SuperEnduro Sestri Levante

Un petit air italien.

Ciao, grazzie, scuzzi, sono Mary: c'était à peu près la totalité de mon italien au début du weekend, lorsque je suis partie en road trip pour la première manche du Superenduro Pro - l'équivalent de notre Enduro Series - la coupe nationale Italienne, à Sestri Levante.

Sans oublier le mix des mots  franco-espagnol et pas mal de gestes, j’ai réussi à ne pas trop mal me débrouiller au final.






Trois heures de route depuis Sospel (06), pour rejoindre Sestri Levante dans la province de Liguria, on est en bord de mer et les sentiers avec vue ne sont pas pour déplaire. C'est plus proche que la majorité des courses en France et puis les Italiens ne font pas les choses à moitié en terme d'organisation, c’est pour cela que je voulais vraiment  tester leur concept.


En arrivant à Sestri, les choses sérieuses sont annoncées haut et fort avec un panneau de 5m par 2 sur le premier rond point  pour prévenir les locaux et visiteurs de la course du weekend. Ca fait plaisir de voire que les rideurs soient aussi attendus et célébrés, mais ça met un gros  coup de pression en tant que compétiteur: l'enduro s’est énormément professionnalisé tout en restant ouvert à tous et attirant les masses içi. Quand on voit le paddock, il y a un petit air de Coupe du monde de DH, sans les semi remorques des gros team.







La version française de l'enduro met l'accent sur le moins de reco possible, chez nos voisins du sud-est, c'est tout le contraire. Ca fait plus d’une dizaine de jours que le parcours a été dévoilé et les rideurs ont limé les pistes navettes après navettes.

Cette première manche se déroulait sur 2 jours. Samedi, avec 2 spéciales qui commencent en début d'après-midi (on a donc le temps de faire la grasse mat' ou d'aller reconnaitre un peu plus). On a fait 18km pour juste 600m de dénivelé positif. La première spéciale était très pédalante avec une ou deux zone technique et pas mal de virages en épingle sur un terrain partant du grès et finissant en forêt sablonneuse. La seconde spéciale, qui était l’ancien prologue, était quant à elle en ville. Pas de micro-DH urbaine mais plutôt XC eliminator en contre la montre.             





                         
Après avoir récupéré mon vélo 10 minutes avant le départ dimanche matin. Ce dernier était "sous séquestre" depuis 30min après la fin de la seconde spéciale la veille, c’est le Paddock fermé. Afin de donner autant de chance à chacun et d'éviter des changements massifs sur le vélo mais aussi pour pousser les concurrents à avoir un vélo fiable et qui tienne le coup tout le weekend. Donc soit on a un mécano avec soi, soit c’est Article 22 (« on se démerde »). C’est bien cool comme concept, cela dit je n’ai pas eu problème, sinon cela aurait été une toute autre histoire.







Dimanche, on est parti pour 3 spéciales sur un peu plus de 35km et 1600m de dénivelé. Cette fois nous sommes sur le versant nord de la vallée, le terrain est plus boisé que la veille mais toujours autant de grès et beaucoup plus de pierriers. Ces 3 spéciales sont bien plus techniques que le premier jour et ont beaucoup moins de pédalage en côte.





La première spéciale du jour est aussi la plus courte, quasiment tout en sous-bois et comme il a plu des trombes 2 jours avant, c’est gras mais c’est ça qui est bon ! La seconde spéciale est longue et tapante, assez ouverte et à la fin de celle-ci, on a du mal à sentir ses mains. La dernière spéciale du jour est sans nul doute ma préférée, bien qu’elle commence par du pédalage en sous bois, on arrive vite dans les pierriers et sur les parties les plus techniques du weekend, où il est bon d’avoir reconnu ses lignes si l’on ne veut pas aller faire un tour chez le dentiste lundi.






Super weekend de course sur des sentiers avec vue et un temps de rêve. Et bien que la barrière de la langue soit bien présente, on arrive à se faire comprendre et à se faire de nouveaux potes de ride.


Côté organisation, c’est hyper bien rodé: de loin la course la mieux organisées à laquelle j’ai participé. Quasiment pas de queux pour retirer la plaque, bien qu'il y est plus de 500 inscrits.

Lorsque l'on retire cette dernière, on  a également  un jeu de 4 stickers à poser sur son vélos (2 pour les roues, un pour la fourche et un pour le triangle arrière) et le vélo est contrôlé au départ (si tu n'as pas tes stickers posés, tu ne pars pas), idem pour le rider: casque intégral obligatoire (et petit casque optionnel mais si tu veux pas transpirer comme un boeuf sur les liaisons, c'est mieux), genouillères, gants longs, normal.






Au niveau des coudières, ça se complique un poil: pas besoin si tu as de manches longues ou 3/4 mais si tu à un t-shirt, c'est obligatoire donc beaucoup moins cool.


Le parcours est super bien signalé et on part en binôme et avec assez de temps pour les liaisons. Donc à moins d'être un anti-doué en terme d'orientation, il est plutôt difficile de se perdre. Le nombre de bénévoles sur l’épreuve est hallucinant, avec les pompiers et les Carabinieri pour faire la circulation, les mecs en trials qui patrouillent les liaisons.

Le Superenduro Italien est à mettre dans la liste des courses à faire au moins une fois. Si vous êtes tenté, la prochaine manche se déroule à Punta Ala les 10 et 11 Mai prochain. Sinon, toutes les infos superenduromtb.com


Mary Moncorgé