Rocky Sports Inside - Samoëns ES #1

Pour la deuxième année consécutive, Samoëns accueille la première manche de coupe de France d’enduro de la saison. Fini les sorties entre potes et les entraînements de dernière minute, les choses sérieuses reprennent! Tous les membres du team ont répondu présent ce week-end, sauf Barth qui est toujours blessé au genou.

Pour la deuxième année consécutive, Samoëns accueille la première manche de coupe de France d’enduro de la saison. Fini les sorties entre potes et les entraînements de dernière minute, les choses sérieuses reprennent! Tous les membres du team ont répondu présent ce week-end, sauf Barth qui est toujours blessé au genou.

Rocky Sports Inside - Samoëns ES #1

On retrouve d’un côté les baroudeurs (un peu manouches sur les bords), qui n’ont pas peur de braver le froid et la pluie de Haute-Savoie et pour qui dormir en tente à côté du Jumpy est légion. De l’autre, les petites natures, qui ont besoin d’un spa et d’un lit bien douillet pour péter la forme le lendemain (on les voit les futurs papas !!).

Pour ma part, je décide de camper. Pas sûr que ce soit le bon choix mais le porte-monnaie ne s’en portera que mieux.

Avant d’installer les tentes, chacun part reconnaître les tracés à pied. Comme les spéciales sont vraiment longues, on se sépare de nouveaux en deux groupes : ceux qui espèrent tout reconnaître et qui n’ont pas peur d’avoir les cuisses en coton pour la course, et ceux qui suivent le mouvement, mais qui au fond préfèrent attendre bien tranquillement au campement...

Mes mollets de coq me poussent à choisir la deuxième option; c’est tellement plus efficace d’écouter Bapt nous faire un compte-rendu détaillé des pistes, on s’y croirait déjà ! Du coup je ne reconnais que la sp1.

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Après l’installation de notre paddock « world class level », Luka Bol s’improvise cuistot et nous sert un bon risotto, ou plutôt un bon plat de pâtes, va savoir comment faire la différence, mais ce n'est pas mauvais ! Le toutim englouti, on file au lit. Le samedi est une grosse journée, il faut se ménager dès le début.

Le lendemain, la journée s’annonce riche en émotions : deux spéciales à faire chacune deux fois, et une troisième spéciale à faire une seule fois.

Le soleil vient timidement nous réveiller, les nuages restent encore bien accrochés aux sommets. Ambiance canadienne garantie, le brouillard qui nous reçoit de bon matin au départ est à couper au couteau. Le soleil refait quelques brèves apparitions. Je pars faire tourner les jambes avec les autres riders pour rester chaud.

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Malheureusement, le temps d’attente est long et c’est déjà la foire d’empoigne pour partir juste après le top 20 et les dames.
Pas grave, on prend son mal en patience, on blague en attendant son tour, les sudistes mettent l’ambiance, autant dire pas de quoi s’affoler, on a l’habitude d’être malmené en Enduro-Séries ! Le système de course est maintenant bien éprouvé, les coureurs partent à 10 secondes d’intervalle mais ça reste toujours la bagarre. Rien à voir avec un rallye régional ou un Superenduro sauce italienne.

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C’est enfin à mon tour de m’élancer!
Les pluies des jours précédents et la rosée du matin ont rendu le terrain particulièrement glissant; le grand champ du haut est assez piégeux.

Hop, je me fais une petite glissade les deux pieds toujours clipsés sur le vélo pour me rafraichir un peu. La suite devient plus sympa, entre passages monotraces et portions freeride dans l’humus. On débouche ensuite sur un long pédalage qui fait mal aux cuisses, puis c’est reparti pour de la DH full gaz dans la forêt; portions rapides et portions plus lentes s’enchaînent, pas mal pour un début mais un peu déçu par ce run qui manque clairement de piment.

Je ne suis pas très friand des grandes lignes droites entrecoupées de chicanes censées casser la vitesse, où je ne me sens pas super à l’aise. C’est là où je m’étais cassé la rotule du genou l’an dernier donc je me méfie…

Je suis plutôt sur un faux rythme et malgré ma motivation au deuxième run, mes chronos ne sont pas exceptionnels. Pour les autres du team, ça se passe plutôt bien. Baptiste est dans les 15, Damien, Thibaut et Arno dans les 30, moi dans les 80…

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Il est temps de se frotter à la deuxième spéciale, annoncée comme étant la plus descendante et la plus technique de la journée. C’est donc reparti pour un tour de manège, l’ordre de départ devient un peu plus naturel maintenant que chacun connaît ses chronos et son niveau.

Le start est donné au même endroit que pour la sp1, puis on bifurque dans la direction opposée avant de rentrer dans le bois et de plonger dans la pente sur une succession de virages tracés dans la pâture.

On se croirait presque sur une bonne vieille course de DH américaine Norba, à l’époque où les cintres ne dépassaient pas les 680mm de large mais où la vitesse moyenne atteignait vite les 40 kms/h (Cf. le tout premier Earthed).

Trop bon de passer les courbes pleine balle en mode supermotard, pied sorti, le vélo en trav’ !

La suite est tout aussi belle, la piste devient de plus en plus sinueuse dès que l’on rentre à nouveau dans la forêt; des épingles raides et garnies de racines laissent aucune chance à un pilotage approximatif. Chacun son style, pivots sur la roue avant pour trialiser ou tout en glisse pied sorti, du pilotage tout à l’instinct.

Le final est lui aussi très exigeant; les racines sont toujours denses et de plus en plus de pierres font leur apparition. Les bras chauffent, les doigts se crampent sur les freins, la lucidité diminue.

Sur cette fin de parcours justement, que ce soit au premier ou au deuxième run, je n’arrive pas à me lâcher, le manque de relâchement m’empêche toute attaque et je n’améliore toujours pas mes chronos. Je recule encore un peu plus loin dans le classement, mauvais signe. Les autres tiennent leur rang et semblent plutôt satisfaits. Tout le monde s’accorde à dire que cette deuxième spéciale est une réussite.

Une fois les vélos nettoyés une énième fois au jet d’eau, on remonte pour la dernière descente de la journée qui débute au cœur de la station de Morillon.
Pour s’y rendre, on emprunte un chemin de liaison ravagé par l’eau de pluie, néanmoins plaisant à rouler à vitesse réduite. Il ne faut juste pas casser ou pincer bêtement…

J’attends cette spéciale avec impatience, je suis prêt à tout donner pour remonter un peu dans les places. Ca tombe bien, les autres aussi !

Je pars à bloc, le couteau entre les dents sur la piste de ski qui traverse la station, je rentre à bloc dans le passage du wall (à l’intérieur d’un tunnel), et c’est parti pour une portion à mach 12 dans un goulet qui emprunte le bas de la DH de coupe Rhône-Alpes de Morillon; à ce stade tout se déroule pour le mieux. Le tracé suit ensuite une crête (sèche pour une fois !) et plonge dans un bois où des appuis fraichement piochés nous accueillent à bras ouverts.

Après ce petit intermède ludique, une montée infernale sur le bitume nous attend. J’attaque en danseuse mais très vite je ravale ma fierté et me rassois, ça monte vraiment fort et je suis à bout de souffle.

La fin se termine dans le bois au dessus du village de Morillon. Je signe un chrono plutôt correct cette fois-ci, ça me remonte un peu le moral. Baptiste grappille quelques places, Damien et Thibaut semblent un peu déçus par leur prestation mais finalement ça ne les fait pas reculer de beaucoup dans le classement. Arno toujours aussi imperturbable, le smile et la déconne contre toute attente ! Pas de changement pour lui non plus, limite mieux même.

Rocky Sports Inside - Samoëns ES #1

Après l’effort, le… ah ben là non pas le réconfort, enfin pas comme on l’imagine; il n’y a pas de repas organisé, seulement un « apéro dinatoire » offert par la station.
Petit bémol, les années précédentes on mangeait gratuitement le samedi soir sur les ES ! Pourtant le prix d’inscription de 57,5 € n’a pas bougé lui… TIME OUT pour le coup de gueule, place au final des finals, j’ai nommé la journée du dimanche et ses péripéties.

Dimanche matin, le réveil sonne toujours trop tôt, il est 6h30. J’attaque avec un bon petit déj de goinfre à base de brioche spéciale Bapt Gail (c’est à dire qu’on ne sait pas de quand elle date, mais ça fait partie de la surprise !) Les traditionnelles céréales muesli avalées, je suis paré pour attaquer cette journée du bon pied. En plus il ne pleut pas (chose peut conventionnelle dans la Yaute).

Comme la veille, on reprend le télécabine et on se refait une partie de jambes en l’… je veux dire de dérouillage de jambes.

La course est lancée, le tracé reprend le haut de la sp1 et bascule ensuite sur la gauche dans une portion que l’on prenait déjà l’an dernier le samedi. Ultra technique, cette dernière met les nerfs à vif d’entrée de jeu ; du gros raidard avec des ornières à hauteur de boîtier de pédalier, des racines traitresses et autres pièges viennent semer le trouble.

On passe ensuite sous le télécabine et la pente devient de moins en moins forte. Les dévers s’enchaînent, il faut déjà beaucoup plus pédaler. Arrivé au deux tiers de la course, un pétard long de 500m vient casser le rythme, puis on replonge dans un bois sombre et trialisant, avec des passerelles glissantes peu avenantes.

Puis rebelote, un bon gros pédalage qui monte à n’en plus finir sur un single magnifique jonché de racines et ruisseaux à traverser. C’est le finish. Pour vous donner un ordre d’idée, les meilleurs parcourent la spéciale en environ 16min. Je mettrais 19min au premier run… même si l’écart paraît énorme, je me retrouve aux alentours de la 50-60ème place, ce qui me satisfait déjà plus que la veille.

Baptiste sort des runs d’extraterrestre, il a l’air énervé qu’on lui ait volé son Spé Enduro carbone la semaine dernière au Roc des Alpes. Le gaillard roule aussi bien sur un modèle alu à peine sorti du carton, il est pas là pour faire de la figuration ! Le coach (Thibaut) roule très fort comme à son habitude. C’est une nouvelle fois dans les endroits où on l’attend le moins qu’il nous surprend le plus. Arno sort le grand jeu, il donne une leçon de pilotage à Damien qui tire lui aussi très bien son épingle du jeu et qui ne le lâche pas d’une semelle. Passage après passage, la piste se détériore et devient de plus en plus collante. Un véritable chantier.

On répète la manœuvre trois fois consécutives jusqu’à épuisement. C’est enfin terminé !
Repos bien mérité pour tous.
Rendez-vous à Allos pour la deuxième manche de la coupe du monde. Présents plus que jamais !

Les résultats tombent :

Baptiste GAILLOT 7ème scratch !!
Thibaut LEGASTELLOIS 12ème
Arno FAUCHER : 19ème
Damien SAINT-PATRICE : 23ème
Ulysse FRANCOGLIO : 73ème