On a fait un pump track

C'est dans le petit jardin d'une maison de la banlieue paisible de Grenoble que se déroule l'histoire que je vais vous narrer ici. Dans mon jardin, du moins celui de notre petite famille.

C'est dans le petit jardin d'une maison de la banlieue paisible de Grenoble que se déroule l'histoire que je vais vous narrer ici. Dans mon jardin, du moins celui de notre petite famille. Chez nous tout le monde fait du vélo, parce que c'est pas cher, c'est bon pour la santé, ça destress et c'est bon pour pour la planète. Grâce aux économies ainsi réalisées - et parce qu'on est tous aussi du coup un peu des camés du bike avouons-le - on s'est dit un jour : pourquoi ne pas faire un pump track dans le jardin ? Ca tombe bien ai-je répondu, j'ai fais la connaissance d'un gars dont c'est le job ! Cervo qu'il s'appelle. Lui aussi c'est une sorte de camé et c'est l'homme de la situation pour sûr !

Du coup je passe un coup de fil, on se cale sur le prix et sur les dates et c'est parti : ce sera pour la fin de l'hiver, en mars 2011. 

Un pump track qu'est ce que c'est ?

Cervo en parle largement dans la vidéo et le mieux c'est de voir rouler quelqu'un dedans pour en comprendre le principe. Ce qui me semble être la meilleure définition c'est qu'un pump track, c'est une piste de BMX race miniature. C'est une succession de rollers et de virages relevés, agrémentée éventuellement de jumps en table ou en transferts. L'idée est que l'on ne pédale jamais dans un pump track. On utilise les mouvement de terrain pour pomper grâce à l'action des bras et des jambes (flexion/extension) mais également les déplacements de centre de gravité liés à l'équilibre antéro-postérieur, c'est à dire en gros l'action de passer les fesses derrière la selle puis de tirer sur les bras pour ramener le corps en avant. Bref on pompe et c'est assez épuisant. En terme d'effort, c'est assez proche du classique exercice des pompes (justement !) mais le plaisir en plus, et ça c'est un sacré moteur pour se surpasser !

Pourquoi se surpasser ?

Ce n'est pas Nietzsche qui a inventé le pump track et ce n'est pas pour rien : il ne s'agit pas de faire de toi un surhomme ! Quoique... Historiquement, le pump track a plutôt été inventé pour le 4X, dont les similitudes techniques sautent aux yeux. Mais tous les cyclistes, et notamment les VTTistes, peuvent tirer profit d'un pump track, que tu pratiques le dirt, la DH, l'enduro ou le X-country. Si tu t'y lances dans une optique de compétition, il faudra simplement adapter ta méthode de travail, les phases et intensités des sessions. Renseigne toi alors auprès d'un moniteur/entraineur ou d'un coach sportif.

Le pump track c'est d'abord un travail physique d'une efficacité redoutable. Sur le plan de l'endurance tout d'abord : on peine à boucler un tour au début puis on gagne en fluidité (ah la fluidité, c'est le secret je crois !) et enfin on arrive rapidement à cruiser dans le pump. C'est trop bon ! On a alors pris des cuisses et mollets en béton, mais aussi des bras et des épaules du plus bel effet au bord de la piscine lorsque vous passez devant votre cousine Chloé... Et ce qui est vraiment beau - au risque de me répéter - c'est que comme tu t'amuses comme un fou dans ta pump, tu ne t'es rendu compte de rien, tu n'as pas souffert. Un miracle...

Enfin, et c'est la fluidité dont je parlais juste au dessus, c'est en terme de pilotage que la pratique du pump track est efficace : prendre des virages (dans les 2 sens) en engageant le corps, exploiter les rollers, tirer des manuals, etc. En fait, tu apprends la souplesse et la mobilité sur ton bike, à dissocier ton corps et ta machine pour être toujours positionné au millimètre. 

Un pump track comment ?

Faire un pump track ne demande pas grand chose : un bout de terrain plus ou moins plat avec une terre pas trop dure à travailler, c'est à dire pas bourrée de cailloux. Pour ce qui nous concerne, nous y avons consacré environ 100 m2 de terrain, au milieu des arbres fruitiers. Tout a été fait à la main (pelle, pioche, râteau et brouette) pour ne pas massacrer le terrain et parce que ça ne s'imposait pas vraiment. En effet, le chantier n'a duré que 3 jours et nous avons été 3 à y travailler vraiment. Aucun matériau n'a été rapporté et nous avons profité du chantier pour enlever un maximum de pierres et de galets du terrain. 

Pour le chantier, nous avons donc fait appel à Cervo - Jonathan Mahec pour l'état civil - dont la société South Shore Design est spécialisée (comme beaucoup d'autres, voir notre liste d'aménageurs de bike park dans cet article) dans ce domaine. Car si faire un pump track n'est pas très difficile, en faire un bon est une tout autre paire de manches. Les proportions (position, hauteurs et longueurs des rollers, rayon de courbure des virages), les parcours et croisements, etc. demandent une certaine expérience pour être réussis et permettre un maximum de plaisir. On trouvera pas mal d'infos sur le net ou en allant en voir sur le terrain, mais le recours à une entreprise n'est pas si couteux en regard du temps gagné.

Bon, je me rend compte que j'ai déjà pas mal causé et que vous avez sans doute envie de souffler un peu devant une vidéo. Il n'y a qu'à demander.

Et donc ?

Nous ne pouvons hélas pas tous faire un pump track dans notre jardin et encore moins dans notre appartement. Mais par contre, il est un investissement sur lequel les communes pourraient se pencher, certaines ayant déjà commencé à le faire. Moins dangereux que le skate park, moins cher qu'une piste de BMX et plus fun qu'un court de tennis, le pump track devrait fleurir un peu partout. C'est du moins ce que l'on peut souhaiter.