Test Devinci TROY CARBON 2016

Nerveux surtout pour le modèle carbon, qui est d'après-moi un vélo plutôt physique. Sa nervosité doit bien venir de quelque part et c'est justement cette incroyable rigidité latérale qui en fait un VTT se destinant tout de même aux pilotes avertis, ne pardonnant pas vraiment des erreurs de pilotage (des erreurs absorbées ou non par la rigidité globale du matos).

D'après-moi, ce vélo doit se rouler entre 35 et 40% de SAG arrière avec les 3 spacers, comme d'origine. On peut lire dans d'autres tests que le Troy pourrait perdre en nervosité, pas le modèle carbon, encore une fois, le matos qui l'accompagne en sera aussi pour quelque chose.
Je n'ai d'ailleurs pas cherché à essayer le Troy Carbon avec sa suspension de base, je l'ai remplacé par un RS Monarch +. Simplement car j'ai déjà eu des problèmes de surchauffe sur un Monarch "de base", et vous vous-en doutez, faire une méga avec un amorto qui chauffe c'est pas forcément agréable.

Concernant le matos : j'ai commencé avec une Pike RCT3, des ZTR FlowEX et des pneus assez "fat" tournant autour du kilo. Pourquoi je ne parle que de ça car c'est vraiment les éléments majeurs (d'après moi) qui vont affecter le comportement du vélo et sa dynamique. Peut-être encore les freins, des Maguras MT5, rien à redire à ce niveau, les 35% de SAG font que le vélo reste toujours bien collé au sol.

J'ai aussi pu essayer, pendant quelques mois des ZTR Bravo et donc des roues carbon. Le top du top, juste un petit problème de confiance après une mésaventure sur la solidité de la roue (et le prix d'un crash remplacement).

Aujourd'hui je reste sur des Arch MK3, pour le moment, solides / rigides et légères ! Couplé à des pneus renforcés on a vraiment un bon rapport poids/solidité. Aucun soucis du coté des roues à déplorer.

Du coté des terrains :
- Enduro : pour moi, ce vélo est parfait pour une utilisation principalement enduro. Tout simplement car il me permet de monter rapidement sans effort. C'est un super pédaleur et un super descendeur. Ce vélo en redemande toujours plus, malgré les 35% de SAG, on en arrive pas a bout. Malgré quelques sauts, avec des réceptions plutôt plates, on n'a jamais la sensation de talonner l'amorto.

- Sur Bikepark : On arrive tout de même à trouver les limites du vélo, ça reste très correct. Pour des personnes y allant 1 fois tous les mois, comme moi, pas besoin de plus pour passer partout. Je reviens sur le comportement assez exigeant du vélo, en ligne droite sur des racines bien hautes il FAUT aller vite. Simplement parce que si le vélo ralentit, c'est tout dans les bras/jambes. Normal le cadre est en carbon ! Vraiment, faire deux fois la même piste, une fois en reco, une fois à bloc : ça permet vraiment de voir à quel point le vélo change à haute vitesse et devient, bizarrement, beaucoup moins physique.

Je terminerais simplement sur le meilleur test que l'on peut faire d'un VTT : participer à la mégavalanche. J'ai eu peur que les 140mm du Troy vont êtres vraiment trop limites sur ce genre de courses, qui penchent plus sur du gros enduro que sur de la DH. Le vélo est vraiment incroyablement stable, surtout à haute vitesse. On n'imagine pas ce que donnerait cette géométrie avec 165mm de débattement (affaire à suivre en 2017 ?). La méga c'est aussi du pédalage, des parties plus roulantes et des enchainements de virages serrés. Et dans dans ces moments, on apprécie vraiment ce vélo qui confirme bien que la géométrie en vaut bien plus que le débattement.

J'insiste sur le fait que le Troy est pour moi un vélo d'enduro, certes un Spartan engage plus, mais je n'ai certainement pas l'expérience ni le terrain adapté pour pousser ce genre de gros vélo dans ses derniers retranchements, surtout que j'accorde beaucoup d'importance au pédalage, croyez-moi, une semaine dans les montagnes, à faire des randuros, on apprécie vraiment la facilité de pédalage de ce vélo comme d'un autre coté, une semaine de bikepark, on aimerait bien avoir un peu plus que 140mm.

Je n'ai pas beaucoup de points de comparaison, si ce n'est qu'avec un Process 153 de 2016, avec lequel j'ai roulé pendant presque un an. C'est au pédalage que le Troy m'a convaincu, sa nervosité permet de sauter dans tous les sens (vraiment dans tous les sens, pareil pour le changement d'angle dans un enchainement de virages), on tire sur le cintre le vélo décolle tellement facilement et permet de survoler chaque obstacle, un vrai régal !

C'est aussi la première fois, que, lorsque je pense à mon prochain vélo, je ne saurais pas lequel choisir car je ne retrouverais certainement plus le même comportement. C'est vraiment une sacré bombe ce Troy !

Je n'aborde certainement pas tous les points qui vous intéressent mais le test est certainement déjà assez long. N'hésitez pas à commenter et à poser des questions, j'y répondrais du mieux possible.