Essai Scott Genius en conditions extrêmes.

Et oui, c’est les skis de rando qu’on aurait dû prendre à la place des vélos… Du coup, les conditions post-apocalyptiques auront eu raison du prologue et donc de mes premiers coups de pédales sur le vélo… Retour sur Nice. 



Le terrain ne sera pas sec, c’est un fait ! Du coup, changement de pneus avant, l’Ardent c’est un bon pneu mais dans la boue à l’avant j’en doute. Du coup, je décide de mettre à l’avant un michelin Wild Grip'R 650b et garder l’Ardent à l’arrière, le tout en tubeless.



BIMM le réveil du dimanche matin à 4h, c’est déjà une victoire en soit d’avoir réussi à sortir du lit ! (Y a pas un stickers de finisher pour ça ?). Bizarrement on trouve qu’il manque des nuages dans le ciel, on voit même du ciel bleu… 

La Colmiane a revêtue sa plus belle robe blanche pour nous accueillir. Georges décide de limiter l’attente sur la ligne de départ, où la température ne dépasse guère les 0°, les trois vagues partiront avec seulement 10mn d’écart, ça va bouchonner sévère…

On improvise un réglage des suspensions 10 mn avant le départ, 10 bars dans l’amorto, trop mou, 15 bars, ça va mieux ! Pour le reste on verra durant la course…


 
2 coups de fusil plus tard (la chasse est, semble-t-il, plus le dada du maire que le vélo), c’est au tour de la troisième et dernière vague de partir. Youhou ça descend… en fait non, ça monte, va falloir m’y habituer je crois…


Durant la monté sur les pistes de ski on rejoint rapidement la seconde vague. Je fais quelques arrêts pour fignoler les réglages (hauteur et inclinaison de selle).
Les premières impressions en montée sont bluffantes.
Le vélo est rigide et léger, les suspensions ne pompent pas, la position sur le vélo est plutôt confortable ! Par contre, je me surprends à mettre rapidement le 32-42 en milieu de montée, arf je vais en baver…




La consigne du jour était de ne pas se griller, du coup, tout en remontant la seconde vague, on monte dans le troupeau… Inutile de vous dire qu’à la première descente, ça bouchonne sévère… en fait ça va bouchonner jusqu’au premier ravito… Mais l’avantage c’est qu’on perd très peu de force…


Entre montée en troupeau et descente bouchonnée, je n’ai pas vraiment pu encore évaluer les capacités du vélo.
Petit arrêt au ravito, et on entame une descente bien cassante en mode rivière de boue. Je décide de lâcher les freins, je prends un max de plaisir, quelques frayeurs, mais le vélo pardonne pas mal de mauvaises trajectoires. Le 27.5 permet d’enrouler les marches, les racines, on peut donc activer le mode DH ! Par contre, je me rends rapidement compte que les suspensions sont trop gonflées, je me fais parfois un peu maltraité dans le très cassant ou dans le trialisant…


Une vingtaine de dépassement plus tard, ça regrimpe, et là, plus question de se reprendre des bouchons, je décide donc d’appuyer un peu plus sur la pédale. On sent que le vélo aime ça, toujours aussi rigide, le vélo ne délaisse aucune perte d’énergie… j’utilise le 32-42 seulement pour me reposer. Je me surprends à maintes reprises à passer sur le vélo des montées techniques, le 27.5 offre une très bonne capacité de franchissements.

Bien sûr une TransV sans portage, c’est comme de la fondue sans vin blanc, on réalise que même avec un vélo à un peu plus de 11kg, nos épaules et nos mollets n’apprécient guère…

Un ravito plus tard, c’est reparti pour, la très redoutée, descente du Brec Utele. Dans les pierriers, le vélo se comporte plutôt bien, même si avec des suspensions aussi souples que moi, je me fais secouer dans tous les sens. Encore une fois le vélo pardonne pas mal de mauvais choix, j’en profite pour le remercier… Par contre, même si elles sont globalement peu nombreuses, les épingles ne sont pas les amies du Genius !


La combinaison du cadre en taille L, du 27,5 et d’un angle de chasse court, fait que le vélo est difficile à emmener dans les épingles, même en engageant, ça passe mais quasi à l’arrêt. Pour l’instant, les 2h passées sur le vélo ne me permettent pas de passer les épingles en « nose », ça viendra plus tard. La descente devient moins technique et plus rapide, le vélo est vraiment stable et précis dans les singles. Avec la vitesse, le vélo se révèle joueur, on place facilement la roue arrière, on se surprend à mettre de l’angle,…


Après la neige, la boue, le soleil décide de pointer le bout de son nez.

On le regrettera presque, la boue se met à sécher et le XX1 en souffre. Le passage des vitesses n’est plus autant précis, il faut passer 2-3 vitesses d’un coup pour le réveiller.




Roulant en enduro en mono plateau, j’avais vraiment hâte de tester ce groupe. L’avantage principal de ce groupe, c’est la sécurité qu’il apporte (pas de déraillement, pas de chaine cassée,…). Je déplore aucun déraillement, ni aucun autre problème. Son défaut principal, c’est sans doute son prix. 

Durant le reste de la course, j’ai pu progressivement me familiariser avec le vélo, je prends de plus en plus de plaisir en descente mais également en montée, où en montant la plus part du temps à vélo j’économise de précieuses forces !


On voit la mer ! Ça sent la fin… L’avantage de partir en dernière vagues c’est qu’on passe son temps à doubler ce qui est bien sûr plus motivant que l’inverse…
Autant tout au long de la course j’étais détendu mais là, je commence à stresser. On nous annonce dans le top 100, j’ai plus vraiment envie de casser maintenant. Je commence à redouter les descentes et me réjouir à l’approche d’une montée, « serais-je passé du coté obscure de la selle? ».





Je m’applique donc à être précis et propre dans les dernières descentes, ce n’est pas chose facile vu mon gabarit d’ex-rugbyman amateur. Je me réjouis d’arriver dans les premiers à Nice, car à 14h30, les policiers n’assureront plus la circulation, réquisitionnés pour le match de Foot Nice/Lyon.

J’use mes dernières forces sur le 32/10 du XX1 en mode avion de chasse sous le tunnel ! On est quand même content de voir la balade des anglais !

Je me place à la 52ème place en bouclant les 85km en 8h14. Malgré les conditions, j’ai vraiment pris du plaisir tout au long de ce magnifique parcours, le vélo n’est sans doute pas innocent dans l’histoire.





Il est clair qu’après ces 8h15 passé sur sa selle, le Genius est sans aucun doute le vélo parfait pour ce genre de parcours. Excellent grimpeur en particulier dans le technique, il est également joueur sur les singles rapides et plutôt bon descendeur dans le cassant.

Si l'on rajoute à ces qualités la fiabilité du montage, aucun problème si ce n'est 

Cependant, on arrive très vite aux limites du vélo dans les sections techniques (épingles, partie trialisante,…).


A l’issue de cette transV mon seul regret est de n’avoir pas eu le temps de régler les suspensions correctement, afin de profiter des 170 mm de débattement de la Bos Deville dans les magnifiques descentes de ce parcours.

On a aimé :

- Poids
- Comportement en montée, en relance et en capacité de franchissement
- Bon dans le cassant
- Résistance et fiabilité 

On n’a pas aimé :

- Comportement dans les épingles et dans le technique trialisant