Test Devinci 8 flat 8 2004

Géométrie / prise en main :
Spécificités du cadre :
Tube supérieur : 616 mm
Angle de direction : 66,5°
Tube de selle : 432 mm
Angle de tube de selle : 72°
Bases arrières : 440 mm
Poids du cadre : 3,86 Kg

"Fabriqué à la main au Canada", ça fait classe et ça se voit (pas que sur l'autocollant qui nous le rappelle).
Aucun détail n'est laissé au hasard sur ce vélo entre la douille surdimensionnée, le Yoke énorme au niveau des bases, les renforts bien placés, la possibilité de monter des roues de 24 ou 26 pouces, la déco unique. Il est beau et original.

Dès les premiers tours de roues, on sent que la suspension arrière et son parallélogramme déformable ne sont pas là pour faire de la figuration. Ca amorti bien, linéairement et sans talonner même lors de réceptions douteuses.
On se sent donc en confiance et ça incite à sauter plus haut, toujours plus haut...

Petit problème au niveau de la taille du spad, mais ça reste personnel. Mesurant 1.85, je l'ai choisis en taille L mais je le trouve un peu trop grand et pas facile à lever, surtout en mode DH équipé d'une 888 et avec 215mm de débattement arrière

Suspensions / comportement :
J'ai deux montages différents : un montage en Freeride léger/Enduro, équipé d'une Marzocchi 66VF, débattement arrière réduit à 180mm et un montage Freeride engagé/DH avec une 888RC, débattement arrière 215mm.


En montage "léger" :

Le vélo monte correctement, mais il ne faut pas s'attendre à un rendement exceptionnel. C'est idéal pour se rendre sur son spot le plus proche, sans chercher la performance. On durcit l'amortisseur un maximum et on peut faire de l'Enduro tranquillement. Il reste tout de même un pompage important et le poids qui nous rappelle les origines du vélo.

En descente ou en slopestyle, ce montage devient très intéressant. Le vélo est stable, même en 180mm de débattement arrière, la fourche fonctionne bien et on peut vraiment jouer avec. Le fait que le montage soit plutôt léger augmente aussi la précision du vélo dans les appuis et sur les sauts.
On sent quand même les limites de ce type de montage quand la descente devient cassante et les gaps plus hauts.
Il est temps de passer en mode lourd.


En montage lourd :

Le vélo se métamorphose pour devenir une machine à gaps. Idéal pour les bucherons canadiens, il est fait pour envoyer la sauce. Inutile d'essayer de le pousser à bout dans ces conditions, c'est lui qui aura le dernier mot. Avec ses 215mm de débattement arrière et la 888RC, on obtient un gros vélo homogène pour le Freeride engagé.

La donne change complètement quand on cherche à faire des chronos en descente sprint et on se rend compte qu'il n'est pas fait pour : pataud, mou en relance, difficile de lui arracher de la nervosité. Il gomme le terrain et le gomme trop pour cette utilisation, sans parler du pompage qui pénalise vraiment les performances

Freinage :
Les freins Hayes HFX Mag en 200mm freinent bien, mais sans plus. Leur prestation n'a cependant rien à voir avec des Hope pour cette même utilisation.
Je n'ai eu cependant aucun problème d'échauffement même lors de descentes interminables.

On regrette qu'il n'y ait pas de vase d'expension, très utile pour les purges, mais il ne faut pas oublier non plus leur prix, quasiment la moitié des Hope

Transmission :
Monté tout en Saint, les passages de vitesses sont précis et efficaces. Le cadre n'a pas de patte de dérailleur et le dérailleur arrière est monté directement sur l'axe de la roue arrière, ce qui est plutôt efficace en terme de rigidité du dérailleur. Le dérailleur ne se promène plus et ne risque pas de se prendre dans les rayons.

Le vélo est monté en double plateaux avec un antidéraillement pour double-plateaux. C'est bien pratique et plutôt efficace. Cependant, cet antidéraillement atteint ses limites quand le terrain est vraiment cassant, la chaine déraillant alors plus facileme

Autres périphériques :
J'ai été très déçu par les Jantes Atomlab Aircorp, surtout l'arrière qui s'est fendue sur 1mm et que j'ai du changer. Pourtant la roue n'avait pas pris de gros jeton étant donné que je roule plutôt propre. Heureusement, les moyeux Formula rattrapent le tout et fournissent un roulement irréprochable.

J'aime beaucoup également la flasque E.Thirteen, efficace et classe, ainsi que la selle SDG BelAir, confortable, le cintre Easton qui ne bronche pas ainsi que les grips Race Face Lock On indestructibles

Points forts :
* Polyvalence, il suffit de monter des petits pneus, mettre la 66 et mettre l'amortisseur en 180mm de débattement pour faire de la rando.
Pour la DH ou le freeride engagé, monter une fourche double Té (j'ai une 888 et c'est nickel) et mettre l'amortisseur en 230mm.

* Son look avec le signe tribal sur le cadre (et les autocs vttfreeride.com :)

* Son originalité !

Points faibles :
* Son poids car ce vélo reste un gros spad et pour monter avec, même si ça passe, on voit qu'il ne fait pas 13kg !

* Quelques difficultés pour trouver des pièces détachées que j'ai du commander au Québec. Les vendeurs Québécois sont toutefois très compréhensifs, sérieux et sympathiques

Avis perso :
Ce vélo est excellent pour ceux qui veulent un vélo à tout faire, il ravira autant les gros freeriders hardcores que les randonneurs privilégiant la descente, selon le montage choisi.

Mais il ne faut pas penser au chrono avec un tel spad, le but étant le plaisir sur des sauts ou en descente

Informations complémentaires :
J'ai choisi d'avoir deux montages différents :

Un montage pour le Freeride léger/Enduro, le vélo est alors monté avec une Marzocchi 66VF et l'amortisseur étant en 180mm de débattement.

Un montage pour la descente et le gros freeride, le vélo étant alors monté avec une 888RC et l'amortisseur étant en 215mm de débattement.

Ces montages conviennent tout à fait avec mes pratiques du vtt et ça me permet d'avoir deux comportements complètement différents avec le même vélo