Suite à la mise en ligne d'une pétition qui demandait de "sauver le champ de bosse de Gorge Road" internet s'est enflammé ! Ce matin les autorités de Queenstown ont livré un communiqué officiel.
Le terrain sur lequel se trouvent les bosses actuellement appartient aux autorités. Elles mettent à disposition celui-ci depuis 10 ans (bail de 5 ans déjà renouvelé une fois et à priori non reconductible une deuxième fois). Heureusement les autorités ont bien compris l'importance du lieu, la quantité phénoménale de travail que demande l'entretien et ont fait preuve de clémence. La mairie et le club de VTT de Queenstown (QMTBC) travaillent depuis un an en collaboration pour trouver un nouveau lieu et à priori tant que le nouveau lieu n'est pas défini Gorge Road restera, la ville pouvant faire des baux d'un an reconductibles. Donc oui à terme Gorge Road sera rasé...
Mais finalement, les riders locaux auront peut-être la possibilité de créer quelque chose d'encore plus fou et surement plus grand ! Un mal pour un bien ? Le changement apporte du bon parfois !
On se souvient aussi de la destruction du champ de bosse à Aptos (Californie) connu aussi sous le nom de "Post Office Jumps". Le schéma était assez similaire à QT : un terrain mis à disposition par la mairie, une grosse communauté pour entretenir, rouler et faire vivre le spot, des riders qui venaient du bout du monde juste pour sauter ces doubles qu'on voyait dans toutes les grosses productions hollywoodienne de VTT. Et un jour, il a fallu de la place pour construire des bâtiments. Les gens qui sautent sur leurs vélos c'est bien joli, mais ça ne rapporte pas d'argent. Alors tout a été rasé.
Tant pis pour les rêves qui se sont créés et concrétisés à cet endroit, tant pis pour ces jeunes qui, au lieu de trainer dans les rues, sont venus rouler et shapper, tant pis pour ceux qui ont participé à l'économie locale (et oui, le shop qui vendait des pièces de vélo juste à côté, il a l'air bien malin maintenant...), tant pis pour le sport.
La ville d'Aptos et les autorités locales avaient plus ou moins promis à l'époque de trouver un autre endroit similaire pour que les riders puissent continuer à rouler, mais force est de constater qu'à l'heure actuelle rien n'a été fait et qu'une partie de la communauté ne s'en est pas remise.
L'autre spot mythique souvent associé à ces deux précédents, "La Poma" à côté de Barcelone lui a été construit sur un terrain mis à disposition par la ville en 2005. On leur avait dit "de toutes façons on construit une piscine dans quelques années ne vous faites pas de faux espoirs" et finalement 12 ans après, non seulement la piscine a été construite ailleurs mais la ville a aidé pour a construction d'infrastructures au sein du bike park (skate park, bac à mousse...).
Le bike park joui d'une excellente réputation parmi la population et est apprécié. Preuve qu'un intégrant pleinement le lieu, le sport s'inscrit dans les moeurs au titre d'un terrain de basket au coeur de la ville (ou un terrain de foot, ou de jeux pour enfants...). Certes, l'accès est payant 7 à 15€ la journée. Mais c'est peut être la garantie de la survie ?
Et pourtant si vous avez déjà été à Barcelone ou à La Poma (à quelques kilomètres au nord de la ville) vous verrez que la côte est complètement envahie de bâtiments et que ce n'est pas les grands espaces dignes des plaines américaines du Nebraska... Donc des guerres de terrain, il y en a sûrement là-bas !
Que reste-il aujourd'hui des champs de bosses librement accessibles ? C'est devenu de plus en plus dur de construire des jumps. Toutes sortes de contraintes et obligations nous tombent dessus. On veut une garantie d'assurance en cas d'accident (les propriétaires ne veulent pas pouvoir être tenu responsable) ou alors on impose une pratique payante (licence sportive, adhésion aux association avec inclus une part "assurance-multirisque-si-jamais-tu-fais-un-demi-backflip"). Et nombre sont les présidents d'association de terrain qui expliquent passer plus de temps dans les paperasses qu'à rouler/shapper.
Où est passée la spontanéité dans tout ça ? Le côté libre de la pratique ? Va-t-il falloir payer toutes ses sessions en champ de bosses ? Va-t-il falloir acheter des bouts de terrain pour être sûrs qu'un promoteur immobilier ne viendra pas imposer sa loi ? Pourquoi le sport peine-t-il tant à être reconnu ? Est-ce que l'essor des pumptracks aidera à un renouveau des champs de bosses ?
Se pose aussi le problème de l'augmentation de la population. Il faut construire des infrastructures et on grignote sur les périphéries où se trouvent souvent les champs de bosses...
Le dirt a vu tellement de superbes spots être rasés ou interdit d'accès juste parce que ceux qui décidaient n'avaient pas pris le temps de comprendre à quel point il est important de pouvoir pérenniser un champ de bosse, de se rendre compte de la quantité de boulot que cela demande, de réaliser l'utilité de celui-ci, de voir l'immense potentiel qu'il peut apporter à créer une communauté et de faire la réputation d'un trou paumé en rase campagne.
Ce n'est pas parce que la discipline n'est pas "olympique" que le sport n'en vaut pas la peine.
Mise à part que moi de mon côté j'ai toujours refusé les propositions des mairies pour justement éviter ce genre de problème de leasing. C'est pour ça que mes 2 spots sont sur des terrains privés, loin des zones d'habitations, ce qui nous met à l'abri d'éventuels projets immobiliers.
Ensuite pour la partie qui traite des responsabilités et du « payer pour rouler » cela devient presque incontournable et obligatoire.
Aujourd'hui les mentalités dans notre sports ont changé, les gens sont devenus plus consommateurs que acteurs de leur sport, et ils veulent uniquement consommer sans avoir les soucis extérieur qui relève du shape, de l'entretien, de la paperasse et des responsabilités. Donc si l'activité devient de plus en plus payante et structurée c'est aussi à cause des pratiquants.
Pour la petite anecdote, chez VBC nous faisons payer l'accès depuis maintenant 2 ans ( c'était gratuit avant ) et nous avons remarqué un changement de comportement des personnes qui viennent sur nos pistes. Les gens sont plus respectueux du travail et du lieu depuis qu'ils payent. Cela peut paraître fou mais c'est la réalité.
Faire payer nous permet de responsabiliser les riders mais aussi de financier une partie du montant des assurances qui coûte chère. - Loïc Charrière (Kiki) Vercors Biking Crew
Vous avez une expérience à raconter ? Des histoires qui finissent bien ? Des conseils à donner pour les jeunes (et les vieux) qui continuent de vouloir voler sur des petits vélos ? Où le dirt t'es aussi étranger que la notice d'utilisation de la machine à laver écrite en russe ?
22 Commentaires
Je suis justement en train de monter un terrain de bosse municipale à Turckheim 68, juste à coté de Colmar. On est encore en pourparler avec la mairie, mais si on monte un projet viable, ils nous soutiendront et nous mettrons le terrain actuellement occupé à disposition. Pour l'instant, le terrain est petit mais roulable pour tous les niveaux. Plus d'infos sur la page : facebook.com
Donc voilà, on tente l'aventure du terrain officiel avec tout ce que cela implique de paperasse, d'assurance pour le terrain.
J'espère revenir dans quelques mois avec de bonnes nouvelles.
https://www.facebook.com/Www.champdebosseterka/
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J'ai choisi Privé, pour être plus tranquille.
Je les crée à ma guise je gère l'accès du Trail comme je l'entend, mais cela ne m’empêche pas d'invité des riders de d'autres spots à venir rouler dessus.
Priver, ça reste surtout une sécurité pour le Trail, qu'il ne soit pas détruit ou rasé, si j'arrête le bike pendant quelque années je suis sur de le retrouver comme je les laisser.
Après si les gens extérieurs viennent venir nous voir rouler je les invites avec plaisir, ça donne une belle image de notre sport et ça permet de le faire connaitre.
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D'ailleurs ils me disaient que les bosses en indoor c'est trop galère à cause de la poussière que ça finit par faire.
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