Ajustez bien les sangles, installez-vous confortablement dans votre casque, mettez vos lunettes ou votre masque... Euh non en fait enlevez tout, affalez-vous dans votre canapé et servez-vous un verre de votre boisson préférée, on en a pour un moment !
L'article qui suit s'apparente plutôt à un dossier qu'à une news, on fait le tour des casques de VTT en passant par la construction, les technologies disponibles, le coût et les prix et autant vous dire que c'est long, très long...
Dès que l’on remonte un peu dans l’histoire du VTT, comme nous l’avons récemment fait avec “The Moment”, le film de Darcy Turenne sur les origines du Freeride, on se rend compte que tout évolue très rapidement, les vélos et les équipements d’il y a 20 ans n’ont plus rien à voir avec ce que l’on trouve aujourd’hui. Et ce n’est pas parti pour s’arrêter de sitôt étant donné le nombre de nouveautés apparues ces dernières années, déjà devenues la nouvelle norme. Chaque saison, les marques nous abreuvent de nouveaux produits, promettant chaque fois de redéfinir le marché grâce à des technologies novatrices inédites et censés devenir la référence indispensable à chacun.
Le marché de la protection n’est pas en reste, les technologies fleurissent et le nombre de produits se démultiplie pour offrir toujours plus de sécurité, de confort, de performance. Cependant cela a un un prix, lui aussi toujours plus élevé. Et si c’est aussi cher, c’est bien que nous sommes là pour les acheter. Vient alors la question de la pertinence, avons-nous vraiment besoin de tout cela ? Qu’est-ce que ces nouvelles technologies nous apportent réellement ? Et cet apport vaut-il le surcoût de ces nouveautés ? Des questions qui sont particulièrement sensibles dès que notre sécurité entre dans l’équation.
C’est alors aux casques que nous nous sommes intéressés de plus près, marché en véritable explosion ces dernières années, au point que choisir son nouveau couvre-chef est bientôt aussi difficile que de choisir un nouveau destrier. A travers de belles appellations marketing, les casques multiplient les technologies et incluent de plus en plus de petits détails au service de notre protection et de notre confort tandis que les zéros s’alignent sur l’étiquette. Si vous vous êtes déjà posé les mêmes questions, suivez-nous à travers cette exploration du casque de VTT.
Pour commencer, l’histoire du casque, comme celle du VTT, est tout compte fait assez courte. Effectivement, il faut tout de même remonter jusqu’au développement des courses cyclistes entre deux guerres qui ont vu l’apparition des premières protections, les casques en cuir ! Mais, il faudra ensuite attendre les années 70-80 pour voir les premiers casques en polystyrène expansé et encore 10 ou 20 ans pour les voir sur la tête de monsieur tout le monde. Pas si vieux donc !
Aujourd’hui, on identifie deux formes de casques qui couvrent les différentes pratiques du VTT, les casques ouverts et les casques intégraux, même si certains jouent aujourd’hui dans les deux catégories à la fois.
Pour la première catégorie, qui est assez large, nous allons nous concentrer sur les casques destinés spécifiquement à la pratique du VTT trail/all-mountain à randuro, en gros les casques qui offrent au moins une visière et une couverture plus importante que les casques de route, pas de casque XC donc. Ces casques sont le résultat d’une longue évolution du casque de cyclisme pour s’adapter à la pratique du VTT. Aujourd’hui, ils partagent la même construction, l’In-Mold, consistant à fusionner la mousse en EPS (polystyrène expansé) à la coque extérieure en polycarbonate en les moulant ensemble. C’est cette construction qui a permis d’améliorer à la fois le poids et la ventilation offerte par nos casques sans compromettre la protection. Cela explique pourquoi la quasi-totalité des casques ouverts sont construits de cette façon, d’autant plus qu’elle offre quelques possibilités supplémentaires. Ainsi, l’ajout d’une structure rigide en matériaux composite (on notera l’utilisation de l’aramide alias Kevlar notamment), moulée dans la coque EPS, permet de renforcer la solidité du casque et la diffusion de l’impact tout en travaillant sur des designs encore plus aérés, cela représente environ un tiers des casques open face haut de gamme aujourd’hui. Certaines marques utilisent aussi des densités d’EPS différentes afin d’améliorer la protection contre les impacts quelle que soit leur vitesse (généralement une seconde couche d’EPS moins dense pour mieux protéger des chocs à basse vitesse).
Pour la seconde catégorie, les casques intégraux et leurs copains à mentonnière amovible, on retrouve plusieurs constructions différentes. Premièrement, certains sont construits de la même façon que les casques ouverts afin de profiter des mêmes avantages en termes de poids et ventilation, c’est le cas du Fox Proframe par exemple ou encore de la plupart des casques à mentonnière amovible. Mais la construction la plus courante est différente, on la désigne souvent par le terme “hardshell” qui désigne la coque rigide dans laquelle est collée (voire moulée) la mousse EPS, cette coque peut être faite de nombreux matériaux, plus ou moins légers et résistants. Les coques des casques les plus accessibles peuvent être faites de polycarbonate ou d’ABS (un autre polymère, plus dur mais aussi plus lourd), c’est le cas du 661 Reset par exemple. Les plus courantes sont cependant les coques en composites, constituées de fibres, généralement de verre mais aussi de carbone et/ou d’aramide (Kevlar) pour les plus haut de gamme, ainsi que de résine pour lier la structure en fibre et donner la forme voulue au casque.
Cette construction plus traditionnelle “hardshell” se retrouve aussi en moto notamment. Les marques travaillent ensuite le design et les matériaux pour apporter protection, confort mais aussi ventilation et légèreté aux riders, cette construction offre aussi la possibilité d’ajouter une structure rigide à l’intérieur de la mousse ou encore des mousses de densité différentes comme dans un casque ouvert In-Mold.
Par ailleurs, les VTT et la pratique évoluent eux aussi, grâce à des vélos toujours plus performants, il est de plus en plus accessible d'aller très vite sur des parcours très engagés, cela se voit notamment en compétition. La prise de risque en VTT a toujours été très importante, la nécessité de se protéger l'est elle aussi et nos protections évoluent aussi. Les progrès de l’industrie dans les deux constructions évoquées ci-dessus permettent ainsi aux fabricants de casques d’offrir des produits toujours plus performants eux aussi, mais en avons-nous réellement besoin ? Quelle protection doit-on offrir à notre petite tête pour rider nos gros vélo ?
35 Commentaires
-La peau tournant sur le crâne naturellement, les bienfaits vantés du MIPS par... l'entreprise MIPS, ne sont pas si évidents lors d'études indépendantes. D'ailleurs l'étude concluait à la nécessité d'augmenter le déplacement possible du mécanisme, et les dernières évolutions vont dans ce sens.
-Les polystyrènes à plusieurs densités sont également utiles sur les gros chocs, meilleures qu'une seule grosse densité, c'est d'ailleurs leur but premier, la mousse la moins dense permettant de mieux distribuer les pressions lors d'un choc et d'entamer la décélération.
Les casques résistants à plusieurs impacts doivent être changés lors de chaque accident comme un casque normal. Il s'agit de protéger de chocs successifs lors d'un seul accident, et non de plusieurs accidents. Il n'y a donc pas d'argument de durabilité là dedans, mais uniquement de protection.
- Plus le casque est léger moins il tire sur les cervicales, donc à éviter les casques trop lourds.
- Le casque qui accroche le terrain est un très mauvais point (qui nécessite le MIPS héhé ), donc les visières c'est de la merde, les support de caméra avec ou sans caméra, idem, et les casques avec plein d'aérations carrées, et de fioriture dans les formes, c'est loin d'être top.
- Les casques censés couvrir plus la tête ont une forme qui est trompeuse (arrête à l'arrière et en haut) et ne descendent pas forcément autant qu'on le pense, par rapport à un casque de XC. D'ailleurs des bons casques de XC peuvent avoir plus de couverture que des mauvais casques "enduro open face swag with strass" donc attention au moment de l'achat.
Donc mon casque idéal pour moi est light, "in mold", avec pas trop d'ouvertures et bien foutues, rond, sans visière. Genre un vieux casque bol remis au goût du jour, ou le même avec mentonnière. C'est TRÈS moche, ça n'existe pas à ce que je sache (qui fabriquerait pour ne rien vendre?) mais serait meilleur protecteur que les derniers avions furtifs à 300€...
+ Le Brave de Bluegrass embarque déjà des inserts en D3O.
+ Plus un casque est petit (en diamètre extérieur), moins il va transmettre de force rotationnelle au cerveau (blabla marketing de Leatt).
Bon article Simon ! Le clavier a tenu le coup ?
- Il faut en effet être critique sur la communication faite sur le Mips, par Mips, mais pour moi la protection supplémentaire rapportée au coût (quelques grammes, un cheveux qui se coince de temps en temps et une trentaine d'euros supplémentaires à l'achat du casque) en fait un sacré atout. Cependant, le système n'est en effet pas parfait et évolue d'ailleurs pour s'améliorer, je me réjouis d'ailleurs de voir que certaines marques développent leur propres systèmes tandis que d'autres travaillent avec Mips au développement de nouvelles protections, on connaît les vertus de la concurrence !
- Exact ! Je n'ai en effet pas très bien expliqué ce point, les mousses à différentes densités permettent d'améliorer la progressivité de leur déformation, utile sur les petits chocs comme sur les gros en effet, merci du rappel !
C'est bien ce qui me chagrine, le discours marketing laisse penser que ton nouveau casque et sa mousse EPP pourra encaisser plus qu'un casque actuel et que tu pourras donc le garder plus longtemps, ce qui s'apparente donc à un argument durabilité et non protection... Ce n'est pas très clair !
- C'est sûr, en moto (où l'on chute en général sur une surface lisse), certaines normes vérifient d'ailleurs que rien ne puisse "accrocher le terrain justement", après quand tu chutes un pierrier c'est moins évident mais ça reste important bien entendu. Une visière détachable reste sûrement la solution, de même pour les supports Go Pro "break away", on devrait oublier le bon vieux support autocollant !
- Comme toujours gare au discours marketing des marques haha ! En effet, certains casques XC/trail protègent sûrement mieux que d'autres pourtant vendu dans la catégorie Enduro, rien de mieux que les essayer et de vérifier qui couvre le mieux !
Il est vrai qu'en poursuivant ces principes on arriverait probablement à quelque chose de bien différent de ce que l'on nous vend haha... Casque maison comme Ed' Masters ? Ou version Vintage comme te propose Léa mais sans la visière ?
Merci pour le petit rappel pour le Bluegrass au D3O, j'ai visiblement raté un truc dans mes recherches (ou perdu la mémoire entre temps haha !) J'ai édité l'article pour corriger ça !
En effet, le diamètre du casque compte aussi ! Et une fois de plus quand on voit certains modèles on doute que cela a bien été pris en compte par les constructeurs...
Merci ! Le clavier a survécu, ouf, par contre quelques petits bugs m'ont donné des sueurs froides haha !
Ouais enfin les lamelles de D3O dans le Bluegrass restent une vaste blague...
p.vitalmtb.com
C'est vraiment juste pour pouvoir dire qu'il en ont mis dedans.
Sinon Massacre à raison, un casque tout rond sans MIPS performera mieux qu'un casque anguleux avec MIPS, d'où les resultats de Que Choisir. MIPS apporte quand même une évolution comparé au même casque sans MIPS mais ça ne veut pas dire pour autant que le casque est bon niveau choc rotationels.
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Un seul regret c'est que je ne sais toujours pas quel casque prendre
En fait je me prends à rêver d'un test type euroncap mais pour les casques !
Sujet assez sensible. Les casques étant testés a des endroits particuliers et dans des conditions particulières, les marques peuvent se concentrer pour faire des produits qui passeront bien ce tests, sans forcément faire des casques plus sur. Il est tout a fait possible d'avoir un casque 5 étoiles qui protège mal dès qu'on n'est plus dans les conditions exactes du test ou sur les points impactés.
Bike Helmet Ratings
Virginia Tech Helmet Ratings - Bike helmets have been tested to evaluate their ability to reduce brain injury risk.Privilégiez donc un casque qui est confortable pour vous et qui vous plait (que vous être plus suceptible de porter et dont vous prendrez soin).
Les headforms de test (en métal) ne ressentent pas les points de pression, mais si votre casque vous appui de manière désagréable au milieu du front, ça peut faire des dégats en cas de chutte... même si le casque testé avec la headform en métal a obtenu des bons résultats.
Je te suis sur le fait de s'équiper d'un casque confortable et qui nous plaît et nous correspond avant tout !
Là est tout le problème, sans test, on ne sait pas si ça protège ou non. Avec des tests, on sait que ça protège plus ou moins bien dans un cas précis. Au final, reste les discours marketing, et les retours utilisateurs, qui sont dans les 2 cas pas forcément fiables...
Sinon, bel article, qui permet déjà de donner matière à réfléchir pour le choix de son casque. J'ai à peine survolé celui sur les normes, vais devoir y remédier
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Pas normal que sa bouge comme ca mais pourtant c'est bien la bonne taille. Vous en pensez quoi ?
Au passages super article.
Pour répondre à ton soucis de taille, je ressors le sempiternel "toujours essayer les casques avant d'acheter"...
Tout simplement car en plus du tour de tête, ça dépend beaucoup de la morphologie, la forme de ton crâne, de ton visage aussi pour les intégraux... En fonction des marques et de leur fit, tu ne te situeras pas forcément dans la même tranche de taille d'ailleurs ! Essaie de voir si tu peux te procurer un autre jeu de mousse pour compenser peut-être... ?
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On va dire que 5 ans c'est le max si tu en a pris soin et si tu ne l'as pas trop utilisé.
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