Après notre rapide test du Spicy en version 327 au mois d'Octobre au Roc d'Azur (mini test à retrouver ici), nous avions hâte de remonter sur la bête pour passer plus de temps à limer les chemins avec. C'est avec une grande joie que nous avons pu goûter à la version carbone afin de pouvoir confirmer nos bonnes sensations.
Evoquons tout de suite ce qui fait peur à beaucoup de monde sur ce vélo: la bosse sur le tube supérieur. Malheureusement dans un monde où l'esthétique règne, les designers et ingénieurs chez Lapierre ont trop voulu répondre à toutes les demandes de Mr Vouilloz qu'ils ont un peu oublié qu'une bosse "non-standard" pouvait créer l'émoi...
Alors plusieurs choses à son sujet;
Voilà le sujet est clos. On peut maintenant passer au véritable test de cette bête de course, et là, accrochez-vous car ça va très vite!
Avec les angles annoncés ci-dessus et l'empattement assez long pour notre bike en taille M, le Spicy adopte une position agressive. L'angle du tube de selle permet de monter dans de bonnes conditions alors que l'angle de chasse ouvert donne envie d'aller vite. Les 165mm de débattement arrière annoncent la couleur. On passe du côté "gros enduro".
"Full" carbone, les triangle avant et arrière sont très bien fini. Les bases sont en alu mais c'est pas plus mal vu que ce sont les parties du vélo les plus exposées aux impacts. Les courbes sont belles et on retrouve comme à notre habitude des petits détails Lapierre: protections qui vont bien, passage interne des gaines, cinématique OST et protection en carbone du dérailleur. Sur une très grosse chute nous avons réussi à péter la protection carbone... au moins le dérailleur lui n'a rien eu!
Petite note; merci Lapierre (et Rockshox) pour le Maxle à l'avant et un serrage rapide de l'axe de 12mm à l'arrière. Moins de temps perdu pour charger le bike dans la caisse c'est plus de temps passé à rouler!
Une Pike RC Solo Air et un Monarch Plus RC3. Une monte classique même si on peut se demander pourquoi ne pas avoir opté pour le RCT3 avec les positions de blocage de la compression. La version RC Solo Air est plus légère et il faut se l'avouer, c'est assez rare de vraiment se servir des 3 positions du RCT3. Si vous n'êtes pas contents ça se revend bien d'occaz et vous pourrez alors vous racheter une RCT3 d'occaz aussi. Voilà c'est dit !
Seule ombre au tableau, le switch sur l'amorto nous a un peu agacé en changeant de position tout seul (ou en tout cas à cause du frottement de notre genou/short).
A savoir que le 527 est disponible en version EI c'est à dire avec la suspension contrôlée. On vous passe les explications car le notre n'en était pas doté, mais pour les geeks, l'info se trouve ici.
Avec du Guide R et des disques en 180 AR et 203 AV suffisent à arrêter la bête. On peut regretter le manque du réglage de l'attaque des plaquettes auquel on s'était habitué sur les RSC. Comme nous l'avons déjà dit précédemment dans de nombreux autres tests, leur puissance de freinage est parfaite et nous avons du mal à leur trouver des défauts.
Une monte en High Roller II; quoi de plus classique. Une bonne accroche sur terrain non gras. Aucune crevaison à déclarer mais leur finesse de flancs apparente ne nous a pas trop donné confiance.
Les roues Mavic EN 423 manquent un peu de rigidité mais sont solides et permettent quand même d'emmener le vélo à très haute vitesse. Pour ceux qui visent des perfs en course, un upgrade ou une deuxième paire devra quand même être envisagée.
Une belle selle SDG aux couleurs du vélo, un must de nos jours. En plus d'être confortable elle s'est avérée être très solide. Pas d'accrocs ni d'usure de la déco malgré les crashs et les km engrangés.
A l'avant on retrouve un traditionnel poste de pilotage "NV" by Nicolas Vouilloz. La potence courte de 45mm et le guidon large de 780 en disent long sur le programme d'attaque voulu pour ce vélo.
Contrairement à notre TDS capricieuse montée sur le Intense Tracer, ici la LEV intégra a fonctionné sans failles.
Le seul point noir de ces périphériques réside dans les poignées Lapierre. Au bout de 2 sorties nous les avons échangé contre d'autres. Nous ne sommes pas fans de ce design à ailettes qui n'apporte ni confort ni un bon ressenti du vélo.
Le Spicy a été testé pendant plus d'un mois sur une très grande variété de chemins. Après 4 jours passés à limer Finale Ligure et San Remo, nous l'avons ramené sur nos terres Grenobloises pour lui présenter autre chose que du terrain sec et cassant.
Ce qui est flagrant dès qu'on prend le vélo en main, c'est que rien n'a été pensé au hasard. L'influence de Nico Vouilloz dans le design de la machine est très clair et cette version en carbone n'est que là pour mettre l'accent là dessus. 165mm de débattement arrière et les angles qu'il propose le propulsent dans la catégorie des gros enduros. Plutôt long pour un taille M, le vélo n'en reste pas moins maniable et vif.
Dans les montées il sait rester efficace malgré les 165mm. Ce sont surtout les gros pneus qui l'ont pénalisé lors d'une sorte typée XC de 40km! Rien d'extraordinaire sur ses performances en montée, mais une plateforme saine, qui ne pompe pas trop et dont la relative "lourdeur" sait se faire presque oublier.
Le vélo est un rail, mais un rail que l'on peut placer où l'on veut. Le vélo sait aller très vite sans pour autant perdre en maniabilité; une sorte de "stabilité active". Il est aussi terriblement précis grâce notamment à cette influence facilitée que le pilote peut exercer sur le placement du vélo. Il se commande au doigt et à la baguette (de pain).
Contrairement à l'Intense Tracer précédemment testé, le Spicy est à l'aise dans la pente, dans le raide et quand c'est rapide il procure une joie au pilotage qui est assez inédite.
Il sait cependant rester "pilotable" dans le plus lent et technique.
Côté technique, nous n'avons rencontré que quelques minimes failles: le protège dérailleur en carbone s'est brisé lors d'une chute. Il a joué son rôle de fusible. Ensuite lors de la grosse chute de Maxime lors du shooting pour le test, le guidon a réussi à passer de l'autre côté du cadre malgré le bon centimètre de résistance due au shifter. Nous avons bien évidemment desserré le shifter pour l'ôter de cette position, mais on pense qu'avec l'impact, c'est le cintre qui s'est plié pour permettre au shifter de passer le cadre.. très étrange en tout cas!
Du côté des roues et des composants, rien à redire sauf quelques rayons à resserrer mais c'est bien normal sur un vélo que nous avons reçu flambant neuf.
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