Test CANYON Strive CF 2019

3 tests CANYON Strive CF.

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Note moyenne : 8,7/10

Un enduro pour le long cours.

Avis sélectionné
Profil du testeur : 32 ans | m | Colmar
Spécificités du montage :
Conditions du test : une journée de beau temps.
Cet avis matos a été rédigé à la suite du programme de Tests Privés de 26in permettant à nos lecteurs de recevoir gratuitement (et de garder) du matériel afin de les torturer sur le terrain.
CANYON - Strive CF

Points forts

Rendement en montée, poids, look.

Points faibles

N'a pas fait ses preuves dans le négatif.


Tout d’abord un mot sur l’accueil : Pierre et Alex ont été d’une grande gentillesse tout au long de la journée, faisant tout pour que l’on passe un bon moment. Ils ont spontanément proposé de prolonger leur journée, cela afin de nous donner plus de temps sur le vélo. Une superbe expérience, de très chouettes gars.

Le Strive sur le parking :

Les composants :

Le montage est très cohérent, associant des pièces réputées, dans un ensemble plutôt léger. A part les pneus (Maxxis DHR II Exo), tout est Race ready. Pour un usage plus light, plus “randuro”, cela peut très bien coller. Et puis pour les pneus, chacun a sa propre vérité.

Les roues sont des Mavic Deemax Pro. Les roues de Sam Hill ! L’ensemble est plutôt léger pour des roues censées résister à un usage enduro. Fait notable, ce sont à ma connaissance les dernières roues tubeless UST d’enduro. Génial pour claquer un tubeless facilement. Pour le reste, 28mm interne sont tout de même un peu étroits pour les incroyables gommards que l’on colle de nos jours sur les enduros. Après, il faut être d’accord avec les moyeux, et surtout les 24 rayons Zicral. Ce n’est pas mon cas, mais clairement, les roues participent énormément au dynamisme du vélo.

Cintre et potence sont siglés G5, la marque de composants gravity maison. On peut discuter de l'intérêt de lancer une autre marque de périphériques haut de gamme, surtout pour en équipier un vélo dans cette gamme de prix. A part (peut-ètre) économiser quelques euros, je ne vois pas l'intérèt d'éviter  Renthal ou Race Face. Cela dit, le cintre est bien fini, le shape m’a semblé agréable, et il ne “tapait” pas exagérément dans les mains. On a donc, presque contre toute attente, un super cintre carbone. La potence ressemble énormément à une Renthal duo. Dans l’ensemble, on est pas punis. Ce sont de beaux composants, qui ont l’air bien réalisés. Autrement dit : faudrait être snob pour changer !

S’agissant de la version team, on se retrouve avec toute la panoplie Sram haut de gamme habituelle pour le reste :

Groupe complet X01 eagle, sur un plateau de 32. Donc pédalier carbone, sur les nouveaux roulements externes DUB. Cassette 10-50. L’ensemble fonctionne très bien, c'est un très bon produit que j’utilise depuis bien longtemps. Il faut juste se méfier, surtout en 27.5 : les galets sont très proches du sol sur les grands pignons.

Les freins Code RSC sont très appréciables, puissants et modulants. On est pas sur le mordant d’un Saint, mais on a largement la puissance nécessaire. Le toucher mis à part, les sensations ressemblent beaucoup à des Hope Tech3V4 dont j’ai l’habitude.

La tige de selle, en 150 (une 170 sur les L et au-dessus aurait été bienvenue dans la pente) est une Reverb, avec la commande type shifter. Les suspensions sont confiés à une Lyric avec le nouveau ressort air (Debonair) et la nouvelle cartouche RC2. L’amortisseur est le Super Deluxe RCT.

Tout ça est accroché sur un très beau cadre : clairement, on a un cadre très bien fini, rempli de beaux détails, de petits protections bien dessinées. L’ensemble est harmonieux, les couleurs me flattaient l’oeil. Les roulements donnent envie, même si tous ne sont pas montés en chape. Pour le dire autrement : C’est un cadre qui clairement, ne ferait pas tâche dans le catalogue des marques les plus prestigieuses. (pour les snobs, même remarque qu’en haut).

A noter qu’avec mon 1m80 sur le L, ç’est à dire à la limite basse de la taille L, j’avais l’impression de pouvoir y mettre une TDS en 180mm de débattement. Voilà aussi une belle idée d’avoir raccourci les tubes de selle. Autre succès à mes yeux : un bidon de 1l rentre facilement sur le porte bidons dans le triangle avant en L.

Pour ce qui est du shapeshifter : le nouveau fonctionnement est super, très pratique. On clique une manette qui ressemble beaucoup au système Scott (en moins laid), puis on sent le vélo descendre ou remonter à la première compression de l’amortisseur. Cela marche à tous les coups, ça pourrait se faire en spéciale, ça se fait facilement quand on le veut. Il y a aussi un réel impact sur les capacités du vélo.

Pour autant, je ne suis pas sûr de l'intérêt d’un tel système par rapport à un simple blocage, dans un cadre enduro “race” : on monte au train, tranquillement, on descend sans avoir le temps de se soucier du shapeshifter. Et je ne crois pas que les liaisons d’enduro classiques justifient une position différente.

De plus, cela encombre quand même pas mal le cockpit : pour rendre un bel effet, tout est accroché sur le même collier (celui du frein) grâce à je suppose un matchmaker spécifique. Belle idée, mais lorsque l’on roule ses freins très “à plat”, on se retrouve avec des commandes dans des angles qui contraignent le pouce à des exploits techniques. Bon, ok, je pinaille. Mais j’aurais prévenu hein !

Par contre, dans le cadre d’autres programmes, le shapeshifter ouvre des possibilités au vélo : les grands raids alpins d’été, les Epic Enduro semblent possibles sur ce châssis léger et très optimisé pour le pédalage. Cela comme le choix des gommes Exo renvoie à ce qui semble être le vrai programme du vélo (au moins tel qu’il est équipé à l’origine) : pouvoir rouler longtemps et descendre fort quand même.



Sur le vélo :


L'ascenseur ! 


Bon, la règle est simple : lorsqu’on en vient à parler de choses aussi négligeables que les matchmaker, c'est que le moment est venu : il faut rouler. Sinon on est snob.

Nous avons commencé par une longue liaison que je connais plutôt bien, que j’avais roulé avec mon vélo le mois d’avant.

J’ai bien compris que le principe était de parler du Strive, mais je dois quand même remettre en contexte les vélos que je roule habituellement pour éclairer la vision que je renvoie : j’ai un YT capra alu 29, monté avec un super deluxe coil préparé par X1 et une lyric équipée du kit ressort de Cr conception remontée à 175mm. En roues, j’ai des Hope fortus 35W montées avec des Michelin Wild Enduro. La cassette est une GX eagle. Dit autrement : +800g sur le train roulant, +900g sur les supensions. Sans compter le reste. Clairement, ç’est un enduro très DH.

Je roule aussi parfois un S works Stumpjumper Evo 29 de 2013, monté d’origine. On a là des pneus assez light, des roues carbone de XC, un cadre très travaillé pour le “trail”, quoi que ça puisse vouloir dire. Bref, je le prends quand je veux rouler longtemps, et ça monte beaucoup mieux que les enduro des copains (surtout que le mien). A la descente par contre, on est pas du tout sur les mêmes possibilités. Faut pas avoir peur de claquer des dents.

Cela dit : Le Strive monte comme le stump, dans les mêmes rendements, en donnant en bonus un toucher de sol qui se rapproche du Capra. On a envie de le relancer, on se lance dans des petites aventures de côté de sentier (à la montée !). Cela avec le sentiment d’avoir tout de même du débattement. C'est comme le coca zéro : ça a le goût mais pas les calories ! 

Dans les petites montées impossibles, on a du grip, mais le vélo ne pompe pas.

Voilà un bon point : concurrencer le rendement en montée d’un vélo de trail suspendu comme un semi-rigide est une sacrée réussite. J’étais sévère à propos du shapeshifter, j’avais surement en partie tort.


Le toboggan

Lorsqu'on a eu la chance d'arriver à la descente, nous avons roulé les traces que je roule très souvent. La maison donc. Plein de repères.

Là on trouve un vélo très vif, léger, qui veut prendre de l’air, se laisser emmener par son pilote. Bien aidé par les suspensions à air, la légèreté d’ensemble, on prend plaisir à relancer en permanence, à sauter sur les bords du sentier.

J’avais peur de trouver un vélo trop rigide. Cela veut dire difficile à emmener, physique. Clairement, ce n’est pas le problème. En relance, on bénéficie clairement de la légèreté de l’ensemble. Carcasses Exo sur jantes de 28 oblige, 1.8 bars étaient le minimum, avant et arrière. Forcément, on emmène facilement de la vitesse.

Par contre, lorsqu’il s’agit d’aller chercher de l’adhérence sur une grande courbe ouverte, c'est bien plus compliqué. Le vélo tape, dérape. On roule sur des oeufs, on ose pas appuyer sur les pédales. Le vélo “lèche” mal le sol. J’ai réussi à faire un genre de tête à queue, ce qui ne m’était jamais arrivé. Dans ce cas, dans ces courbes, on est bien loin de mon capra avec son ressort qui suce littéralement le sol. Dans les épingles serrées, ç'est le mème problème. J'arrive trop vite dans le virage, car la roue arrière tape, refuse de s'ancrer dans le sol.  

Clairement, on ne peut pas tout mettre sur le dos du châssis : il y a le problème des pneus trop gonflés, d’un amortisseur qui méritait clairement des réglages supplémentaires. Ne lisez surtout pas que je pense que ce chassis ne fonctionne pas. Lisez que je n’ai pas réussi à le régler comme il faut dans la journée test.

La Lyric RC2 par contre, mème pas franchement aidée par son DHR II Exo MaxxGripp, trouve une belle adhérence, travaille bien. Vraiment agréable.

Comme j’ai cassé les oreilles à tout le monde toute la journée à propos des carcasses Exo, et que le pauvre Pierre n’en pouvait plus, il m’a gentiment proposé de reprendre le vélo avec mes roues. J’ajouterais un addendum à ce moment.

Je suis très curieux de voir ce qu’il reste des aptitudes incroyables en montée du chassis avec des pneus type super gravity ou double defense. Hâte de voir ce que le chassis peut faire en descente.

en conclusion :

Clairement, on à la un très beau vélo. Bien équipé, bien fini. Un peu trop light, mais j’aurais fait la même chose à la place du chef produit. Pour 5500€, c'est pas mal du tout. On est dans les prix des autres stars de la VPC, avec un vrai beau châssis.

La grande réussite, la grande force, c'est d’avoir un vélo en 170mm de débattement, avec les angles d’un enduro de 2019, qui monte comme un trail en 140 de 2013. Clairement, ç'est fort. Les grands raids de l’été, les Transve, les Epic enduro vous font du pied à son guidon.

En descente, le chassis est équilibré, joueur. Il n’a peut être pas le grip, ne lèche peut être pas le sol comme mon capra, mais ç’est surement possible de régler ça. Au moins dans une certaine mesure. 

Pour qui ?

Randuriste
8/10
Prise en main
Stabilité
Maniabilité
Capacité à descendre
Capacité à monter
Comportement en l'air
Qualité d'équipement
Finition du cadre
Facilité d'entretien

Commentaires

Un commentaire

ratm54 Salut Goeffrey,
Je te rejoins complètement dans ton analyse. J'aime bien l'éclairage que tu apporte par rapport à ton Capra.
Si jamais tu refait un test avec tes roues j'aimerais bien que teste quelque chose pour moi. Sur l'ancien strive je roule avec beaucoup plus de sag à l'arrière. Du coup ca pompe un peu plus mais ca colle bien plus le parquet en descente. Pourrais tu essayer le vélo avec 35% de sag à l'arrière en monté et en descente ?
Bon ride !
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