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Note moyenne 9,3/10
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J’ai découvert, comme vous via des articles presse le système de transmission développé par Romain Olmos, le “Easy Shift”. Mais qu’est-ce que c’est donc ?
Il s’agit d’une transmission dont la roue libre est sur le boitier de pédalier et non dans le corps de la cassette. C’est un système qui fonctionne un monoplateau et à la faveur du 1x11 et des plateaux « NarrowWide » c’est maintenant adaptable sur de nombreux VTT (all-mountain, enduro, descente).
Quel est le but de la transmission Easy Shift ? Tout simplement ne pas avoir besoin de pédaler pour changer les vitesses et de pouvoir changer de vitesse quand on veut et non pas quand le terrain l’ordonne.
Aux premiers tours de roues pour rejoindre le sommet du trail pour un tour connu histoire de bien sentir la différence.
J’étais avec une amie qui avait un VTT avec une transmission « standard ». Le Easy Shift ne change pas grand-chose pour la montée (comprenez là la liaison ou montée longue avant d’atteindre le départ du single), à mon grande délusion il faut toujours appuyer pour faire avancer le vélo.
Le système est intéressant à la descente et dès les premières relances je comprends le truc.
Au moment de basculer dans le dénivelé négatif, je descends les vitesses sans avoir besoin de pédaler et lorsque que le terrain devient plus plat ou remonte, je suis tout de suite sur la bonne vitesse, je conserve mon élan et gagne du terrain sur mon amie devant moi qui a perdu 2 à 3 tours de manivelle à mettre la bonne vitesse. Il en va de même lorsque je me retrouve face à une montée que je n’ai pas anticipée (et donc je n’aurai pas le temps de donner 2 ou 3 tours de manivelle), « click click » je remonte la chaine et me voilà pile à la bonne vitesse. Le changement est quasi instantané et je ne donne pas de coups de pédale « dans le vide ».
Lorsque j’arrive d’une portion roulante vers une portion technique qui me ralenti mon allure de façon conséquente, je peux anticiper et monter les vitesses avoir le bon développement si j’ai besoin de me dégager rapidement et surtout en douceur.
Le ride devient plus fluide. Il n’y pas de de moment où je force sur ma chaine pour qu’elle bouge sur la cassette. Je ne donne pas de coups de pédale à des moments où je ne souhaite pas (la pédale dans la racine ou le caillou qui dépasse… outch !), je ne me retrouve pas à faire des tours dans le vide, ni à forcer comme une brute.
Je me suis vite habituée et maintenant, systématiquement lorsque je baisse la tige de selle télescopique avec mon pouce gauche, mon pouce droit descend de trois ou quatre vitesses. De cette façon, je sais qu’au moment où je reprendrais le pédalage je serai sur le bon pignon. L’inverse est aussi vrai.
Après plusieurs sessions d’affilées sur mon vélo d’enduro nouvellement équipé, je retourne sur mon DH, qui a une transmission standard. Telle est ma surprise lorsque la chaine ne répond pas à mes ordres lorsque je change les vitesses sans pédaler !! A ce moment je comprends que j’avais pris le virus et que j’aurai désormais du mal à me passer du luxe de pouvoir choisir le bon développement au bon moment.
Je remarque aussi que le phénomène de kick back est diminué, ce qui libère mon amorto et lui permet de mieux travailler. Je reviendrai là-dessus plus loin. Je constate aussi moins de bruit de chaine et dérailleur qui claquent car la chaine bouge moins de façon « verticale » (certes, ne vous fiez pas trop à mes oreilles… !)
Aujourd’hui beaucoup de manettes de dérailleur n’ont plus de curseur pour savoir sur quelle vitesse est la chaine (problème valable pour une transmission easy shift ou une « standard »).
Avec le corps de roue libre dans le pédalier vous entendez mieux le bruit (il est plus proche comparé à un corps de roue libre dans la roue arrière) que celui-ci fait et avec l’habitude vous arrivez à savoir s’il tourne « trop vite » ou non. Moi et mes oreilles ça fait deux, mais j’ai remarqué que j’arrive à sentir les vibrations quand je suis debout sur les pédales et peu à peu je m’habitue et je suis capable de savoir si la vitesse est trop haute ou basse. #adaptation
Comment le système se présente-t-il ?
(voir les photo illustration en bas de page)
Il faut que le moyeu arrière soit fixe. HxR propose son propre moyeu, mais de nombreuses marques (Mavic, Aivee, DT Swiss…) acceptent maintenant la modification, qui sont de simples spacers ou cliquets fixe selon la marque du moyeu à rajouter dans le corps de la roue libre.
Pour ma part j'ai un moyeu DT Swiss qui a été adapté avec un spacer.
Le pédalier est spécifique, sur la manivelle droite vient se fixer la roue libre qui a quatre branches en entraxe standard 94 MM pour fixer le plateau. Sur l’axe nous retrouvons côté droit les cannelures qui vont de pair avec celle de la roue libre Easy Shift. (Si vous ne suivez pas, y’a les images !) Le plus petit plateau accepté est 28 dents (denture avec laquelle je roule). Vous ne pourrez pas mettre de plateau ovale.
Le boitier est compatible BB 92 / PRESSFIT 30 et BSA boitier vissé (donc quasiment tout !).
Les cassettes acceptées sont les 10v / 11v et 12v. A nouveau, vous avez tout ce qu'il faut !
Et puisque la chaine est constamment en train de tourner les vitesses peuvent passer à n’importe quel mouvement, même à allure basse. Vous pouvez très bien changer les vitesses alors que vous poussez le vélo en montée (pratique pour éviter la danse du départ qui consiste à soulever la roue arrière, appuyer sur la manette et tourner la manivelle avec un pied ou une main).
Le pédalier et la roue libre font 773gr. Cela n’est pas plus lourd d’un pédalier de milieu de gamme d’une transmission classique. HxR a vraiment beaucoup travaillé sur cet aspect afin que le montage du Easy Shift ne rebute pas les « weight weenies ». Une version carbone est en salle de torture. Affaire à suivre.
Le montage du pédalier ne nécessite rien de différent par rapport à un pédalier classique. Pour les non-mécaniciens, un tour chez Romain à Annecy ou sur les stands HxR fera l’affaire. Les shops sont aussi en mesure de faire le montage. A noter qu’HxR est en discussion avec plusieurs fabricants de vélo pour proposer la transmission Easy Shift soit montée d’origine sur un vélo complet.
Le kick back c’est un phénomène que l’on rencontre sur la plupart des vélos avec une suspension arrière. En gros lorsque l’amorto travaille, la modification de la cinématique engendre une tension dans la chaine et « tire » sur le plateau. Cela fait tourner vos manivelles vers l’arrière. Sur un gros talonnage on le ressent encore plus : soit vous contrez les forces mais l’amorto ne travaille pas aussi bien, soit votre pied d’appel se retrouve en haut.
Avec la transmission Easy Shift puisque la chaine est toujours en mouvement, elle ne va pas "repartir en arrière".
Sur les vélos à gros débattement 160 à 200mm les ingénieurs s’arrachent les cheveux pour trouver une solution. Commencal fait passer la chaine par-dessus le point de pivot, Canyon a proposé un concept de switch on/off et Aaron Gwin, lui, va au plus simple : il pète sa chaine une fois les 3 coups de pédale nécessaire donnés et s’en va exploser le chrono. La légende dit qu’il n’aurait pas fait exprès. Les scientifiques ont une piste de recherche différente… !
Certains diront que la chaine et les galets du dérailleur s’usent plus vite. Je ne suis pas forcément d’accord car les contraintes sont moindres. On ne risquera jamais d’être en train de forcer pour passer la vitesse supérieure, or quand la chaine casse c’est à ce moment-là. Une transmission a priori c’est fait pour que ça tourne. J’en suis à une année de ride avec la transmission. Aucun signe de faiblesse ni de la part de la transmission, ni du dérailleur, ni de la chaine.
Il y a obligation de mettre un anti-D haut car le déraillement est interdit. Mais du fait que la chaine est toujours en tension légère, que le plateau est en NarrowWide et que l’anti-D fait son job : il n’y a aucune raison de dérailler.
Il faut rouler un temps avec la transmission Easy Shift, repasser à une transmission « classique » pour se rendre compte à quel point c’est intéressant de pouvoir changer la vitesse quand on veut. C’est un petit luxe dont j’ai maintenant du mal à me passer.
Pour le moment le système en est à ses débuts, la démocratisation viendra et je pense que dans 5 ans, on verra cette amélioration (osons innovation ?) comme aussi utile que la tige de selle télescopique. Mais comme le dit l’adage « les bonnes choses sont lentes à naître » et l’envol vient tout juste de commencer.
Photo action : Richard Bord
Photo produit : HxR
Après deux saisons.
La transmission est toujours aussi fiable. Aucun soucis à signaler. J'ai régulièrement mis de l'huile de chaine (comme recommandé par le constructeur) au niveau de la roue libre. Mon dérailleur (X01), ma chaine et ma cassette sont encore en très bon état, pas d'usure prématurée. Je suis toujours aussi convaincue de l'utilité de ce système.
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