Test Trek Remedy 8 2018

C'est parti pour un pti topo sur ce Trek Remedy 8 2018 !

Voici un bike check pour commencer puisque j'ai retouché quelque peu l'équipement pour pouvoir avoir un vélo qui correspond à mes attentes :

- Cadre alu en taille 19.5,

- Fourche Lyrik 160 RC,

- Amortisseur RS Monarch Delux en 230 x 57.5 avec clapeterie revue par Trek,

- Freins Shimano SLX (en lieu et place des RS Guide d'origine) en 200 devant et 180 derrière,

- Transmission GX 12 vitesses,

- Potence Renthal 60mm,

- Cintre Renthal Fatbar Lite, rise 20 mm,

- Alternance entre les roues d'origine Bontrager tubeless en 30 de large lorsqu'il y a des risques pour le train roulant (une envie de générosité dans le pilotage ou bien un terrain plus qu'agressif) et une paire de roues montées par Asterion sur base de cercles Arch mk 3 et de moyeux Hope Pro 4 lorsqu'il s'agit d'avoir de la nervosité.

Comme toujours avec Trek, les finitions sont soignées, quelques petites astuces très bien pensées permettent que tout soit à sa place et facile à manipuler. Je pense notamment au système de caoutchouc au niveau des passages de gaine en interne ou encore aux énormes protections en caoutchouc sur la base droite ou sous le boîtier de pédalier histoire de protéger le cadre des impacts. Le cadre semble généreusement dimensionné.

Il m'a fallu tâtonné un peu pour trouver une position idéale sur ce vélo. C'est comme ça que je suis arrivé au combo potence de 60 et cintre avec rise de 20. Sur le papier, le vélo collait parfaitement à ce que j'espérais en termes de géométrie mais au final, une fois dessus, je le trouvais très court. Je mets ça sur le compte de l'angle de selle assez relevé, plus relevé que tout ce que j'avais pu rouler jusqu'à présent. Désormais, je me sens bien posé, à l'aise pour bouger et laisser bouger le vélo ainsi que pour charger l'avant.

Avant même de commencer à rouler, il y a un point à mentionner, il s'agit du système knock block que Trek a collé sur ce cadre. Il s'agit d'une butée dans le jdd qui permet d'éviter une rencontre inopportune entre la fourche et le down tube ou bien entre le top tube et les leviers. C'est bien joli mais c'est assez peu pratique à l'usage pour moi. ça limite l'angle de braquage pour transporter le vélo mais également sur les épingles, on y reviendra...A noter que Canyon a opté pour une solution identique sur les nouveaux millésimes.

En termes de suspension, le Remedy embarque le brevet maison ABP de Trek avec en plus un montage full float de l'amortisseur. Disons le tout de suite, c'est pour moi l'un des meilleurs système de suspension. J'ai roulé pendant plusieurs années un Trek Scratch équipé de ce même système et j'en garde un excellent souvenir. Ce système avec point de pivot concentrique avec l'axe arrière permet de vraiment coller la roue arrière au sol ce qui assure traction et grip en toutes circonstances. Le cadre dispose également du Mino Link qui permet d'alterner entre 2 positions d'un excentrique positionné à la jonction entre les haubans et la biellette. Cela permet de baisser un peu la position du boîtier de pédalier et d'ouvrir un peu les angles (-0.5° sur l'angle de chasse).

Montons sur ce vélo désormais ! Avant toutes choses il va falloir pédaler un peu pour grimper. Le Remedy sait faire. Sur route, sur piste ou sur single, la transmission 12V ouvre de belles perspectives. Je roule avec amortisseur ouvert 100% du temps, sauf lors des longues ascensions sur route. Le vélo ne pompe pas et offre une belle motricité. Un peu tel un tracteur, le pilote peut appuyer, le couple est transmis à la roue arrière, ne se perd pas en route au niveau de l'amortisseur et ça avance. Certes, le cadre carbone doit permettre de gagner un peu de poids, compter entre 13 et 13.5kg avec mon montage selon les pneus, et doit donc apporter un peu de dynamisme mais pour un vélo avec 150 de débattement derrière et 160 devant, le rendement reste très bon même si les relances en sortie de lacet ne vous laisseront pas un souvenir imperrissable.

Voilà le moment qui intéresse tout le monde, le moment où il s'agit de baisser la selle, de mettre le couteau entre les dents et d'enquiller le dénivelé durement acquis. Après différents tests, j'ai préféré rouler le vélo avec la position la plus slack. Le Remedy dévoile un très bon comportement en descente. Il est stable et met en confiance avec une belle marge lorsque le pilote se laisse un peu aller. En le brusquant un peu, on découvre un vélo joueur et très plaisant sur tous les terrains, que ça soit sur des singles rapides et parsemés de caillasses ou bien des choses plus virevoltantes. Personnellement, j'aurais préféré des bases un peu plus courtes que les 433mm du Remedy mais il faut tout de même être difficile pour ne pas arriver en bas avec la banane. Petite fantaisie qui me tient à coeur, la dérive de la roue arrière, rassurez vous, le vélo se prête parfaitement à cet exercice et tous les énervés du frein arrière pourront y trouver leur compte. En tout cas, comme prévu, la suspension fait un boulot terrible, lisse le terrain et permet de retarder les freinages au maximum.

Il s'en sort également très bien dans le trialisant avec une belle habileté sur le nose turn. Seul problème pour cette fantaisie, le fameux knock block, cela bride l'angle de braquage et peut être légèrement frustrant sur les épingles les plus retords. Pour contre-carrer ça, le pilote doit s'appliquer et travailler la trajectoire au maximum pour avoir la bonne ligne. ça rajoute un peu de piment mais quand on arrive sur ce type d'épingles, on aurait plutôt besoin d'un coup de pouce qu'une balle dans le pied...

En l'air, le comportement est très sain. Pas de coup de raquette intempestif et un confort très appréciable sur les réceptions. On se lance sans se demander si ça passera.

En choisissant le Remedy, je souhaitais avoir un vélo qui mette en confiance, qui soit capable d'évoluer sur tous types de terrain et que je ne réfléchisse pas à savoir quel vélo emmener, que j'aille rouler en VDM ou en bikepark. Au final, le contrat est rempli. Le vélo est vraiment prêt à toutes les excentricités. Seul pré-requis, disposer d'un terrain de jeu qui permette d'exprimer son potentiel. En effet, je trouve que le vélo dévoile tout son potentiel dans l'engagé, dans la pente...si c'est pour flâner sur les plates bandes, je pense qu'il y a plus approprié. Pour les amateurs de chrono, il y a de quoi faire avec ce vélo qui sait se montrer efficace sans être exigeant. Je pense que le carbone serait encore un cran au-dessus à ce niveau là.

(Photos à venir lorsque le soleil voudra bien se montrer)