La compétition de référence du Slopestyle à Whistler fêtait cette année sa 15ème édition. Seulement 8 riders différents peuvent se vanter d'avoir gagné là-bas. La liste est courte car Brandon Semenuk a raflé 5 éditions (2011-13-14-15-17). Cam Zink (2006-10) et Paul Basagoitia (2004-05) comptent deux victoires. Andreu Lancondeguy (2008), Greg Watts (2009), Ben Boyko (2007), Thomas Genon (2012) et Brett Rheeder (2016) ont eu droit aux honneurs une fois.
En 2018 Nicholi Rogatkin devient le 9ème à ajouter son nom au prestigieux tableau. La finale en ce 18 août 2018 s'est disputée dans une atmosphère brumeuse. Les feux de forêts non-loin ont donné un aspect apocalyptique (ou martien ?) aux photos...
L'épreuve de Whistler a vu le retour de Max Fredriksson et Emil Johnasson, les deux talentueux suédois avaient les dents longues. Si le premier a décidé de ne finalement pas prendre part à la compétition car il ne se sentait pas à 100%, le second a signé deux majestueux runs. Dans la raquette d'arrivée à la fin de son premier run, Emil Johansson avait du mal à contenir son émotion. Il fait face à des soucis de santé qui l'ont empêché de rouler depuis quasiment un an, alors réaliser ce genre de run c'était une victoire en soit, bien qu'il termine au pied du podium.
Le jeune allemand Erik Fedko, qui nous a impressionné lors des étapes d'Innsbrück et aux Gets, monte sur la troisième marche avec des combos parfaitement exécutés (3-6 whip to bus, backflip triple bus, 3-6 supeman seat grab). Avec 88.25 points il se place juste devant Emil Johansson.
Brett Rheeder, dernier parti des 1ers runs avait bien entamé sa part de gâteau, mais il chute lourdement sur le dernier drop en faisant un backflip tail-whip. Il se relève et remonte directement au start sans même passer devant les caméras. C'est dans ce genre de moment qu'on voit que le mental prend le dessus sur tout. Est-ce qu'il fera un deuxième run ? Est-ce qu'il re-tentera le trick ? Nicholi Rogatkin lui a fait un premier run très propre (92.75 points) avec un peu de marge si besoin pour le deuxième.
Brett Rheeder est au start, jersey et pantalon propre comme si de rien n'était. Il démarre de la même façon qu'au premier run, réussi son front bar to condor, monte sur le drop final en bus de façon à bien lancer son backflip tail-whip final. Et ça passe. Il exulte et prend la tête du classement provisoire avec 94.5 points.
Emil Johansson bien que réussissant à améliorer son score ne parvient pas à améliorer celui d'Erik Fedko. L'allemand s'offre un "victory lap" car sa troisième place est assurée.
Il reste encore Nicholi Rogatkin à passer. Il lui faut impérativement un meilleur run, (en gras les tricks amélioré) : 720 cork, 3-6 whip, twister, double flip, backflip condor, front condor, backflip bar-spin et double tail-whip sur le drop final, le tout très propre... Le score se fait attendre... 96.5 points !
L'américain gagne pour la première fois à Whistler et remporte la "triple crown of slopestyle" (un gros chèque en jeu pour celui qui gagne 3 des 4 étapes du slopestyle des Crankworx).
Thomas Genon jouait gros à Whistler, il devait signer une 6ème place (ou mieux) pour rester dans la short-list des slopestyleurs sur le FMB SWC (Slopestyle World Championship) en 2019*. EDIT : il semblerait que les monteurs du live ont oublié la règle comme quoi un vainqueur de la Joyride est qualifé à vie pour le SWC, donc Thomas Genon est à l'abri. Son second run, toujours très technique et calculé lui permet de terminer 5ème. Visiblement soulagé, le belge n'aura pas à repasser par de plus petits contests pour gagner son ticket d'entrée. Tomas Lemoine n'était pas dans un bon jour, peut-être fatigué de tous les autres contests auquel il a pris part (Dual Speed & Style, Pumptrack...), il loupe à deux reprises les pédales sur son backflip-double whip. Il nous gâte, malgré tout, de beaux combos bien tendus.
Szymon Godziek a terminé son run, sans chuter. C'est la première fois en 4 participations. Mais l'histoire ne s'arrête pas là. Il n'avait pas son propre bike (sombre affaire de valise à vélo qui n'a pas pu être prise en charge, puis de blocage de son vélo à la frontière polonaise), il roulait sur un vélo emprunté à Jessie Ortega. Chapeau l'artiste et merci Jessie.
Matt Jones nous a régalé avec son amplitude, mais il lui manque encore des combos pour aller chercher le podium. En attendant on admire son style. Beaucoup n'ont pas réussi à sortir leur runs (Messere, Testa, Knopf, Nyquist...). Diego Caverzasi y est allé en serrant les dents et avec un pouce probablement cassé...!
*NDLR : Pour le FMB SWC les 6 premiers de la saison sont pré-qualifiés pour la saison suivante.
Les 6 premiers du FMB SWC seront donc automatiquement qualifiés pour les épreuves de 2019. Erik Fedko grâce à sa superbe saison est troisième. Brett Rheeder peut se consoler en étant le champion du monde 2018. Tomas Lemoine mange la médaille en chocolat, certes mais 4ème meilleur slopestyleur du monde ça a du cachet !
16 Commentaires
J'espère que Johansson va finir par s'en sortir (problème de santé avec sa thyroïde et son dos) et revenir au plus haut niveau !
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Quoi qu'on en dise, Rogatkin commence à être très propre. Regarde la réception du double whip sur le drop final... Parfaitement gainé, parfaitement droit. Il commence à être vraiment difficile à battre.
Rheeder il m'a stoché. Il se prend un méga slam sur le drop final en flip-whip mais revient et refait.
Y'a le replay si tu veux 26in.fr
Les runs de Genon et Jones sont à voir aussi !
Crankworx - Slopestyle - Whistler
Regardez le live de LA séance de tricotage de l'année !Connectez-vous pour laisser un commentaire
Matt Jones risque bien de gagner les runs "figures imposées" :p
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Mais Rog' il continue de me faire rêver car il balance des trucs qu'on n'aurait jamais cru possible il y a 15 ans. Son idée c'est "j'en fais un... alors j'en fait deux... puis trois..." et quand il commence à butter sur les rotations il rajoute un peu de consistance.
Et finalement Rog' fait qu'on ne s'ennuie pas trop à rester toujours dans les mêmes tricks, au sens où il pousse les autres aussi soit à essayer de l'imiter soit à changer radicalement de style (je pense à Johansson et Genon, très techniciens) pour se différencier.
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