4/10
Accroche
Durabilité de la plateforme/picots
Durabilité des roulements
Finition
Rapport qualité/prix
2 tests |
Note moyenne 6,5/10
Tous les avis
Funn est la marque à tout faire du composant pour vélo. Les Python sont leurs pédales destinées (sur le papier) aux pratiques Gravity : je cite « All Mountain, Freeride et DH ». Je cherchais une pédale légère, avec tout plein de picot pour une accroche monstre sur mon enduro, et si possible un look pas trop dégueu. Ce sont donc ces pédales qui ont attiré mon attention : avec poids annoncé à 350 g par paire, 12 picots par face, fines et larges avec une finition au rendez-vous sur les photos. 79€99 et c’est parti !
Le colis arrive ! Je m’empresse de l’ouvrir pour admirer ces sublimes pédales : les photos n’ont pas menti, elles sont classes ! Le corps est en aluminium 6061 usiné CNC, un système pour évacuer la boue et une peinture noire qui a l’air de bonne qualité. Elles sont assez larges. Sur le coup je pensais avoir trouvé ma nouvelle référence en termes de pédale, le graal qui viendrait remplacer mes HT KA01 indétrônables mais vieillissantes. Une petite hésitation m’est venue à l’esprit en voyant la gueule des picots, très (trop) larges. OK ! Je monte ça vite fait bien fait sur mon enduro et je pars faire un tour pour les essayer, chaussé de mes excellentes Five Ten Sam Hill Impact.
Premier tour de pédale avec un petit passage au BO trail puis 1h de grimpette par la route au-dessus d’Allemont pour redescendre par la single de Coteyssard.
Au BO trail, je note une tendance à voir mon pied s’échapper en l’air : elles n’ont pas les propriétés « verrouillantes » des Race Face Atlas (achetées ultérieurement pour les remplacer). Donc en slope et dirt, c’est cool puisqu’on peut repositionner son pied à souhait sans galérer 3 plombes, mais mes doutes ont commencé à s’éveiller sur leur capacité en descente.
Direction Allemont ! Pas de problème sur la route (forcément hein, c’est tout lisse). Arrivé en haut : petite pause avant d’attaquer en grand dans le single. Sur les premiers virages sinueux j’ai encore une fois apprécié de pouvoir replacer mon pied facilement mais cela ne présageait rien de bon pour la suite ! Le sentier s’élargit enfin et je commence à prendre de la vitesse : premier passage « cassant » (trois pauvres cailloux et deux racines...) = première zipette de pédale… Pas grave, on continue ! Arrivent les traces improvisées hors sentier, le genre de trace remplie de feuilles mortes où tu comptes sur ton vélo pour t’en sortir si de vilains troncs ou rochers s’y cachent. Ca n’a pas manqué : zipette. Je me calme donc et j’essaie de me concentrer sur le positionnement de mes pieds. Il faut dire que les Sam Hill Impact sont très rigides, on manque de sensibilité, et que l’accroche de mes anciennes pédales me permettait de me placer vraiment n’importe où sans réfléchir. En me concentrant sur mes pieds, j’arrive à retrouver une accroche moyenne mais le manque indéniable de grip revient dès la première sortie de virage tirée en travers, au premier buny et à la première racine. Cette piste n’est pourtant pas cassante, alors pour vraiment être sûr du manque d’accroche c’est décidé : la prochaine sortie ce sera direction les racines de la noire de Montclar ! C’est la mauvaise idée que j’ai eu ce jour-là…
Une épaisse couche de bouillasse recouvrait la piste : cool, les conditions idéales pour se prendre des retours de pédale ! Les pistes étaient défoncées, j’ai tenu deux virages. J’ai survécu la journée, j’ai démonté les pédales le soir et je me suis rendu compte qu’elles avaient toutes les deux du jeu… Elles traînent depuis dans mon garage en attendant de trouver vélo à leur pas-de-vis (elles peuvent toujours courir !).
Les picots sont trop larges pour bien s’enfoncer dans la semelle des chaussure (du moins des Stealth de Five Ten). C’est de la physique : plus les picots sont larges, plus la force (le poids) sera réparti et donc moins il y aura de pression (force/surface) pour enfoncer ce satané picot dans la godasse, OK ?
Les picots ont un profil en cône. Cela varie en fonction de leur diamètre mais de mon expérience : les picots cylindriques (profil = rectangle) présentent une capacité de verrouillage plus importante que les picots en cône (profil = trapèze) où le repositionnement des pieds et plus facile. On voit aujourd’hui des profils hybrides qui confère un mix des deux : c’est le cas des picots des KA01 qui présentent sur la moitié supérieure un cylindre fin sur un ou deux millimètres pour ensuite s’élargir en trapèze vers la base.
Les picots sont probablement trop denses sur les extrémités et pas assez au centre. Vu qu’ils ont du mal à s’ancrer dans la chaussure, une ligne très dense va juste boudiner la semelle au lieu de bien pénétrer. 12 picots n’est pas une mauvaise idée mais il aurait peut-être fallu alléger les bords pour en mettre quelques-uns au milieu.
Le look et la légèreté ne suffisent pas pour faire un bon produit : l’accroche est la première chose qui m’importe dans ma pratique et la fiabilité suit de très près. Les Funn Python ne s’inscrivent pas dans ces deux critères primordiaux : c’est un beau raté pour les orientations DH et (gros) enduro. Je pense que ces pédales ne sont vraiment pas faites pour ces deux pratiques, contrairement à ce que la description de Funn indique, et que c’est probablement un élargissement purement marketing.
En revanche en slope, dirt, all-mountain et tout autre pratique qui n’engendrerait pas des fréquences d’impact très hautes de forte amplitude (pierrier, jardin de racine, gros trous de freinages, …) ces pédales sont intéressantes. En résumé ce sont des pédales qui demandent un ride propre, fluide et une position parfaite du pied quand ça secoue. A éviter avec des chaussures dont la semelle et la gomme sont trop rigides.
Désolé Funn :-/
Texte Vincent Jarné
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