red_rider74 ( 5 mai) disait:
Pfouah, yen a eu du pavé !
J'ai tout lu avec attention et clairement, au sujet des locs, j'ai fait les comptes et vous avez globalement raison mais je vais dresser un parallèle rapide.
Je gère un hôtel et avec le covid on a pris cher, clairement.
3 solutions à la réouverture :
* Tarifs plus élevés par rapport à d'habitude :
- Avantages : je comble gentiment les trous et j'esquive la mauvaise clientèle
- Inconvénient : je me sors du marché si les autres hôteliers ne s'alignent pas, je rate des clients classiques qui me choisissent pour raison de budget et j'ai encore moins le droit à l'erreur.
* Tarifs classiques :
- Pros : je ne perturbe pas ma clientèle, je ferais forcément mieux que zéro et c'est une sale passe, faut faire avec, je garde une marge d'erreur classique et je ne dénote pas avec mon image et politique de marque
- Cons : le trou va mettre du temps à se boucher, activité qui ne sera ni avantagée ni dégradée par rapport à d'habitude mais les clients ne vont pas comprendre qu'en cas de crise on ne descende pas nos tarifs (offre/demande)
* Tarifs réduit :
- Pros : je récupère un max de clients, je bouche le trou plus vite mais avec des petites parts donc le compte doit être bien tenu
- Cons : je récupère des indésirables locaux qui auront les moyens de se payer enfin une chambre (et là je parle de dealers et prostituées entre autres joyeusetés), si je foire mes calculs je ne rentre pas dans mes frais et je galère à payer mes employés
Pour moi, le dilemme est là : faire le choix entre Volume et Chiffre d'affaire.
On est dans la même galère.
Et si demain je reste neutre mais que les confrères décident soit de massacrer les tarifs soit de les augmenter pour compenser, je me tue moi même.
D'un côté je suis moins cher, je fais du chiffre et on va me critiquer et finir par me descendre et la chute sera d'autant plus forte que le volume ne compensera jamais le CA soit je suis plus cher et je dois absolument me démarquer pour justifier le tarif et ça implique des frais (entretien, qualité et j'en passe).
Vous voyez, pas simple comme choix.
Et après ce pâté économique, la question hygiène en station :
J'ai lu que la distance minimale entre 2 pratiquants a été établie à 10m.
En pleine foret, une distance de 10m entre un vttiste et un joggeur sont nécessaire d'après les écrits.
Autant je pense que c'est clairement facile de respecter les distances usuelles de 1m et des brouettes juste par la nature de nos bikes qui nous forcent à garder des distances (au minimum 700mm de cintre + écart classique en file d'attente, on dépasse aisément le mètre) mais si ils instaurent le 10m en station on va faire des queues infernales.
Et que dire des remontées à 2 max avec des débits pas forcément élevés sur certaines stations...
Bon après ça je me dis que dans tous les cas, les stations ne va pas perdre au change à ouvrir l'été et que ça pourrait pousser certains à le faire pour essayer d'amortir un minimum l'hiver qui n'aura pas été phénoménal
Je comprends ton incertitude, pas évident cette situation.
Travailler la marge ou le CA c'est l'éternelle question avec toujours la même règle.
Si trop de CA avec trop peu de marge c'est beaucoup d'effort pour pas grand chose et tu flirt avec les limites de tes capacités de production, trop de marge et peu de CA ça fragilise l'entreprise (tu prends le risque qu'en perdant un client ton CA entier s'écroule de manière irréversible).
Tu rajoute au problème concurrentiel les incertitudes des directives gouvernementales et t'as une belle équation insolvable, enfin sans bonne solution.
Je ne connais pas ton secteur, mais de but en blanc tu dois surement avoir des "associations" ou des groupements d'hôteliers (surtout en ce moment) qui existent et qui peuvent peu être t'accompagner toi et tous les autres dans les choix à faire. Peu être même s'entendre sur une stratégie globale, une conduite à tenir (même si dans un secteur hypra concurrentiel comme le tiens j'imagine que l'éthique c'est pas franchement à l'ordre du jour) va savoir.
Je sais que dans d'autres secteurs ça se fait, (alors bien sûre la concurrence existe toujours) et pas mal d'entreprise essayent de se serrer un peu les coudes.
Et égoïstement (car le monde des bisounours n'existe pas), en se disant que si les concurrent d'aujourd'hui tombent, déjà c'est de mauvais augure pour eux, mais que ça vaut mieux de s'aider avec des entreprises avec lesquelles on coexiste que de la laisser sombrer et voir arriver des mastodontes qui vont t'éjecter sur le plan concurrentiel.
C'est le constat de pas mal de petites boites en tous cas a cette heure (et bien entendu le plan humain derrière tout ça) qui étaient "ennemis" hier.
Au moins en gardant ses paires, ils savent contre qui ils se battent le reste de l'année.
D'ailleurs, en tant qu'hôteliers, c'est possible que la montagne attire du monde cet été.
Pas forcement pour le velo, mais tout un tas de gens qui habituellement partaient a l'étranger, vont abandonner l'idée de se masser sur les plages et certainement se dire que c'est l'occasion de découvrir la montagne l'été.
En tous cas la tendance urbaine est à la mise au vert après un épisode où tout le monde s'est rendu compte que la vie dans un petit appart en ville c'est très sympas mais ça a pas que des avantages.
Est-ce qu'une clause d'annulation sans frais et à date pas trop éloignée pourrait ne pas être un argument pour se démarquer d'autres qui ne le feraient pas ?
Tu peux même te permettre d'augmenter à peine tes prix pour compenser le risque d'une telle option offerte au clients.
Je pense sincèrement que pas mal de monde en ce moment préféreraient payer un peu plus cher, mais avoir le soulagement de se dire qu'en cas de confinement ou d'interdiction de partir ils n'auraient pas de mal à récupérer leurs billes.
En tous cas, une piste qui pourrait (m'enfin je me doute que tu as déjà du y penser) peu être te permettre de remplir un peu les réservations.
Message modifié 3 fois. Dernière modification par jycstd, 06/05/2020 - 00:57
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