rendez maintenant compte qu’en s’organisant un minimum, on peut aller très loin dans cette pratique qui sera une façon différente de faire du Mountain bike. Une pratique à part, un univers parallèle, dans lequel comme nous, vous pourrez explorer des voies nouvelles aussi bien en ride qu’en image. Et ainsi éviter la déprime de la crise, ou la crise de foi ! Alors merci qui ? Ah et au fait ! On a profité de ces sessions un peu folles pour faire aussi quelques images vidéos : on est sur le oueb non ? Alors autant vous en faire profiter, là tout de suite...

 

Prochaine étape, notre guide de l’utilisateur, avec les conseils pratiques.

Remerciements particuliers à Eric Lescarcelles et Petzl pour le prêt de matériel.

Portfolio Jacques Combaz - en voir + sur son flickr

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