Test Specialized Stumpjumper EVO 29 2019

1 test Specialized Stumpjumper EVO 29.

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Remsdu95

Un mini-enduro au caractère bien trempé !

Avis sélectionné
Profil du testeur : 26 ans | 1,76m | 67kg | Avancé
Spécificités du montage : Full custom: voir le test pour le bike check.
Acheté : 4000€ d'occasion
Conditions du test : 3 mois sur tous types de terrains, globalement au sec mais pas que.

Points forts

Tout simplement le meilleur vélo que j'ai pu testé en descente. Permet de repousser (très loin) ses propres limites. Bien nerveux, permet de relancer fort.
Cadre qui permet une belle palette de montages.

Points faibles

Rendement global moyen, pompage et virages serrés en monté. A ne pas mettre en toutes mains.

I. Pourquoi ?

Après presque 4 années de bons et loyaux services l'envie de changer mon nomad 3 (27.5 full carbon) se faisait forte et après avoir testé pas mal de vélos ces derniers temps je le trouvais vraiment un peu court.
Il me semblait aussi que le vélo "accrochait" pas mal sur les impacts "carrés" (type grosse racine, pierre anguleuse), source d'inconfort et de perte de vitesse.

Je dresse donc une liste de 4-5 vélos qui m'intéressent, presque tous en 29, mais malheureusement hors de budget. Finalement je trouve une bonne occasion sur un kit cadre de Stumpjumper EVO alu 29. Clairement il est plutôt en bas de ma liste mais en même temps son "CV" m'intrigue beaucoup.

II. Sur le papier :

Historiquement le modèle EVO de chez Specialized est une version à l'équipement bodybuildé. Pour 2019 Spe change un peu de concept et sort un vélo atypique, presque un ovni, de part sa géométrie radicale : longer, lower, slacker !

Et en effet sur le papier le Stump EVO avec ses 150/140mm de débattement propose une géométrie de DH : 63,5° à la direction, 1220mm d'empattement et 47mm de bbdrop pour la taille S2 en 29", position low. Seul le reach reste raisonnable à 445mm.
Petit aparté, avec ce genre de géométrie, exit les classiques S-M-L, l'EVO existe en deux tailles: S2 et S3 avec des tubes de selle très courts ce qui permet à chacun de choisir son vélo en fonction du reste de la géométrie (reach/stack en particulier).
Le cadre dispose aussi de 2 positions avec 0.5° et 6mm de hauteur de boitier d'écart.


III. Mon montage :

Pour moi un vélo est un ensemble et il est difficile de dissocier quel est réellement l'impact de tel ou tel composant sur le rendu global. C'est pourquoi je vais détailler un peu mon montage et les raisons de certains choix:

Cadre : Stumpjumper EVO 29 alu S2. Sur le papier c'est la taille qui colle le plus à ce que j'ai apprécié sur d'autre spads. La conception/finition est vraiment bonne, le protège base par exemple permet vraiment d'avoir un vélo silencieux. Attention en revanche, si le tube de selle est très court, l'insertion de la tds reste limitée et je me suis retrouvé juste comme il faut en butée avec une tds en 170mm. D'ailleurs le diamètre de 34.9mm limite pas mal le choix.

Suspensions : Fox 36 perf GRIP2 et DPX2 remplacé par un marzo moto C2R à ressort. Au final j'ai boosté le débattement à 160/150mm par facilité pour la fourche (livrée comme ça) et pour éviter de talonner à l'amorto. D'après certains anglais il est possible de tirer un peu plus de 160mm de débattement à l'arrière sans faire toucher le pneu.

Poste de pilotage : reverb en 170mm avec kit de commande à cable, potence en 40mm et cintre carbone en 765mm avec grip ergon ge1 evo.

Roues : montage maison à base de moyeux Erase et de jantes carbones en 30mm interne importées directement d'alibaba. Suite à une erreur je me retrouve avec le modèle de XC nettement plus léger que la version AM commandée (les roues sortent à moins de 1500gr la paire) . Pour ne pas trop tenter le diable je monte une vraie paire de gommards: Michelin Wild Enduro à l'avant et Onza Aquila à l'arrière, les deux en 2.4 et pour vraiment être tranquille, un insert panzer à l'arrière et un rimpact à l'avant.

IV. Bon et sur le terrain alors ?

Au final je n'ai pas eu le temps de me poser trop de question, à peine le vélo monté que je suis au départ d'une compète en duo avant d'enchainer deux semaines plus tard avec un trip à Ainsa pour quatre jours de gros ride sur les traces des EWS.

Heureusement la prise en main a été très rapide, je me suis tout de suite senti bien posé sur le vélo. L'angle de selle bien redressé perturbe un peu au début mais apporte un vrai plus dans le raide en D+. Puisqu'on parle pédalage, c'est pour moi le défaut de ce vélo. En mode ouvert le vélo pompe pas mal et le rendement sur le plat n'est pas terrible. Un coup de propedal et ça va mieux. Sur le marzo pas de levier, mais un réglage différencié HV/BV. En fermant les basses vitesses le vélo ne pédale pas trop mal mais l'inconfort en descente ne vaut pas le coup.
Pour finir sur la grimpette, la roue avant décolle rarement et il est presque possible de grimper aux arbres, en revanche attention aux changement de directions. L'exercice est ardu et demande anticipation et bon choix de trajectoire pour passer les épingles et autres difficultés. Vu l'angle de chasse rien d'étonnant.

Quand la pente s'inverse, la géométrie met tout de suite en confiance pour attaquer. Je me sens bien posé sur le vélo, la stabilité est excellente, plus c'est raide et plus le vélo met en confiance. Et c'est pour moi là que se trouve la clé de ce vélo. Avec une géométrie aussi extrême il faut toujours charger l'avant. Si l'exercice demande une technique correcte, et une bonne dose d'engagement (aussi bien mental que physique), le jeu en vaut la chandelle. Non seulement ce bike permet des vitesses déraisonnables en ligne droite, mais c'est aussi une arme redoutable en virage. Même les épingles se passent avec une facilité déconcertante.
Avec l'amortisseur d'origine à air, le Stump est assez joueur mais la gestion des impacts n'est pas optimale. Une fois sur un amortisseur à ressort et à l'hydraulique correctement réglée, la suspension arrière fonctionne au poil et lisse même les pires descentes d'Ainsa. En revanche le vélo se retrouve plus collé au sol et il faut bien pousser pour l'envoyer en l'air (le tarage de mon ressort est peut être un peu faible je vais bientôt tester plus dur).

Pour compléter, si le rendement n'est pas le point fort du Stump, les relances sont excellentes, les roues y étant certainement pour beaucoup. Dans ces conditions chaque coup de pédale permet une franche accélération.
Pour le peu que j'ai sauté, le vélo est sain et fun mais demande a être travaillé. Ici aussi pas question de rester passif et de laisser le spad faire le job.
Enfin si je ressent une souplesse du cadre un peu perturbante sur des terrains moins engagés, lors de mon trip à Ainsa je n'ai senti aucune gêne.

V. Conclusion :

Quel bilan tirer de tout ça ? Au final je pense que mon nomad était une machine plus homogène, bien meilleur pédaleur il permettait de descendre fort. En revanche j'avais de vraies difficultés à trouver la bonne position pour passer fort en virage.

Avec le Stump je perds au rayon du pédalage, mais je me sens vraiment bien pour passer la vitesse supérieure en descente et vraiment progresser. A ce petit jeu là le gain est bien plus net que ce que j'attendais et je prends énormément de plaisir à son guidon. Et c'est bien là le plus important non ?

PS: pour discuter, il existe un topic dédié à ce modèle: Stumpjumper EVO

Pour qui ?

Pour l'enduriste de bon niveau cherchant une machine de caractère pour repousser ses limites.
8/10
Prise en main
Stabilité
Maniabilité
Capacité à descendre
Capacité à monter
Comportement en l'air
Qualité d'équipement
Finition du cadre
Facilité d'entretien

Commentaires

Un commentaire

Léa W2L Rems95, le retour ! :) Super test.
Y'a juste le titre qui est passé à la trappe, tu peux le modifier si tu veux.
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